LA RÉVOLUTION COPERNICIENNE EN PHILOSOPHIE

« 1A VRAIE RÉVOLUTION COPERNICIENNE EN PHILOSOPHIE Montaigne serait-il à ce point le produit de l'effervescence de son siècle qu'il en paraisse extérieur et transcendant à toute his­ toire? Par un tel travail sur la langue, et pour ce qu'elle aurait, en profondeur, de propre à tout homme, Montaigne aurait réussi cette gageure que tout lecteur soit de plain-pied avec son œuvre et en dialogue immédiat avec elle.

« Je ne suis pas philo­ sophe », dit-il dans une dénégation fameuse, pas plus que son livre n'est un livre I Ne serait-il pas le philosophe qui condense la vocation et l'essence philosophiques de l'homme, au point qu'en disposant de lui, on puisse se passer de tout autre ? Né en 1533 d'une famille de commerçants puis de notables bordelais par son père, il tiendrait peut-être de sa mère une ori­gine marrane.

Il reçoit une éducation originale par « précepteurs domestiques» avec qui il parle latin, mais entre tout de même au collège de Guyenne régi par le célèbre humaniste Antoine de Gouvéa, suit des cours de philosophie.

Conseiller à vingt ans à la Cour des aides de Bordeaux, il a une vie publique active, voyage, participe aux «troubles», fait le coup de feu à l'occasion, joue un rôle politique.

Il fonde une famille, mais ses vrais attache­ments vont à l'amitié: La Boétie bien sûr, plus tard aussi Mlle de Gournay, « sa fille d'alliance ».

Il écrit les Essais à partir de 1570,. »