Devoir de Philosophie

Sujet : désirer est ce nécessairement souffrir ?

Publié le 08/01/2011

Extrait du document

PHILOSOPHIE

Sujet : désirer est ce nécessairement souffrir ?

Le désir est la recherche d’un objet que l’on imagine ou que l’on sait être source de satisfaction. Il correspond à une volonté d’un bien ou d’un mieux, qui pousse un individu à rechercher ce qui pourrait améliorer les conditions de son existence. \"Ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà l'objet du désir\", disait Platon. Le désir est donc accompagné d’une souffrance, d’un sentiment de manque ou de privation. Et pourtant, le désir semble refuser sa satisfaction, puisqu’à peine assouvi, il s’empresse de renaitre. Il semble alors que le désir amène la souffrance mais que si l’objet du désir est atteint, le désir procure une grande sensation de bien-être. Mais le désir est il incompatible avec l’épanouissement d’un individu ? Nous étudierons donc le lien entre le manque et la jouissance du désir. Nous verrons en quoi le désir amène la souffrance dans une première partie, mais aussi comment il peut être source de bonheur dans une seconde partie. Enfin, nous verrons que l’absence du désir conduit automatiquement à la souffrance. Le désir associe l’homme à une personne, un objet qu’il veut absolument. Il se doit alors d’apprendre à maitriser ses désirs, pour éviter toute souffrance. Dans le Discours de la Méthode, Descartes dit que même si l’homme ne peut influencer ce qui l’entoure, il peut influencer ses propres pensées. Il considère que l’homme doit « changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde », et donc cibler ses envies sur autre chose qu’un objet qui amènerait de la souffrance. Ainsi, l’homme aura la capacité de satisfaire ses désirs, de les réaliser. Par exemple, le désir de se téléporter, de voler, de voir à travers les murs n’ont certes toujours pas pu être assouvis, mais par le biais de la technique, et du cinéma, l’homme a réussi à substituer ce désir par un autre qui est réalisable, et ne souffre donc pas. Cependant l’homme ne désir pas certaines choses, en fonction de la limite de ses capacités. De cette façon il ne désirera jamais incarner un objet par exemple. L’être humain est donc capable de s‘autoréguler, de faire face à ses désirs et ainsi de s’ouvrir au bonheur.De plus, les Epicuriens ne voient pas en les désirs d’aspect nocif dans la morale humaine. Ils distinguent les désirs nécessaires des désirs non nécessaires. Selon eux, ces derniers n’entravent aucunement l’accès au bonheur ; au contraire, ils y contribuent dans la mesure où ils permettent à l’homme de répondre à ses besoins, et donc de créer une harmonie entre corps et esprit. D’ailleurs, les sages sont ceux qui ne satisfont  que les désirs naturels nécessaires et font donc la part entre l’essentiel et le superflu. Aussi, ils ne sont plus esclaves  de leurs désirs mais les dominent entièrement. Les Epicuriens ne condamnent pas les désirs mais affirment qu’il faut les orienter grâce à notre raison : ainsi, ne manquant de rien, l’homme s’éloigne de toute souffrance et trouve les moyens d’être heureux. Enfin, il subsiste une relation non négligeable qui relie le désir au plaisir. Tout désir satisfait engendre du plaisir, et même, on peut affirmer que ces deux notions sont dépendantes. Or le plaisir est un élément nécessaire au bonheur. Le plaisir motive le désir ; par conséquent le désir est lui aussi nécessaire au bonheur. Le désir amène donc jouissance et bonheur chez l’homme, l’isolant alors de toute souffrance. Toutefois, le désir peut amener de la souffrance. C’est ce que nous allons voir à présent. Le désir est une envie qui crée une attirance de l’homme envers un objet, une personne. Dès lors, l’homme n’ayant pas cette personne ou cette chose, va tout faire, de manière obsessionnel, pour atteindre ce but. Le désir, puisqu’il lie l’homme à l’objet, est source de souffrance. En effet, au contraire des besoins, qui, une fois satisfaits, disparaissent de l’esprit de l’homme, les désirs semblent quant à eux être permanents. Même s’il assouvit son désir en atteignant l’objet qui occupe ses pensées, l’individu ne sera pas pour autant libéré de cette envie : le désir se manifestera à nouveau. Ainsi, par exemple, le rapport de l’homme à toue substance tel que le tabac ou l’alcool montre tout à fait que le désir peut se mettre sous plusieurs formes. Ainsi, le désir de fumer une cigarette est récurent, et ne s’arrête pas une fois que l’individu en a fumé une. Cet individu ne contrôle alors pas ses désirs, se sont ses désirs qui le contrôlent. Dans ce cas, le désir prive de liberté l’individu, qui entre alors dans une souffrance.Selon les épicuriens, qui pensent exclusivement qu’au plaisir, le désir apporte soit la jouissance, soit la souffrance, même si l’atteinte de l’objet du désir apporte jouissance. Mais une fois le manque comblé, l’individu ressentira les effets de sa volonté initiale : si l’homme a porté son envie sur un objet qui lui était inutile, alors celui-ci fera l’expérience d’une douleur, une souffrance. Par exemple, si quelqu’un aime se divertir plutôt que travailler, il sera certes heureux lorsqu’il se divertira, mais passée cette période de satisfaction, il sera pris de remords et de regrets au moment de travailler. Tous les désirs superficiels renvoient donc l’homme à la souffrance. Ces désirs sont en effet dépendants les uns des autres, et à chacun de ces désirs correspond un autre désir qui a pour but de combler les effets du premier. Par exemple, une personne qui a abusé de nourriture des jours entiers prendra conscience des méfaits de ses excès en constatant sa prise de poids. Dès lors, celle-ci aura pour unique désir de maigrir. L’homme tombe alors dans un cercle vicieux qui l’amène à souffrir.Enfin, les Stoïciens, qui s’efforcent de supporter la souffrance, affirment aussi que les désirs peuvent être néfastes à l’homme. En effet, tout comme les rêves, les désirs évoluent dans l’imaginaire puisque l’homme crée de lui même ses propres désirs. Ainsi, dans l’esprit humain, le désir peut se porter  sur n’importe quel objet. Cependant le problème survient au moment de la satisfaction de cette envie : il existe une inadéquation entre le désir et la réalité. C’est ce qu’explique Descartes dans le Discours de la méthode : l’homme n’a pas la capacité de combler ses désirs dès lors qu’ils relèvent de l’imaginaire. A partir du moment où ses envies – c’est à dire ses désirs- ne peuvent se concrétiser, il sera contraint de les refouler, et fera alors indéfiniment l’expérience de la privation. Par conséquent, certains désirs comme le fait de pouvoir voler appartiennent à la fiction, et si l’homme s’obstine à vouloir les satisfaire, il plongera inéluctablement dans un état de souffrance. L’homme est donc parfois victime de sa propre volonté. Désirer a donc certains aspects amenant l’homme à souffrir, qui désir des choses qui ne sont pas réalisables. Ainsi, le désir amène de la souffrance dans certains cas, du bonheur dans d’autre. Cependant, si le désir disparaît, il laisse place à le souffrance. Le désir est un mouvement qui porte l’homme vers un objet, vers une action ou une personne. Aussi, ne plus avoir de désirs impliquerait ne plus subir ces pulsions, ces élans qui animent corps et esprit, et qui, de fait, poussent l’être humain à vivre. Ainsi, on peut penser que la mort du désir réduirait l’individu à une forme de immobilité, au refus, au déclin, et donc au malheur. C’est d’ailleurs ce que soulignait Jean-Jacques Rousseau lorsqu’il affirmait : « Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. »Par conséquent, il semble que la mort du désir soit en fin de compte une mort intérieure, l’homme n’étant guidé ni par ses sens, ni par sa volonté. Le désir est donc une manifestation de la vie chez l’homme, de sa capacité à se projeter dans la réalité. Mais c’est l’usage qu’il en fait qui détermine si ses envies le conduiront ou non au bonheur. L’être humain a en effet un pouvoir sur ses propres désirs qu’il peut plus ou moins contrôler par sa volonté. Le bonheur humain dépend par conséquent d’un choix individuel. Je pense que le désir est nécessaire et est une réelle prise de risque, cherchant à atteindre une chose que l’on n’est pas sur de pouvoir atteindre. Si ce but est manqué, la souffrance fait place. Mais si ce but est atteint, alors la prise de risque à travers le désir amène le bonheur. Au plus la prise de risque est grande, au plus le bonheur, ou la souffrance finale est forte. Cependant, le désir est, aussitôt assouvi, à nouveau mis en place. Le désir est donc des fois source de bonheur, d’autre fois source de souffrance. Mais le désir peut il être, pour un même objet, souffrance et bonheur en même temps ?

Liens utiles