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SUR LA TELEVISION : PIERRE BOURDIEU

Publié le 29/07/2010

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bourdieu

La télévision est le média qui permet de toucher le plus grand nombre de personne, donc de capter l’audience la plus importante. En effet être vu à la télévision permet une certaine notoriété non comparable. Cependant la télé impose différentes contraintes, tant au niveau du discours, du vocabulaire que du temps impartit pour s’exprimer. En effet l’objectif est de faire comprendre le discours des intervenants au plus grand nombre de personne et non pas seulement aux spécialistes du sujet traité.  Dans son ouvrage dont le thème principal est la communication, P. Bourdieu souligne que l’exercice de la pensée demande du temps, or la communication télévisuelle, l’expression télévisuelle, demeure sans cesse dans l’urgence, sous pression, cela pour deux raisons, la chasse au scoop, être le premier, tout en étant synthétique car le temps d’expression est limité.  La télévision déforme, en ce sens qu’elle rend importante et incontournable une information type fait divers, catastrophe naturelle et vice et versa. Ainsi la télévision a un pouvoir de manipulation de l’information et elle n’est pas toujours neutre. P. Bourdieu soulève le fait que la télévision a sa manière de divulguer l’information, mais surtout qu’elle ne dit pas tout ce qu’elle devrait divulguer pour jouer véritablement sa fonction d’instrument d’information publique.  P. Bourdieu se demande dans quelles conditions les chercheurs, les écrivains, ceux qui ont pour mission de restituer un savoir, passent à la télévision, étant donné les contraintes auxquelles ils sont soumis. Le monde de la télévision met des limites, des barrières à tout discourt puisqu’il doit être entendu par tout public, sans entrer dans la polémique du sujet, en somme un débat superficiel et politiquement correcte. C’est ainsi que P. Bourdieu justifie l’apparition des Fast thinkers, spécialiste du débat « répété «, intellectuels qui vont dire sous une forme fluide et élégante ce que chacun pourra facilement dire sans entrer dans le débat véritablement. Les débats sont vraiment faux, c'est-à-dire que les invités qui s’opposent, appartiennent au même monde dans la vie, ou les débat faussement vrais puisque c’est le présentateur qui impose le sujet, et distribue de façon inégale la parole de manière à valoriser ou dévaloriser les participants. Les journalistes ont progressivement abandonné le devoir de pertinence et le souci de profondeur pour l’enjeu de toucher un grand public le plus vite possible, afin d’accrocher l’audience. Pour P. Bourdieu, c’est la naissance du fast food culturel.  La loi de l’audimat entraîne une quête du spectaculaire, du dramatique. Ainsi l’on comprend l’importance des fait divers, qui permettent d’occuper le temps d’antennes, sans enjeu politique mais avec des images d’une telle ampleur, que le citoyen lambda aura de quoi discuté. Le fait divers fait diversion puisqu’il attire l’attention d’un large public, pendant un moment donné, à la place d’une autre information qui aurait était peut être plus importante pour le citoyen démocratique. C’est une censure très subtile puisque anonyme et inconsciente.  Des conditions de représentations qui tuent l’exercice de la pensée et montre que l’important c’est d’être vu. Gilles Deleuze, dans A propos des nouveaux philosophes et d’un problème général, remarque que « bon nombre d’intellectuels publient à intervalles plus courts et plus réguliers « des ouvrages qui ont pour but d’obtenir une invitation à la télévision. Ces écrivains vont devenir des collaborateurs de la télévision, ce sont des personnes qui ont besoin d’un appui extérieur pour se faire reconnaître. De plus en plus d’écrits superficiels sur des sujets à la mode voient le jour, la télévision permettant ensuite d’augmenter les ventes.  De plus la télévision est force de banalisation, car pour toucher le plus large public, elle produit une information uniformisée, banalisée voire dépolitisée. Les journalistes de télévision imposent ainsi leur vision du monde à l’ensemble de la société et deviennent hommes de pouvoir puisque ce sont eux qui donnent accès à la notoriété publique.  Cependant P. Bourdieu, ne cherche pas à interdire aux producteurs culturels l’accès à la télévision, accusée de tous les maux. Ces derniers ont au contraire le devoir de diffuser leur savoir, mais s’ils veulent le faire à la télévision, c’est à eux d’imposer, leur discours, leurs règles, en somme les conditions de diffusion.    Ce qu’il faut retenir ;  La télévision est soumise à la dictature de l’audimat :  - les journalistes de télévision pensent en termes de succès,  - Les informations sont accès sur le sensationnel, le scoop  - Les faits divers sont importants car peuvent être dramatisés et font de l’audience  - La télévision est devenu un lieu de fast thinking  Par conséquent, la réalité est déformée par une censure invisible :  - Les faits divers font diversion en cachant l’essentiel  - Les journalistes de télévision sélectionnent les aspects intéressant suivant leur perception  - Ils pensent par idées reçues  - Des relations de connivences les lient avec leurs invités  Or, la télévision exerce une influence dans la société :  - Les journalistes imposent leur vision du monde à la société  - L’information est banalisée, uniformisée    Dans cet ouvrage p. Bourdieu critique la télévision et met en garde de ses effets. Il démonte les mécanismes de la censure invisible qui s’exerce sur le petit écran. Il accuse les journalistes.  P. Bourdieu craint que les sciences sociales ne subissent la logique médiatique et de les voir exposer par un non sociologue. La science doit rester pure.  Sa critique montre bien les contraintes qui pèsent sur les journalistes de télévision. La pression, l’urgence, les parts de marché, la surveillance des concurrents. Les effets pervers sont clairement expliquer, l’importance du fait divers.

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