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Traduction El negro de ROSA MONTERO

Publié le 12/03/2012

Extrait du document

\"Nous sommes dans la salle à manger (le self) étudiante d'une université allemande. Une allemande rousse et sans équivoque germanique prend son plateau avec le menu sur le comptoir du self et s'assoit ensuite sur une chaise. Elle remarque alors qu'elle a oublié les couverts et se relève pour aller les chercher. Au retour, elle découvre avec stupeur qu'un garçon noir, probablement Saharien par son aspect, s’est assis à sa place et est manger ce qu’il y a dans son plateau. D’emblée, la fille se sent déconcertée et attaquée; mais immédiatement elle corrige sa pensée et elle suppose que l'Africain n'est pas habitué au sens de la propriété privée et à l'intimité des Européens, ou même qu’il n’a pas suffisamment d'argent pour payer sa nourriture ici, même si elle est bon marché comparée au mode de vie de nos pays riches. De sorte que la fille décide de s’assoir en face du garçon et de lui sourire amicalement. Sourire auquel l’africain répond avec un autre sourire blanc. Après, l'Allemande commence à manger dans son plateau en essayant de feindre la plus grande normalité possible et partageant avec générosité et courtoisie son repas avec le garçon noir. Et ainsi, elle prend de la salade, elle finit la soupe, tout deux picorent dans le même plat de viande en sauce jusqu'à la fin, l’un fait un sort au yaourt tandis que l’autre mange le plat de fruits. Tout ceci bourré de multiples sourires polis, timide de la part du garçon, doucement encourageants et compréhensifs de la part de la fille. A la fin du déjeuner, l’Allemande se lève à la recherche d’un café. Et alors elle découvre alors, sur la table voisine, derrière elle, son propre manteau placé sur le dossier d'une chaise et un plateau intact de nourriture. «Je dédie cette délicieuse histoire, qui est de plus authentique, à tous ces espagnols qui, dans le fond, se méfient des immigrants et les considèrent comme des individus inférieurs. A toutes ces personnes qui, même bien intentionnées, les observent avec condescendance et paternalisme. Nous ferions mieux de fuir les préjugés ou nous courrons le risque de nous ridiculiser comme la pauvre allemande, qui croyait être le summum de la civilisation tandis que l'africain, lui si bien éduqué, la laissait manger dans son plateau et pensait peut-être: « Mais quels dingues ces européens »

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