Devoir de Philosophie

Suis-je le même en des temps différents ?

Publié le 26/02/2011

Extrait du document

temps

Dès lors où nous nous reconnaissons dans notre reflet, dès lors ou nous répond présent à l'appel donné par un vocable, nous devenons ainsi un « moi «. Je suis ce que je suis et rien ne peut altérer cette certitude personnelle. Or, le temps passe, et nous changeons. Nous devenons petit à petit un être différent. Mais, malgré les changements, nous nous reconnaissons toujours sur une photo de notre enfance. Nous admettons que la personne, qui nous est totalement inconnu sur ce cliché, est nous. Mais quelle est la différence entre l'enfant que j'étais hier, l'adolescent que je suis aujourd'hui et le vieillard que je serais demain ? Tout cela introduit donc le problème de l'identité, du moi. Peut-on parler d'un moi unique, fixe et irréversible ? Tout d'abord, pour être le même, il faut d'abord prendre conscience de soi. Mais cela soulève un problème : Suis-je moi parce que c'est une certitude ? Ou suis-je moi parce qu'autrui me définit comme tel ? C'est l'une des questions à laquelle Descartes répond avec son cogito. Selon lui, penser c'est être. Et être, c'est exister. De plus, le doute introduit la pensée. C'est parce que je doute de tout que je pense. C'est donc par la remise en question totale de l'environnement que je peux exister, donc être moi. Je suis moi et c'est là la seule certitude. « Dubito, ergo cogito, cogito ergo sum, sive existo. « C'est le doute que j'émets sur le monde qui va me permettre d'être moi, et c'est ainsi que le moi se compose de la substance. Substance qui, selon lui, est inaltérable, et intemporelle. L'Homme dépend donc de cette substance pour être. Une fois, la question du « être le même « réglé, un autre problème vient s'ajouter. Ce même qui nous conçoit est-il définitif ? Peut-il être soumis à des changements dus à des expériences extérieurs ? Il est vrai que si l'on observe une personne à différents temps dans une journée, celle-ci nous semblera différente, mais est-ce cette personne qui sera différentes ? Ou bien, seras-ce notre regard à l'égard de celle-ci qui aura changé ? Je ne peux donc déterminer si c'est autrui qui est l'être changeant ou bien si c'est moi. Cependant, l'être, qu'il soit autre que moi ou non, change-t-il vraiment ? N'est-ce pas qu'une simple illusion des sens, comme le préconise Descartes ? Mais si les sens nous trompent, cela insinuerait donc qu'ils sont changeants. Ils varient donc dans le temps. Et si le corps est changeant, qu'elle est l'essence de l'être qui ne change pas ? On en revient donc à l'idée de substance car l'être se doit d'avoir une base fixe. Il est impossible que la substance de l'être soit en perpétuelle variation, car, dans ce cas, on assisterait au basculement d'un être rationnel vers la folie. Prenons le cas des malades mentaux, c'est car leur substance n'est pas unique, fixe et inaltérable qu'une altération de leur moi est possible. Donc, l'être est par confrontation. Il y a affrontement, qu'il se fasse au travers du corps ou de l'âme, entre essence et substance ; et c'est cette confrontation qui permet de déterminer l'être. Cependant, si l'on admet que cette confrontation est réelle, et qu'elle est continue dans le temps, cela voudrait dire que le moi qui compose le sujet est changeant car ce moi serais déterminé par la soumission de l'essence à la substance, ou bien de la substance à l'essence. Cela reviendrait à dire que c'est l'affrontement perpétuel du corps et de l'âme qui déterminerait le moi. Il ne reste plus qu'à définir si je suis moi par mon corps, ou moi par mon âme. Cette idée rejoins la pensée de Kierkegaard, qui définis l'être à travers trois sphères : l'esthétique, l'éthique et la religion. Si je suis moi par le corps, donc que l'essence prend le dessus sur la substance, alors je suis un esthète accomplie. Je me définis grâce à mon enveloppe charnelle. A l'inverse, si je me définis par mon âme, alors je deviens être religieux. Dans tous les cas, le moi le plus profond ne varie pas ; il reste le même en tout temps et se définit à travers lui-même. Si l'on admet une approche plus phénoménologique, pour prendre conscience de soi il faut d'abord que la conscience elle-même soit consciente de quelque chose, et c'est seulement ainsi qu'elle devient conscience. C'est-à-dire, que pour être conscience, elle doit être consciente d'autre chose que moi, donc le monde. La volonté de l'être à être conscient de lui-même dépend donc de sa volonté à s'adapter aux expériences extérieures. C'est mon rapport au monde qui définit ce que je suis. Ainsi Locke définit la personne ainsi : « un être pensant, intelligent, qui a raison et réflexion, et qui peut se regarder soi-même comme soi-même, comme la même chose qui pense en différents temps et lieux, ce qu'il fait uniquement par la conscience\". Mais cela soulève un problème : Suis-je moi parce que c'est une certitude et que le reste n'est que doute ? Ou suis-je moi parce qu'autrui me définit comme tel ? Et c'est ici que s'introduit la notion d'être par l'autre de Sartre. Lui définissait la conscience de soi à travers les autres. L'Enfer c'est les autres. C'est-à-dire que je ne peux m'identifier, me connaître et me reconnaître que par un jugement qui n'est pas mien. J'applique ce que pense autrui pour me définir. Je suis le même car c'est autrui qui me définis comme tel. Si l'autre me définit comme idiot, alors je serais idiot. Si l'autre me définit comme beau, alors je serais beau. Il y a donc, dans ce cas, abstraction du moi personnel pour être remplacé par un moi populaire. L'être n'a donc plus la stabilité du moi personnel, et varie dans le temps. En effet, si l'on admet que les gens ne change pas, mais que c'est le regard d'autrui sur les gens qui change alors, l'être se définissant par l'autre change. Le moi populaire se définis à travers les autres, mais si le regard des autres est en perpétuelle variation, alors l'individu disposant d'un moi populaire changera en même temps que changera autrui. Il n'y a donc aucune stabilité à travers le temps et un changement psychique perpétuel. D'autre part, l'être, en plus de changer psychiquement, change physiquement. Le temps a sur le corps un effet lésant. Ces changement physique on d'ailleurs un répercutions sur le psychique. Sauf exception, un homme d'une soixantaine d'année ne se comportera pas de la même manière qu'un jeune de 20 ans. Le sujet prend conscience avec le temps qu'il devient différent, et ceux, sans même que cela soit réversible. Le lien qui unit le corps et l'âme est donc stimulé par le vieillissement. Le corps vieillis et l'âme change. Mais cela pose un problème : Est-ce avec le temps ou par le temps que l'on change ? Enfin, nous ne sommes jamais les mêmes, nous disposons seulement de réponse, préétablie par notre expérience passé, aux provocations de la vie à travers le temps. Je ne suis pas la même devant telle ou telle personne. Je ne me comporterais pas de la même manière avec mon patron qu'avec ma femme ou mes enfants. Ma personnalité dispose de multiple visages que je choisis selon tel ou tel situation, tel ou tel lieu, tel ou tel instants. A cela vient s'ajouter l'inconscient, qui altère une fois de plus ce même que je suis. Mais malgré tout, l'individu reste le même en toute circonstance. Il dépend de lui-même, de sa substance. Il est conscient de lui-même en tout temps et son moi ne change pas. C'est le moi que le sujet veut montrer qui change. Il se donne et donne l'illusion d'être différent mais reste le même en tout temps. Donc il existe un moi unique, fixe et irréversible. Ainsi, je suis moi-même parce que je suis un être pensant qui se considère justement comme le même malgré les changements (temps, lieu). La conscience est le principe de mon identité, à travers des changements. C'est à travers les expériences extérieurs que je peux me définir comme un être pensant.

Liens utiles