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suffit-il de se sentir libre pour être libre ?

Publié le 18/04/2013

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BELCASTRO TS5 Angélique « Suffit-il de se sentir libre pour être libre ? « Le sentiment interne de liberté est une expérience courante, « faire ce qu'on veut « est la définition de la liberté la plus commune. Une définition trop large de celle-ci car elle représente le fait de céder au moindre de ses désirs tout en refusant les conséquences futures de nos actes. De plus comment définir « vouloir « pour le stoïcien c'est accepter la nécessité de ce qui arrive. Pour Alain c'est aller jusqu'au bout de ces décisions, donc finalement est-ce bien le « moi « qui veut ? Le concept de liberté est donc difficile à définir avec une unique définition, d'autant plus qu'il existe en plus de ce concept des libertés concrètes telles que la liberté d'expression, de conscience ou d'association. Si l'on définit la liberté comme absence de contrainte, alors  l'homme libre serait celui qui dans ses actes ne rencontrerait aucun obstacle ni aucune forme d'aliénation. Ainsi un prisonnier n'est pas libre puisqu'il ne peut pas faire ce qu'il veut. Une personne vivant sous un régime totalitaire sera soumis à un pouvoir aliénant, la liberté d'agir aura donc différent degrés de liberté. « Se sentir libre « est une notion qui relève du subjectivisme, car chacun ne percevra pas la sensation de liberté de la même manière suivant son éducation, son lieux de résidence sa classe sociale... en effet chacun aura sa propre perception de la liberté. Ce sentiment n'évacue pourtant pas le soupçon de certaines contraintes imperceptibles, surtout s'il s'agit d'actions complexes : on croit choisir librement ses opinions or on peut subir l'influence de notre environnement social et familial. Comment sait-on qu'on est libre ? Le sentiment de liberté prouve-t-il la liberté elle-même ? Notre conscience seule permet-elle de me savoir libre ? La liberté ne serait-elle pas une pure illusion de ma conscience ? Se sentir libre dans une situation ou une autre est un sentiment courant chez l'homme, mais comment sait-on réellement que nous sommes libres ? Il n'existe en effet aucune démonstration réalisable pour prouver que la liberté existe bel et bien. La liberté existe donc à travers les sentiments ou l'expérience. En effet la liberté ne se prouve pas mais elle s'éprouve. La liberté s'éprouve sous la forme du libre arbitre qui est la faculté d'un sujet capable de choisir sa manière d'agir sans être contraint par une force étrangère. La pensée du libre arbitre suggère donc que chacun est libre selon sa propre initiative par une décision de sa propre volonté. Dans les Méditations Métaphysiques Descartes grand penseur de la liberté s'exprime sur le libre arbitre. Pour lui « la liberté de notre volonté ne connait se connait sans preuve par la seule expérience « c'est donc une donnée évidente et absolue qui n'est pas bornée. La volonté n'est enfermée dans aucune borne on peut donc tout vouloir. La volonté est cependant différente d'un mouvement mécanique ou de l'instinct animal car l'homme est capable d'arbitrer son instinct et son désir par le libre arbitre. Ce caractère illimité montre que l'Homme « porte l'image et la ressemblance de Dieu «. la seule chose qui rapproche les hommes de la condition divine c'est la volonté, le libre arbitre est donc la marque du créateur sur la créature. Le libre arbitre est donc l'expression de notre volonté qui nous rapproche de la condition divine. Celle-ci peut donc nous pousser à prouver que la liberté existe. Pour Descartes il existe deux type de liberté, l'une d'elle est la liberté d'indifférence qui se caractérise par la volonté de prouver sa liberté en agissant sans raison, sans motif, sans incitation c'est-à-dire agir pour rien. Avec cette liberté on a le sentiment que rien ne nous détermine dans un sens ou dans un autre, essentiellement illustré par l'image du Buridan. L'âne de Buridan est assoiffé et affamé étant à égal distance de l'eau et de l'avoine, néanmoins il persiste à hésiter entre manger et boire ce qui provoque sa mort. Aucun motif n'a accompagné sa décision, il a fait un choix indifférent, il a donc décider en l'absence de motif clair, aucune raison particulière ne l'a motivé. Un second exemple illustre la liberté d'indifférence, Gide dans Les caves du Vatican donne l'exemple d'un acte absurde avec Lafcadio. Le protagoniste principal possède une arme dont il ne sait quoi faire, compte jusqu'à 10 et tue une personne. Il n'était motivé par aucun mobile aucun motif, il ne sait pas pourquoi il a fait cela et en ce sens il a manifesté une pure liberté de faire. Ramener la liberté au pur acte gratuit est-il satisfaisant ? Nous sommes libres dans un sens mais les actes deviennent aberrants, immaîtrisés, de plus il n'y a aucune réflexion sur les conséquences d'un tel acte. Pour Descartes il existe plusieurs degrés de liberté er celui-ci correspond au plus bas car ici la liberté est assimilée à un acte gratuit et capricieux livré au hasard et à l'arbitraire. Une conception paradoxale de la liberté qui semble se manifester dans un acte qui n'est pas maîtrisé du tout. La volonté à elle seule ne suffit donc pas. Pour être en mesure de maîtriser ses actes il faut donc introduire la raison. La deuxième liberté de Descartes correspond donc à la liberté éclairée par la raison. C'est au moyen de la raison que l'on peut délibérer, réfléchir sur les conséquences de nos actes. Il existe une distinction entre le choix et la décision : le choix peut être fait de manière arbitraire alors que la décision s'impose à nous comme une nécessité qui découle d'une démarche réflective. Le libre arbitre se définit alors comme étant la capacité pour une conscience humaine de mettre ses désirs à distance pour arbitrer et prendre une décision. Pour Descartes un bon usage de notre raison permettra toujours d'orienter nos décisions vers le bon choix d'où l'expression « il suffit de bien juger pour bien faire « La liberté peut se caractériser par l'absence de contraintes. Si les contraintes sont perçues, ressenties comme arbitraires alors la personne qui les subies ne se sentira pas libre. Les contraintes éducatives, qui servent la loi ou qui sont imposées à soi-même ne sont pas contraires à la liberté. Il existe différentes obligations sociales, professionnelles, juridiques ou morales qui sont intérieures à chacun, elles relèvent donc du subjectif. Il n'y a pas de force qui s'exercent sur nous qu'on nous impose ou que je m'impose mais dans ce qu'on estime ou on sait devoir faire quoi qu'il nous en coûte. Par exemple un personne qui va rendre visite à un malade, si celle-ci a décidé librement ou s'est imposé cet acte à elle-même alors la visite n'est pas vécue comme une contrainte. De même l'action de payer ses impôts et une obligation de la loi mais la personne ne se sent pas prisonnière pour autant de l'Etat car elle est sait pourquoi elle paie. Une société libre est donc une société où la loi n'est pas subie comme une contrainte mais ressentie comme une obligation. Le sentiment de liberté est donc un sentiment ressenti chez l'homme. La liberté ne pouvant pas se prouver ni se démontrer elle s'éprouve. Dans une société par exemple malgré les devoirs que possède chacun ceux-ci sont vécu comme des obligations et ne sont donc pas contraire à la liberté car ils ne sont pas ressentis comme des contraintes. La liberté s'éprouve par le libre arbitre qui suppose que chacun est libre d'agir selon sa propre volonté. Pour Descartes il faut savoir conjuguer volonté et entendement ainsi « il suffit de bien juger pour bien faire « mais sa théorie pose problème. D'une part pour lui tout ce qui relève de l'esprit est entièrement maîtrisé. Une théorie contredite par Freud qui croit en l'existence d'un inconscient qui fait appel à des forces extérieures et donc à une certaine forme de déterminisme. La liberté des hommes existe-t-elle seulement à travers les passions de chacun ? il existe en réalité des forces extérieures qui nous pousse à posséder la liberté, c'est le déterminisme. La théorie de Descartes pose en effet le problème de l'esprit qui maîtriserait tout or d'après Freud cela est impossible. Nous ne sommes jamais entièrement maîtres de nos choix, cette forme de déterminisme fait appel à des forces extérieures à la conscience. Dans certain cas nous allons être déterminé à agir sans savoir pourquoi. Pour Freud l'existence de l'inconscient est irréfutable. On ne peut le maîtriser car on en a pas la connaissance directe, on ne peut le contrôler. Celui-ci va se manifester à travers diverses situations comme les actes manqués. Un exemple livré par Freud illustre cela, un président de tribunal qui redoute l'issue d'un procès commence par « Messieurs la séance est close... «. Ici la vie consciente est parasitée par l'intervention de l'inconscient à travers ce lapsus. L'inconscient peut aussi se manifester sous forme de rêves qui pourront être ensuite interprétés, car le contenu d'un rêve selon Freud est explicite comme un rébus à déchiffrer. L'inconscient va donc nous pousser à agir grâce à des forces extérieures à nos dépend. Celui-ci ne correspond pas à un manque de conscience mais se manifeste par de actes. Dans certains cas nous sommes donc pousser à agir sans en connaître les raisons exactes, sans savoir pourquoi, c'est donc un déterminisme qui fait appel à des forces extérieures. Pour Sartre l'Homme est « condamné à être libre « comme il le dit dans L'existentialisme est un humanisme dans lequel il explicite que l'homme est condamné à la liberté et que celle-ci est un fardeau pour lui alors qu'on a l'habitude de l'associer à une certaine grâce. De même il dira que l'on est « totalement déterminés et totalement libres «. Ainsi libre à moi de donner une signification à ce déterminisme, il introduit ici la notion d'hyper-responsabilité. C'est nous qui décidons de ce que nous sommes, on peut tout changer et nos actions vont influencer les autres, par exemple un ouvrier qui décide de se rebeller va servir de modèle à d'autres, en ce sens nous fabriquons l'Homme de demain. Le pessimisme de Sartre pourrait donc se qualifier de dureté optimiste car pour lui il n'y a pas de fatalisme on reste libre de changer notre destin en ayant la responsabilité de cette responsabilité. L'homme a donc un fardeau qui est la liberté, celle-ci lui confère une responsabilité doit-il a peur. Nous sommes donc possédés, transcendé par la liberté, ce n'est donc pas une propriété comme chez Descartes, la liberté devient donc un destin. L'Homme est condamné à être libre et à subir des forces extérieures qui le déterminent, cela veut-il dire que nous sommes donc soumis à la fatalité du destin ? A l'image d'OEdipe qui est un héros de la mythologie essayent de fuir son destin finit par l'accomplir. Chez Sartre la liberté est devenu pour nous un destin. On ne peut donc échapper a la liberté, c'est une sorte de fatalité inversée où le héros se bat mais ne peut se sortir de sa situation à l'image d'OEdipe. Pour Beauvoir « le moi n'existe pas « au sens où nous ne sommes que liberté ce qui rejoint l'idée d'Heidegger selon laquelle nous sommes traversées de part en part par la liberté, on ne peut donc échapper ni à la liberté ni à la responsabilité. La liberté existe-elle réellement ou est-elle une illusion qui s'exprime sous la forme de déterminisme ? Pour Spinoza l'homme est illusionné par la liberté. Qu'est ce qui nous assure d'être libre alors que le cours naturel des choses ne l'est pas ? Le fait de penser d'être libre alors même que rien n'est libre dans la nature suppose que nous soyons une exception or pour le philosophe nous ne sommes pas « un empire dans un empire «, le sentiment d'être libre est en réalité une illusion qui est l'expression de l'ignorance du fait que nous sommes déterminer et de l'ignorance des causes qui nous poussent à agir. Prenons pour exemple le bavard qui n'est en fait pas libre de parler pour Spinoza. Cette personne peut par exemple être quelqu'un de mal à l'aise en société, c'est ce sentiment de malaise qui va le déterminé et le pousser à parler alors. Ces déterminismes déresponsabilisent l'homme qui n'est alors plus responsable de ce qu'il fait mais ce sont des déterminismes qui l'ont poussé à agir comme le défend Nietzsche. Il existe d'autres formes de déterminismes comme le déterminisme de classe par exemple plusieurs personnes d'une même famille vont avoir le même métier. L'idée même de se déterminisme s'oppose au libre arbitre qui se révèle être une illusion investie du désir de nous croire libre. Pour Spinoza il existe quand même une forme de liberté qui apparait lorsque je prends conscience de ce qui me détermine, c'est par cette connaissance qu'on accroit notre maîtrise. Pour Spinoza toute notre vie découle de nombreux déterminismes qui débutent dès l'enfance. Le libre arbitre est en réalité une illusion qui vient du désir de vouloir se sentir libre. La liberté n'apparait que lorsque l'on prend conscience de ces déterminismes. Certaines choses ne dépendent pas de nous et correspondent à des fatalités comme la maladie, la beauté ou la naissance. Néanmoins pour Sartre notre condition n'est pas totalement déterminée car on ne peut pas toujours nier le libre arbitre. Le fait d'être malade va peser sur moi mais en me soignant je vais pouvoir aller contre cette condition. La maladie pèse sur moi mais ce n'est pas un déterminisme, il y a des situations et des conditions mais je peux aller contre. On peut toujours se libérer d'une situation. C'est l'idée de désengagement que défend Jeanson. Pour lui il existe un engagement et un désengagement. On est donc libre tout le temps car on peut se désengager. La liberté c'est jouer un rôle en permanence et avoir la possibilité de changer ce rôle. C'est l'idée de récupération, libre à moi de changer une situation qui me pèse. La liberté n'est donc pas quelque chose que l'on possède mais elle nous traverse de part en part, elle constitue une sorte de fatalisme inversé, on ne peut y échapper. Pour l'homme selon Sartre, la liberté est un fardeau, car elle angoisse de par la responsabilité quelle lui confère. Nous nous fabriquons donc nous-même et nous pouvons dépasser les conditions et les situations, libre à nous de s'engager ou de se désengager. D'autre part la liberté selon Spinoza n'est qu'une illusion des déterminismes qui nous poussent à agir et la liberté ne peut être atteinte que lorsque l'on a connaissance de ce qui nous détermine. On réduit parfois la liberté à une affaire de sentiments poussés par les passions, d'impression subjective qui relève de l'appréciation personnelle de chacun comme s'il s'agissait avant tout de se sentir libre. Ce sentiment montre bien que la liberté ne se prouve pas mais s'éprouve par le libre arbitre. Seulement ce sentiment ne peut se reposer que sur la simple apparence que nous pensons vraie sinon nous serions alors victime d'une illusion croyant que la liberté existe seulement parce qu'on a le désir d'y croire d'où 'expression « prendre ses désirs pour des réalités «. De plus la liberté n'est pas une chose que l'on peut ou non avoir en sa possession car elle nous travers de part en part pour Hegel, c'est donc un fatalisme auquel on ne peut échapper, l'homme est donc « condamné à être libre « ce qui implique le fait qu'il a une hyper responsabilité dans ce qu'il fait. Nous n'avons pas cependant la totale maîtrise de nos actes car nous sommes soumis à des déterminismes qui nous poussent à agir sans que nous en ayons conscience.

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