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Tanizaki Junichiro - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Tanizaki Junichiro - écrivain. 1 PRÉSENTATION Tanizaki Junichiro (1886-1965), romancier japonais, auteur de nombreux récits mettant en scène la confrontation des valeurs du vieux Japon de la période d'Edo aux modes nouvelles du 2 XXe siècle. UN ÉCRIVAIN « ANTI-NATURALISTE « Né à Tokyo, dans les quartiers marchands de la ville basse, Tanizaki Junichiro garde toute sa vie une tendresse particulière pour l'atmosphère du vieil Edo, dont il fait d'ailleurs le théâtre de plusieurs de ses récits. Plus friand des divertissements de la vieille ville que de ses études de littérature, Tanizaki abandonne rapidement les cours pour se consacrer à l'écriture. La littérature connaît alors une période d'effervescence exceptionnelle, avec les chefs-d'oeuvre d'écrivains en pleine maturité littéraire tels que Shimazaki Toson, Futabatei Shimei, Mori Ogai ou Natsume Soseki. Mais le jeune homme est l'un des premiers, avec Akutagawa Ryunosuke, à ne pas sacrifier aux modes littéraires de son temps, et à ne s'intéresser que peu à la peinture de la « réalité «. 3 L'ART DE LA NOUVELLE En 1910, il publie le Tatouage (Shisei) et le Kilin (Kirin), puis en 1911 les Jeunes Garçons (Shonen). Témoignant, dans un style concis, efficace et cruel, de l'influence des symbolistes français comme de celle d'Oscar Wilde ou d'Edgar Poe, il fait la preuve, dès ses premières nouvelles, de la puissance de son imagination et de son goût pour l'étrange. Son succès est rapide mais ses récits font scandale et sont censurés, jusqu'à ce que Nagai Kafu publie, en 1911, une élogieuse critique à son égard, et que Mori Ogai le soutienne. Il rassemble alors ses nouvelles dans deux recueils : Shisei (« le Tatouage «, 1912) et Akuma (« le Démon «, 1913) et poursuit son travail d'écriture avec ardeur. Tanizaki joue d'ailleurs de son image, tantôt critiquée tantôt encensée, dans la Tristesse de l'hérétique (Itansha wo kanashini, 1917) notamment, où le personnage principal est un écrivain qui ressemble étrangement à son auteur. 4 PREMIER ROMAN : UN AMOUR INSENSÉ Tanizaki produit beaucoup mais ses écrits ne le satisfont pas : il s'essaie alors au cinéma et au théâtre avant de quitter Tokyo pour Osaka. Entre 1924 et 1925, il publie en feuilleton Un amour insensé (Chijin no ai), dans lequel il décrit comment une « modern girl « soumet un homme à son désir. Avec ce récit, il abandonne définitivement la nouvelle et s'invente une nouvelle façon d'écrire : ses romans, écrits à la première personne et au rythme de la parole, sont l'occasion de montrer comment les modes nouvelles venues d'Occident et les valeurs esthétiques héritées du Japon traditionnel et notamment de la période d'Edo, s'accommodent les unes des autres. Vivement critiqué, ce premier roman lui vaut d'être accusé de masochisme. 5 ÉPURE ET ART DU BEAU Au fil des années, son style s'épure, sa forme s'affirme. Il publie le Goût des orties (Tade kuhu mushi, littéralement « Des goûts et des couleurs «, 1928-1929), souvent considéré comme l'un de ses meilleurs romans, puis le Récit de l'aveugle (Momoku monogatari, 1931) et Shunkin, esquisse d'un portrait (Shunkinsho, 1933) deux récits d'inspiration historique. Pour chacun de ses ouvrages, il choisit lui-même le papier et la reliure, commandant les illustrations à des spécialistes. Ce goût d'une esthétique ancrée dans la tradition s'exprime encore dans son essai magistral sur sa conception du Beau, l'Éloge de l'ombre (In eiraisan, 1934), dans lequel il exalte les valeurs du demi-jour et de la patine contre celles de l'éclat et de la nouveauté. 6 L'ART DU MONOGATARI Tanizaki se tient volontairement à l'écart des troubles que traverse alors le Japon. Il se consacre essentiellement à la traduction en langue moderne du Dit du Genji (Genji monogatari) de Murasaki Shikibu, ainsi qu'à l'écriture d'une longue chronique inscrite dans la tradition du monogatari, c'est-à-dire du « Dit « (forme de roman épique), Bruine de neige (Sasameyuki, d'abord traduit en français sous le titre Quatre Soeurs), dans laquelle il décrit la vie frivole et dérisoire d'une famille terne, banale et insignifiante de la petite bourgeoisie d'avant-guerre. Censuré pendant la guerre, ce récit connaît aussitôt après un immense succès. 7 CONFESSION D'UN IMPUDIQUE Tanizaki Junichiro consacre ses dernières années à l'écriture de deux romans, la Confession impudique (Kagi, 1956, littéralement « la Clé «) et le Journal d'un vieux fou (Futen rojin nikki, 1961-1962). Ces deux oeuvres qui racontent la vieillesse, l'impuissance et la mort font scandale -- ce dont l'auteur s'amuse fort -- et sont également saluées par la critique, tant nationale qu'internationale, faisant ainsi de Tanizaki, avec Kawabata Yasunari, l'un des auteurs japonais les plus appréciés à l'étranger de leur vivant. 8 ESTHÉTIQUE ET PROVOCATION L'oeuvre de Tanizaki est très personnelle ; il s'attache non pas à s'engager politiquement mais à s'engager esthétiquement. La nostalgie est au coeur de son oeuvre, cependant ce n'est pas la nostalgie de l'objet qui a disparu qui le pousse à écrire, mais le sentiment lui-même. Tanizaki est un provocateur sans précédent et son oeuvre, où règnent la sensualité, la réalité humaine ainsi que ses écarts par rapport à une certaine normalité japonaise, est vivement décriée. Tanizaki s'interroge en effet sur l'homme tel qu'il est vraiment et met un point d'honneur à décrire les apparences qu'il place au centre de tout. Son style est multiple car il coïncide avec le sujet raconté. Sans conteste, Tanizaki est un conteur qui aime narrer ses histoires à la première personne et en s'inscrivant malgré tout dans la tradition japonaise du monogatari. Critiqué par ses contemporains qui l'affublent de surnoms péjoratifs comme « esthète décadent « ou encore « pervers sexuel «, Tanizaki est après sa mort reconnu unanimement comme l'un des plus grands auteurs de ce siècle. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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