Devoir de Philosophie

Une “ révolution fasciste ” ?

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Mussolini, tout au long de sa dictature, ne cesse de proclamer l'avènement d'une ère nouvelle en Italie, débarrassée des valeurs et des divisions de classes de l'ancienne société « bourgeoise », et dont serait bannies les disparités sociales. La réalité est pourtant tout autre, puisqu'en définitive les structures sociales varient peu sous le fascisme. Les classes possédantes, si elles acceptent de déléguer une partie de leur pouvoir politique, sont particulièrement choyées par le Duce, et s'enrichissent de façon parfois colossale. La petite bourgeoisie, de son côté, se trouve certes lésée par le phénomène de concentration économique et la baisse de son pouvoir d'achat, mais acquière en revanche la possibilité de s'élever socialement en intégrant massivement, par le biais des divers organisations fascistes, tous les rouages de l'État et de l'administration. Quant à la classe ouvrière, officiellement privilégiée par la propagande, elle n'a plus en réalité aucun pouvoir, dans la mesure où le régime, l'ayant intégrée de force dans le système corporatiste fasciste, lui ôte tout moyen de revendication. Si de réelles réalisations sociales sont entreprises par l'État, encore que financées par les cotisations obligatoires des salariés, ces derniers doivent accepter des rythmes de travail en constante augmentation et qui ne seront jamais compensés par une hausse de salaire. Enfin, la petite paysannerie, et surtout la cohorte d'ouvriers agricoles sont les principales victimes du fascisme, qui, là encore, fait la part belle aux puissants propriétaires terriens. Le régime n'opère aucune redistribution de terres d'envergure, alors que le salaire des journaliers se réduit comme peau de chagrin.

Liens utiles