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Tinguely, Jean - sculpture.

Publié le 15/05/2013

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Tinguely, Jean - sculpture. 1 PRÉSENTATION Tinguely, Jean (1925-1991), sculpteur suisse dont l'oeuvre est caractérisée par l'utilisation du mouvement réel (voir art cinétique). 2 DES MISES EN SCÈNE MÉCANIQUES Né à Fribourg, Jean Tinguely fait ses études de 1941 à 1945 à l'École des arts appliqués de Bâle. Influencé par le surréalisme mais aussi par des artistes tels que Wassily Kandinsky ou Kazimir Malevitch, il peint à ses débuts des toiles abstraites. Vers 1950, il crée, à partir de matériaux de récupération (fil de fer, tôle), des constructions abstraites qui peuvent être mises en mouvement grâce à un mécanisme composé de roues dentées actionnées par une manivelle. Installé à Paris en 1953, il collabore avec le danseur Daniel Spoerri à la construction d'un décor de théâtre cinétique. Ensemble, ils mettent au point, dans l'atelier de Jean Lurçat, une forme de mise en scène théâtrale, l'Autothéâtre, dans laquelle une action peut être portée en scène par le biais de la scène elle-même. Inspiré par cette expérience théâtrale, Jean Tinguely réalise en 1954 deux séries de tableaux en mouvement qui proposent aux regards des visiteurs de la galerie Arnaud (Paris) des compositions aléatoires et changeantes, les « Meta-Malevitch « et les « Meta-mécaniques «. Ces oeuvres, dans lesquelles le mouvement est entretenu par l'utilisation de courroies et de moteurs, sont constituées de reliefs géométriques en métal qui évoluent dans l'espace à des vitesses différentes sur un arrière-plan fait de panneaux de bois monochromes. 3 LE CINÉTISME EN MARCHE En 1955, l'exposition « le Mouvement «, organisée à la galerie Denise René à Paris, marque la naissance officielle de l'art cinétique. Les talents réunis à cette occasion sont issus pour certains de l'avant-garde, tels Raphael Soto et Pol Bury, ou font figure, pour d'autres, de pionniers de l'art du mouvement, tels Alexander Calder ou Marcel Duchamp. La même année, Jean Tinguely apporte une présence auditive aux « Meta-mécaniques « en réalisant ses premiers reliefs sonores. De petits marteaux viennent percuter des installations horizontales faites d'objets de rebuts (casseroles, bouteilles, entonnoirs...). L'artiste attribue ensuite des fonctions définies à ses constructions, telles les machines servant à peindre et à dessiner qu'il réalise en 1959, les « Méta-matics «. Le spectateur ne se contente plus de voir et d'entendre : il est invité à utiliser ces machines, qui, sous l'action d'une pédale-interrupteur, peuvent produire un grand nombre d'oeuvres aléatoires s'apparentant de façon dérisoire et formelle à la peinture abstraite et gestuelle. En 1958, Jean Tinguely conçoit, en compagnie d'Yves Klein, une exposition sur l'objet et l'immatérialité à la galerie Iris Clert à Paris, « Vitesse pure et stabilité monochrome «. 4 DES SCULPTURES SPECTACULAIRES Avec l'Hommage à New York, Jean Tinguely inaugure à partir des années 1960 la création de machines monstrueuses, monumentales compositions mouvantes et grinçantes. Constituées de gigantesques accumulations de vieilles machines et de déchets métalliques, ces constructions, une fois mises en action, se voient soumises à un processus d'autodestruction intégré. Programmée mécaniquement pour se détruire jusqu'à l'explosion finale, l'Hommage à New York, machine éphémère vouée à sa perte, est présentée en happening dans le jardin du MoMa en mars 1960. Jean Tinguely est le premier spectateur de cette oeuvre incontrôlable et renouvelle ces « sculpture-spectacle-happening « avec, entre autres, Études pour une Fin du monde 2 pour laquelle l'autodestruction, qui se déroule dans le désert du Nevada, est retransmise par la chaîne de télévision NBC. En octobre 1960, Jean Tinguely, sous l'impulsion d'Yves Klein, s'associe au groupe des nouveaux réalistes fondé par le critique d'art Pierre Restany (1930-2003). Le sculpteur entraîne avec lui son ami Daniel Spoerri et sa compagne Niki de SaintPhalle -- qu'il rencontre en 1956 et avec qui il va vivre et travailler à partir de 1964. Les préoccupations des nouveaux réalistes, l'appropriation de l'objet de consommation, permettent à Jean Tinguely de poursuivre ses assemblages de déchets et d'objets du quotidien. La série des « Balubas « (1961) montre des silhouettes hypertrophiées faites d'objets saugrenus qui, une fois mises en action, atteignent une dimension loufoque. En 1970, pour les dix ans du nouveau réalisme, Jean Tinguely édifie sur le parvis de la cathédrale de Milan un gigantesque phallus doré qui est incendié en public (la Vittoria). En 1963, Jean Tinguely entame une nouvelle phase dans son travail. Il intègre à ses machines le concept du mythe de Sisyphe -- par la simulation de mouvements perpétuels --, et uniformise ses assemblages d'une peinture noire. Actions répétées et monochromie austère confèrent à ses machines un caractère agressif et absurde, à l'image de la sculpture mécanique haute de plus de 8 m, Eurêka (1964, Zurich), conçue comme symbole de la société industrielle. La série des « Rotazaza « (19671969), présentée en happening, fait le procès de la société de consommation par la destruction massive d'objets du quotidien (bouteilles de bière et assiettes). 5 DÉCLINAISONS Outre son oeuvre foisonnante, Jean Tinguely collabore avec Niki de Saint-Phalle -- qu'il épouse en 1971 -- à la réalisation de nombreux projets, dont la fontaine Stravinsky (Paris, 1983), ou le Cyclope (1994, posth.), installé en forêt de Fontainebleau à Milly-la-Forêt, une oeuvre colossale de 22 m de haut qui a demandé vingt ans d'élaboration avant son édification. Au cours des années 1980, l'artiste développe à grande échelle ses reliefs sonores des années 1950. La série des « Méta-Harmonie « propose de gigantesques machines faites de nombreux rouages et de courroies peintes de couleurs vives. Destinées à mixer le son, ces réalisations font entendre aux visiteurs des assemblages de bruits aux évocations poétiques. En 1981, Jean Tinguely commence la série de retables mobiles des « Mengele «. Véritables monuments funéraires faits de crânes, d'ossements ou de plumes d'animaux, ces machines, par leur exubérance et leurs mouvements, apparaissent comme des objets de conjuration de la mort. Le paroxysme de cette série est atteint avec la série des « Mengele-Totentanz « (littéralement « danse macabre «, 1986), pour laquelle sont utilisés les débris d'une ferme incendiée. L'oeuvre de Tinguely, par sa diversité grave et humoristique, baroque et ascétique, est sujette à de nombreux commentaires contradictoires tentant toujours de l'enfermer dans un discours dogmatique. Avec ses machines farfelues, l'artiste pose un regard poétique sur la rationalité mécanique du monde : « Je mets la machine en doute, je crée un climat de critique, de 'ridiculisation'. J'introduis de l'ironie. Mes machines sont ridicules ou alors elles sont belles, mais elles ne servent à rien. « Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« regard poétique sur la rationalité mécanique du monde : « Je mets la machine en doute, je crée un climat de critique, de 'ridiculisation'.

J’introduis de l’ironie.

Mes machines sont ridicules ou alors elles sont belles, mais elles ne servent à rien.

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