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Sujet d'invention sur La peste de Camus - Lettre de Rambert à son aimée

Publié le 30/01/2013

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camus
Sujet d'invention Lettre de Rambert à son amour restée en France Le 20 decembre 194... Mon amour, Si seulement tu savais à quel point tu me manque... Notre séparation forcé est douleur terrible pour moi et pas un instant ne se passe sans que je pense à toi. Et me souviens de la dernière fois où nous nous sommes vues à Paris, dans ce petit café. Depuis lors, chaque fois que je me sens seul ou que je traverse une difficulté, je me remémore ton doux visage, et cela m'aide à tenir encore et encore aux assauts incessant de la peste. Car aujourd'hui plus que jamais la peste est là, partout, et frappe avec toujours la même ardeur, inlassablement... Et moi, je suis las, las de ce combat qui ne semble jamais se finir. Je suis épuisé. Et il en est de même pour mes compagnons d'infortunes : Rieux, ce brave médecin se tue chaque jour un peu plus à la tache sans jamais rien récolter d'autre que la haine des gens qu'il essaye de sauver, et qui souffre lui aussi de la séparation avec la femme qu'il aime ; mais aussi Grand, le fidèle employé municipal qui cumule les tâches pour aider Rieux, mais le pauvre a la santé fragile et j'ai bien peur qu'il ne puisse plus tenir très longtemps à se rythme là ; et il y a aussi l'aimable Tarrou à l'insatiable curiosité, mais même lui est épuisé par la peste, et sa curiosité se limite désormais à Cottard, cet étrange petit personnage qui semble le seul à se réjouir de la peste. Mais il faut que je te parle de quelque chose d'important. Comme tu le sais déjà j'essaie depuis quelques temps de fuir la ville, mais j'ai finalement décidé de rester. Calme toi, s'il te plaît. Je sais que c'est difficile pour toi de lire cela mais attend que je me sois expliqué. J'ai longtemps réfléchi et je me suis finalement dit que je ne pouvait pas partir, abandonnant ces hommes courageux qui combattent vaillamment et sans relâche ce fléau qu'est la peste. J'ai longtemps voulu partir, m'estimant étranger à cette ville d'Oran et au malheur qui la frappe, mais je suis d'ici désormais, depuis que j'ai vu ce que j'ai vu, leur histoire est devenue la mienne et je ne peut plus m'en dissocier. Je resterai ici jusqu'au bout qui qu'il m'en coûte ! Et il m'en coûte déjà mais malgré cela je sais que la fuite n'aurait put me rendre heureux, seulement honteux, et que notre bonheur et notre amour n'aurai pu être qu'entaché par cet abandon. Je te prie de m'excuser de cette décision, mais elle me semblait alors, et me semble toujours, le seule décision possible. Cela est d'autant plus vrai que nous avons depuis traversé des épreuves bien difficile, dont la déception de l'échec du vaccin mis au point par le docteur Castel et par la même occasion la terrible agonie du petit Othon, le fils du juge, à laquelle nous avons tous assistée ; ce fut une épreuve terrible pour le pauvre Paneloux, le prêtre qui nous aidait aux formations sanitaires, qui n'est d'ailleurs pas ressorti indemne de voir que la peste qu'il croyait envoyé par Dieu avait tué l'innocence même sous ses yeux. Il est mort de maladie quelques jours plus tard, sans qu'on sache réellement ce qu'elle était. J'espère alors plus que jamais que ma présence, aussi modeste soit elle, permet d'aider mes amis à surmonter cette épreuve et à les soulager en partie de la terrible charge de travail qui les accable. Ce sera bientôt Noël, sûrement le plus triste Noël que j'ai jamais connu. Il n'y aura ni cadeau, ni fêtes cette année, mais peut être un peu d'espoir : selon certains la peste a atteint son sommet et ne peut désormais plus que décroître. De plus les travaux sur le vaccin continuent, et il n'est pas exclu qu'une prochaine avancé le rendent réellement effectif. Tu me manque et j'espère te revoir bientôt. Je t'aime. Ton cher et tendre, Rambert

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