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Turkménistan

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Turkménistan, en turkmène Türkmenistan, pays d’Asie centrale. Sa capitale est Achgabat.

Le Turkménistan est bordé au nord-ouest par le Kazakhstan, au nord par l’Ouzbékistan, à l’est et au sud-est par l’Afghanistan, au sud par l’Iran et à l’ouest par la mer Caspienne.

Ancienne république socialiste soviétique du Turkménistan appartenant à l’URSS, le Turkménistan est indépendant depuis 1991.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES

Le Turkménistan couvre une superficie de 488 100 km². Le pays est essentiellement composé des plaines formées par le désert du Karakoum (littéralement « sables noirs «), le plus grand désert du monde, qui couvre près de 350 000 km² et de celles appartenant au bassin de l’Amou-Daria, à l’est. Les quatre cinquièmes du pays ont une altitude inférieure à 500 m et sont situés dans la cuvette aralo-caspienne. La dépression d’Akdjak, dans le centre-nord du pays, se trouve au-dessous du niveau de la mer, à une altitude de - 81 m, ce qui en fait le point le plus bas du pays. Ces plaines sont dominées au sud par les piémonts du Kopet-Dag ; celui-ci forme la frontière avec l’Iran. Les terres arables constituent seulement 5 p. 100 de la superficie totale du Turkménistan.

Le climat est de type continental aride avec des hivers froids et des étés très chauds. La moyenne des températures au mois de janvier oscille entre - 6° et 5 °C, tandis qu’en juillet elle varie entre 27 ° et 32 °C. Les précipitations annuelles moyennes sont comprises entre 76 et 398 mm. Cependant, les deux tiers du pays reçoivent 150 mm d’eau par an ou moins.

L’aridité est une caractéristique majeure de la géographie du Turkménistan : le ruissellement des eaux en provenance des montagnes est faible et très vite absorbé par le désert. Les rivières qui prennent leur source à l’extérieur du pays constituent les principaux apports en eau de surface du pays. L’Amou-Daria, qui forme une partie de la frontière du pays avec l’Ouzbékistan, et le Murgab, qui prend sa source en Afghanistan, sont les deux principaux fleuves du pays ; ils alimentent un vaste réseau de canaux qui approvisionnent le pays en eau soit pour l’irrigation, soit pour la consommation. Le canal du Karakoum, qui draine les eaux de l’Amou-Daria vers les régions ouest du pays, est long de 1 400 km ; c’est l’un des plus grands canaux du monde. Les quantités d’eau prélevées par cet ouvrage, ainsi que par les autres canaux, dans l’Amou-Daria sont particulièrement importantes et provoquent de graves problèmes écologiques : en aval, la mer d’Aral, alimentée par l’Amou-Daria et le Syr-Daria, a en effet vu son niveau baisser de façon considérable et inquiétante.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Population

Avec une population de 5,18 millions d'habitants, en 2008, le Turkménistan est le plus petit État d’Asie centrale en termes de population. La densité y est de 10,6 habitants au km². La population est concentrée sur les piémonts, les oasis et le long des rivières et des canaux d’irrigation. Le Turkménistan est un pays essentiellement rural, la population urbaine ne représentant que 46 p. 100 de la population totale. La capitale, Achgabat (605 000 habitants en 1999), est située dans une oasis alimentée par le canal du Karakoum. Les autres grandes villes sont Tchardjoou (203 000 habitants), située dans l’est du pays, à la frontière avec l’Ouzbékistan, et Tachaouz (165 000 habitants), plus au nord du pays. Le pays est divisé en cinq régions (welaÿat).

Les Turkmènes, peuple de langue turque et de religion musulmane sunnite, constituent le plus important groupe ethnique du pays : 85 p. 100 de la population. Les Russes et les Ouzbeks représentent chacun environ 5 p. 100 de la population. Figurent parmi les autres minorités ethniques les Kazakhs, les Tatars, les Ukrainiens, les Azéris et les Arméniens. Contrairement aux autres républiques soviétiques, le Turkménistan n’a pas connu une émigration massive de ses minorités au moment de l’indépendance, en raison de la politique d’apaisement vis-à-vis de celles-ci menée par le gouvernement turkmène.

3.2 Institutions et vie politique

Le Turkménistan présente encore des structures politiques très proches de celles de l’ère soviétique, en dépit de la Constitution adoptée en 1992. Les décisions politiques n’émanent que d’une seule personne, le président de la République. Il détient l’ensemble du pouvoir exécutif, exerçant à la fois les fonctions de président de la République et de chef du gouvernement.

Le pouvoir législatif est constitué de deux assemblées, le Khalk Maslakhaty qui se réunit au moins une fois par an, et une assemblée législative active, le Mejlis, qui siège et vote les lois entre les réunions du Khalk Maslakhaty. Les cinquante membres du Mejlis sont élus au suffrage universel direct tous les cinq ans. Selon la Constitution de 1992, le président a le pouvoir de dissoudre le Mejlis, de nommer ou de révoquer tous les juges. Les libertés politiques et le droit à l’opposition n’existent pas ; de même, le droit à la liberté de la presse a été officiellement retiré de la Constitution.

Le parti communiste de la RSS turkmène, rebaptisé Parti démocratique du Turkménistan après la dissolution de l’URSS en 1991, est dans les faits le parti unique.

Jusqu’à sa mort en décembre 2006, le président Separmourad Nyazov, ancien membre du Politburo de l’URSS se faisait appeler turkmenbachi (« père des Turkmènes «). Il avait mis en place un véritable culte de la personnalité et exerçait un pouvoir quasi absolu. Candidat unique à l’élection présidentielle de 1992, il avait obtenu 99,5 p. 100 des suffrages. Lors d’un référendum en janvier 1994, 99,9 p. 100 des électeurs avaient approuvé une proposition prolongeant le mandat présidentiel jusqu’en 2002 mais, en 1999, Separmourad Nyazov avait été déclaré président à vie par le Parlement. Nommé président par intérim, Gourbangouli Berdimoukhamedov est élu à la présidence de la République en février 2007, avec 89,23 p. 100 des voix.

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

L’économie du Turkménistan a souffert des transformations liées à la dissolution de l’URSS. Au lendemain de son indépendance en 1991, le pays a connu une croissance négative (- 11,9 p. 100 pour la période 1990-1995) et le taux d’inflation a atteint des sommets (1 261 p. 100 en 1995). Fondée sur la culture du coton, dont le pays est l’un des dix premiers exportateurs mondiaux, et sur l’exploitation des hydrocarbures (pétrole et surtout gaz naturel), l’économie turkmène connaît une forte croissance depuis 1998, mais demeure en grande partie étatisée et centralisée, tandis que la population continue de connaître des conditions de vie très dures. En 2006, le produit intérieur brut du Turkménistan s’élevait à 10,5 milliards de dollars, soit un revenu annuel moyen par habitant de 2 142,40 dollars.

4.1.1 Agriculture

Grâce à l’irrigation, l’agriculture domine l’économie du Turkménistan, en dépit de la faible superficie des terres arables. Le secteur représentait 28,5 p. 100 du produit national brut en 2004 et employait environ la moitié de la population active. La culture principale — le coton, qui représente un tiers de la production agricole totale —, mise en place sous le régime soviétique, a longtemps assuré la richesse du pays ; toutefois, le manque de diversification constitue un danger et fragilise l’économie. En 2004, le Turkménistan était le huitième producteur mondial de coton avec 2,2 millions de tonnes. Les autres cultures sont les céréales, notamment le blé, les fruits et la soie. Le Turkménistan est également un important pays d’élevage, notamment de moutons karakuls, mais aussi de chevaux et de chameaux.

4.1.2 Mines et industrie

L’industrie employait 14 p. 100 de la population active turkmène et contribuait pour 42,7 p. 100 au produit national brut en 2004. Le pays possède un fort secteur chimique et pétrochimique qui s’appuie sur des ressources minières importantes. Celles-ci incluent des réserves de gaz naturel et de pétrole, de soufre, de sel, de brome, d’or, de platine et de cuivre. Les réserves de gaz naturel, considérables, sont estimées à elles seules à 11 billions de m3, ce qui place le pays au 3e rang mondial. Les produits énergétiques, en particulier le gaz naturel dont le Turkménistan était le 12e producteur mondial en 2002, sont les principaux produits d’exportation — vers l’Ukraine et l’Iran notamment — et représentent plus de 60 p. 100 des gains totaux à l’exportation. Les autres industries regroupent l’agroalimentaire, l’industrie textile et la fabrication de tapis.

4.1.3 Échanges

Le secteur tertiaire employait 37 p. 100 de la population active turkmène et contribuait pour 28,8 p. 100 au produit national brut en 2004. Les échanges commerciaux du Turkménistan ont été affectés par la dissolution de l’URSS. Le gouvernement turkmène a lancé plusieurs projets associant des partenaires étrangers pour chercher, développer et exporter le gaz naturel. Des projets de pipelines sont à l’étude, dont l’un pour un gazoduc long de 6 700 km allant jusqu’à la côte chinoise, face au Japon. En novembre 1993, le Turkménistan a introduit sa propre monnaie, le manat, pour remplacer le rouble russe. Le Turkménistan est membre de la Communauté des États indépendants (CEI), cependant il a préféré des accords bilatéraux aux échanges multilatéraux qui lient les autres membres de la CEI.

5 HISTOIRE
5.1 Des origines à la période soviétique

Bien que les Turkmènes soient installés dans la région qui constitue le Turkménistan d’aujourd’hui depuis des siècles, ce n’est qu’au xxe siècle que la première entité politique turkmène est créée.

Au cours de son histoire, la région est envahie à plusieurs reprises, notamment par les Arabes qui convertissent la population à l’islam aux viie et viiie siècles. Le pays est incorporé à l’Empire mongol de Gengis Khan au xiiie siècle puis à celui de Tamerlan au xive siècle. Plus tard, entre les xviie et xixe siècles, le chah de Perse, les khans de Khiva et les seigneurs féodaux d’Afghanistan luttent pour le contrôle du Turkménistan. Durant les années 1870, le tsar de Russie s’intéresse à la région turkmène. Dès 1869, les Russes débarquent sur la côte orientale de la mer Caspienne et sont à l’origine de la création du port de Krasnovodsk (aujourd’hui Saparmourat-Turkmenbachi). Dernier territoire à passer sous domination russe, le fief de Geok-Tepe tombe en 1881, faisant 150 000 victimes turkmènes.

Après la Révolution russe d’octobre 1917, les Turkmènes obtiennent une brève indépendance envers la Russie en établissant un gouvernement social-révolutionnaire. Cependant, l’Armée rouge reprend le contrôle de la région et, dès 1920, le Turkménistan est divisé entre la république socialiste soviétique autonome (RSSA) du Turkestan et les républiques populaires soviétiques de Boukhara et de Khorezm. En 1924, la république socialiste soviétique fédérée du Turkménistan est créée dans le cadre du redécoupage administratif de l’Asie centrale.

5.2 Le Turkménistan indépendant 
5.2.1 Le régime autocratique de Separmourad Nyazov

Le Turkménistan proclame son indépendance le 27 octobre 1991. Le 21 décembre de la même année, il adhère à la CEI et le 2 mars 1992, le pays rejoint l’ONU. Le 15 janvier 1994, le président Separmourad Nyazov fait plébisciter le prolongement de son mandat jusqu’en 2002. Dans les années qui suivent l’indépendance, le Turkménistan se débat au centre d’une crise économique liée à la redistribution des échanges en Asie centrale et avec la Russie. En 1993, un plan quinquennal est voté, prévoyant de parvenir à l’autosuffisance alimentaire en 1995, toutefois, il ne peut aboutir en raison des blocages avec la CEI et la Russie. Des pénuries alimentaires sont constatées en 1996, dues en grande partie à la décision du président de se plier aux directives du FMI et de cesser de subventionner les produits de base. Pour sortir de cette situation, aggravée par l’autocratisme présidentiel, le Turkménistan tente d’exporter ses productions et ses hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) en diversifiant ses partenaires. Il se lance dans de vastes projets de gazoducs vers la Chine, le Pakistan, l’Azerbaïdjan ou encore la Turquie, condition indispensable pour exporter sa précieuse ressource, tandis qu’une voie de chemin de fer Sarakhs-Meched-Tejen est inaugurée le 13 mai 1996. En juillet 1998, le Turkménistan rejette par ailleurs la décision russe et kazakhe de partager le sous-sol de la mer Caspienne en fonction des frontières terrestres.

Bénéficiant des cours mondiaux du pétrole et du coton orientés à la hausse, l’économie turkmène renoue avec la croissance à partir de 1998, mais sans que cela n’améliore pour autant la situation de la population, très largement paupérisée, victime du chômage, de pénuries alimentaires et de coupures de gaz et d’électricité très fréquentes. En 1999, le président Nyazov se fait élire président à vie à l’unanimité par le Parlement, renforçant un peu plus son emprise dictatoriale sur le pays, fondée notamment sur un culte de la personnalité totalement extravagant et dispendieux, à l’image de la statue à sa gloire, dorée à l’or fin, qui tourne sur elle-même en continu dans la capitale. Se faisant appeler « chef des Turkmènes « (turkmenbashi) ou même « 13e prophète «, il va jusqu’à rebaptiser les mois de l’année de son nom ou celui de sa mère. La répression envers toute opposition s’accentue encore à la suite d’une mise en scène d’attentat contre le président en novembre 2002, tandis que le président ferme toutes les institutions culturelles (opéra, Académie des sciences, Bibliothèque nationale…) et, en 2005, les hôpitaux régionaux. Les élections législatives de décembre 2004 sont remportées par le Parti démocratique du Turkménistan, parti unique, tandis que le président a pour principal projet la construction d’une station de sports d’hiver dans le désert.

5.2.2 La présidence de Gourbangouli Berdimoukhamedov

Une ère d’incertitude s’ouvre avec la mort de Separmourad Nyazov à la suite d’une crise cardiaque en décembre 2006, après 21 ans de règne autoritaire. Le vice-premier ministre, Gourbangouli Berdimoukhamedov, parent de l’ancien dictateur, assure la présidence par intérim. Il est élu à la présidence de la République en février 2007, avec 89,23 p. 100 des voix, dans un scrutin qui est jugé ni libre ni équitable par l’OSCE mais où sont en lice pour la première fois cinq autres candidats, tous membres du parti au pouvoir.

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