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un naïf et qu'il est sans doute tombé sur un charlatan, imitateur assez habile à faire illusion pour lui faire croire qu'il est omniscient en profitant de son incapacité à distinguer savoir, non-savoir et imitation.

Publié le 22/10/2012

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illusion
un naïf et qu'il est sans doute tombé sur un charlatan, imitateur assez habile à faire illusion pour lui faire croire qu'il est omniscient en profitant de son incapacité à distinguer savoir, non-savoir et imitation... République X, 598a-598d 5. LA PRÉTENDUE OMNISCIENCE DU SOPHISTE [L'ÉTRANGER-THÉÉTÈTE] — É. Lorsque quelqu'un paraît être l'homme de savoirs multiples, alors qu'il est désigné par le nom d'une compétence unique, est-ce qu'il ne te vient pas à l'esprit qu'il est impossible qu'une telle apparence soit saine ? n'est-il pas évident que celui qui en reste à une telle apparence à propos d'une compétence se montre incapable de discerner ce que visent tous ces savoirs, et que c'est pour cela qu'au lieu d'un seul nom, il lui en faut plusieurs pour désigner leur détenteur ? — T. C'est sans doute l'explication la plus naturelle. — É. Mais nous, pour ne pas en rester là par paresse dans notre enquête, commençons par revenir sur nos désignations du sophiste. Car il en est une qui me paraît le dénoncer mieux que les autres. — T. Laquelle ? — É. Je crois que nous l'avons appelé : contradicteur. — T. Oui. — É. Mais n'est-ce pas également ce qu'il se met à enseigner à autrui ? — T. Il est vrai. — É. Examinons donc sur quel sujet ces gens prétendent former des contradicteurs. Procédons à l'examen selon le principe que voici. Commençons par les choses divines, ces choses qui n'apparaissent pas au vulgaire, est-ce qu'ils donnent compétence pour contredire en ces matières ? — T. On le dit, tout au moins. — É. En second lieu, les choses sensibles, celles de la terre et du ciel et celles qui s'y rattachent ? — T. Bien sûr. — É. En troisième lieu, chaque fois qu'on traite de façon générale du devenir et de l'être, du moins dans les entretiens privés, nous les voyons faire montre de leur talent personnel à contredire et rendre les autres capables d'en faire autant ? — T. Parfaitement. — É. En quatrième lieu, en matière de lois et en tout ce qui touche à la politique, est-ce qu'ils ne se font pas forts de rendre disputeurs ? — T. Personne, ou peu s'en faut, ne les entretiendrait s'ils n'y prétendaient. — É. Enfin en tous les arts et en chaque métier, ce qu'il faut opposer à chaque praticien en sa spécialité, des écrits divulgués le mettent sous les yeux de qui veut l'apprendre. — T. Il me semble que tu viens de faire allusion aux écrits de Protagoras sur la palestre et autres techniques ? — É. Et à beaucoup d'autres, mon cher. Bref de façon générale ne semble-t-il pas que l'essentiel de l'art de contredire, consiste en une aptitude à contester en tous domaines ? — T. Du moins apparaît-il que presque rien ne lui échappe. — É. Par dieu, mon ami, est-ce que tu crois cela possible, toi ? car peut-être, vous les jeunes, avez-vous meilleure vue que nous pour discerner cela ? — T. Discerner quoi ? que veux-tu dire au juste ? Je ne comprends pas bien ta question. — É. Je demande s'il est possible qu'un homme sache tout. — T. Bienheureuse serait notre espèce, Étranger, si cela était ! — É. Comment donc celui qui ne sait pas pourrait-il parler valablement en faisant objection à celui qui sait ? — T. C'est impossible. — E. Que peut donc bien être ce prodige de la puissance sophistique ? Sophiste, 232a-233a 6. L'IMITATION, ART SECRET DE LA SOPHISTIQUE [L'ÉTRANGER-THÉÉTÈTE] — É. Que pourrait donc bien être le prodige de la puissance sophistique ? — T. En quoi est-elle prodi- gieuse ? — É. Dans la façon dont elle se montre capable de procurer aux jeunes gens l'opinion que sur tous les sujets les sophistes sont les plus savants de tous les hommes. Car il est évident que s'ils ne controversaient pas correctement ou ne donnaient pas aux jeunes gens l'impression de le faire, et si d'autre part en leur donnant cette impression que c'est grâce à la controverse qu'ils l'emportent en intelligence, c'est toi-même qui l'a remarqué, on voit mal comment il se pourrait faire que l'on consente à les payer et à devenir leur élève. — T. On le voit mal en effet. — É. Or, c'est un fait qu'on y consent ? — T. Assurément. — É. C'est, je pense, qu'ils donnent l'impression de détenir la science des objets de leur controverse ? — T. C'est évident. — É. Et nous disons bien qu'il n'est rien dont ils ne fassent l'objet de leur controverse ? — T. Oui. — É. Ainsi ils donnent à leurs disciples l'impression de tout savoir ? — T. Certainement. — E. En réalité, ils ne savent pas tout, car il nous est apparu que c'est impossible. — T. Impossible assurément. — E. C'est donc l'apparence et non la vérité de la science de toutes choses que possède à nos yeux le sophiste ? — T. Absolument et il y a chance que cette formule soit la plus juste qu'on puisse appliquer à ces gens. — É. Prenons donc un paradigme plus clair de leur cas. — T. Lequel ? — É. Écoute, et sois très attentif à me répondre. — T. De quoi s'agit-il ? — É. Suppose que quelqu'un prétende savoir non plus dire et contredire, mais produire et faire toutes choses absolument, grâce à un art unique ? — T. Qu'entends-tu par toutes choses ? — É. À peine commencé-je voilà que tu ne me suis plus puisque, apparemment, tu ne comprends pas ce que veut dire : toutes choses. — T. Non, en effet. — E. Par : <4 toutes choses «, je veux dire : toi et moi, ainsi que tout le reste, animaux et végétaux. — T. Comment l'entends-tu ? — É. Suppose que quelqu'un prétende nous produire, toi et moi et le reste des créatures... — T. De quelle production veux-tu parler ? Car ce n'est pas le paysan que tu vises, puisque tu parles de quelqu'un
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« lA CONCEPTION DU SAVOIR 171 de l'être, du moins dans les entretiens privés, nous les voyons faire montre de leur talent personnel à contre­ dire et rendre les autres capables d'en faire autant? - T.

Parfaitement.

-É.

En quatrième lieu, en matière de lois et en tout ce qui touche à la politique, est-ce qu'ils ne se font pas forts de rendre disputeurs?- T.

Personne, ou peu s'en faut, ne les entretiendrait s'ils n'y prétendaient.

-É.

Enfin en tous les arts et en chaque métier, ce qu'il faut opposer à chaque praticien en sa spécialité, des écrits divulgués le mettent sous les yeux de qui veut l'apprendre.- T.

Il me semble que tu viens de faire allusion aux écrits de Protagoras sur la palestre et autres techniques ? -É.

Et à beaucoup d'autres, mon cher.

Bref de façon générale ne semble-t-il pas que l'essentiel de l'art de contredire, consiste en une apti­ tude à contester en tous domaines ? - T.

Du moins apparaît-il que presque rien ne lui échappe.

-É.

Par dieu, mon ami, est-ce que tu crois cela possible, toi ? car peut-être, vous les jeunes, avez-vous meilleure vue que nous pour discerner cela?- T.

Discerner quoi? que veux-tu dire au juste ? Je ne comprends pas bien ta question.

-É.

Je demande s'il est possible qu'un homme sache tout.

- T.

Bienheureuse serait notre espèce, Étranger, si cela était ! -É.

Comment donc celui qui ne sait pas pourrait-il parler valablement en faisant objection à celui qui sait?- T.

C'est impos­ sible.

-E.

Que peut donc bien être ce prodige de la puissance sophistique ? Sophiste, 232a-233a 6.

L'IMITATION, ART SECRET DE LA SOPHISTIQUE [L'ÉTRANGER- THÉÉTÈTE] - É.

Que pourrait donc bien être le prodige de la puissance sophistique? - T.

En quoi est-elle prodi-. »

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