Devoir de Philosophie

Victor Hugo, « Melancholia », Les Contemplations, Autrefois, III, 2

Publié le 12/09/2006

Extrait du document

hugo

Étymologie : Mélancolie, du latin melancholia et du grec melas,-anos, noir,et kholê,bile. Quelques données : Poème d’alexandrins séparé en deux parties par la mort de Léopoldine: Autrefois et Aujourd’hui. 336 vers au total avec trois thèmes : la femme que la pauvreté pousse à la prostitution, un bagnard condamné pour avoir volé un pain, et les enfants au travail. Cf aussi Mal du siècle, Spleen (Splin), Les Misérables, « L’enfant « de Les Orientales etc. I. Les enfants, des victimes 1. Les enfants en général Généralisation avec l’utilisation du pronom démonstratif « ces enfants « (l.1), « ces filles « (l.3) mais aussi avec « Oh servitude imposée à l’enfant « (l.17) « qui se sert d’un enfant ainsi qu’un outil « (l.25)( n’importe lequel, tous. 2. Description Sentiments de tristesse, monotonie, solitude avec « pas un seul ne rit « (l.1), « cheminer seules « (l.3). Enfants, Jeunesse(« ces filles de huit ans « (l.3) + « Petits comme nous sommes « (l.15). Occupation(« ils travaillent « (l.10). Condition( « Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue « (l.11) alexandrin avec parallélisme. Idée contradictoire de l’enfant (insouciant, joyeux, qui joue, rêve, merveilleux…) (« doux êtres pensifs « (l.2). Circonstance de la description(« Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las. « (l.13) (Asyndète (abs de liaison) entre deux réalités qui s’opposent. 3. Enfants victimes Mauvaise santé « Que la fièvre maigrit « (l.2) + « Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre, « (l.23). Travail du bagnard, fatalité du destin « Ils s’en vont travailler 15h sous les meules « (l.4) + « Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement « (l.5) + « Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !  « (l.14) II. Univers industriel et condition de vie 1. Condition de vie : prison et servitude « Dans la même prison « (l.6) + « accroupis sous les dents d’une machine sombre « (l.7) + « sous les meules « (l.4) + « O servitude infâme imposée à l’enfant !« (l.17) (position de servitude, d’esclave. Les enfants sont dominés par le monstre, la machine (à broyer). « Rachitisme « (l.18) + « maigrit « (l.2) + « Aussi quelle pâleur ! La cendre est sur leur joue « (l.12) (la santé des enfants est dégradée par le travail excessif et malsain. Ca en devient une maladie. Référence aussi à la blancheur cadavérique(mort. Travail destructeur. 2. La Machine, rythme mécanique « Monstre hideux, qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre « (l.8)(Personnification de la machine. « Dans la même prison le même mouvement « (l.6) + « Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, /Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer. /Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue ; « (l.9-10-11) (Rythme mécanique (cadence), environnement froid, dur de l’industrie qui s’oppose à la tendresse de l’enfance. L’univers industriel est accentué par un système anaphorique+ hyperbole « Tout est …, tout est … «. Antinomie entre l’idée du jeu et du travail, car le jeu est l’activité essentielle de l’enfant. 3. Déshumanisation Déshumanisation et réification de l’enfant opposée à la personnification de la machine, qui « mâche « (l.8), qui respire (« souffle étouffant « l.18) et qui possède des dents («accroupis sous les dents « l.7), ces dernières sont en référence aux grilles de la prison. L’enfant est soumis à la machine « Qui se sert d’un enfant ainsi qu’un outil ! « (l.25) + « qui donne, en somme, /Une âme à la machine et la retire à l’homme ! « (l.27-28). « Qui brise la jeunesse en fleur « (l.27) + « Défait ce qu’à fait Dieu, qui tue, œuvre insensée, /La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, « (l.19-20) ( Le travail des enfants tue l’enfant, le déshumanise et en fait une machine, un outil. Allégorie du travail ?? Autre image du travail ( un oiseau, un aigle qui mange la charogne : «qui prend l’âge tendre en sa serre « (l.23). III. Diatribe 1. Structure du poème Passage de 34 vers d’alexandrins en rimes suivies, sur la condition des enfants au travail avec 2 parties distinctes. 1ère partie qui commence par une question rhétorique « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? « et se termine par « Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! « (l.16) (passage descriptif avec l’emploi d’un pluriel totalement anonyme. L’enfant, victime de la condition humaine. 2ème partie de « O servitude infâme imposée à l’enfant !« (l.17) à « Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux ! « (l.34) ( discours indigné du poète mettant en évidence la dénonciation et condamnation du travail des enfants et qui se clôt par un éloge du travail. Ponctuation avec accumulation de propositions exclamatives et emphatiques (emphase de l’indignation, signe de la révolte et de la polémique) (lyrisme polémique. Registre pathétique (et registre élégiaque). 2. Dénonciation, condamnation et réquisitoire et fonction du poète Technique pour inviter le lecteur à contempler et ensuite à s’indigner. Tout d’abord, par une question rhétorique « Où vont tous ces enfants […]?«, puis par une description contradictoire entre la nature de leur être et leur situation (enfants maigres et seuls). Utilisation d’un présent de narration pour actualiser la description. « quinze heures « (l.4)( Indignation car c’est égal à environ le double d’heure de travail des adultes d’aujourd’hui. « Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, « (l.9)(Oxymore : innocent/bagne (injustice laïque ; anges/enfer(injustice divine ; enfants = innocents. Passage du pluriel générique au singulier pour désigner l’enfant. « Ils semblent dire à Dieu : ‘Petits comme nous sommes, /Voyez ce que nous font les hommes’ « (l.15-16) (on donne la parole aux enfants par l’intermédiaire du poète qui est leur interprète. C’est une prière collective et générale qui s’adresse à la puissance divine (apostrophe). Appel au regard de Dieu, plainte(référence au début du poème : appel au regard du lecteur((Parallélisme. Victor Hugo est la voix de l’enfant. Propositions exclamatives(Indignation, révolte. Le travail des enfants est inadmissible et doit être interdit(hérésie. En effet, c’est un travail péjoratif (esclavage : « servitude infâme « l. 17). « Défait ce qu’à fait Dieu, qui tue, œuvre insensée, /La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, « (l.19-20) (Injustice. Hyperbole («qui tue«) montre que le travail des enfants est un crime. Beauté/pensée ; front/cœur (Chiasme : c’est un immense gâchis. Deux images incohérentes en parallélisme : Apollon/bossu (or c’est le dieu de la beauté), Voltaire/crétin (or il symbolise l’esprit). Utilisation du conditionnel( puissance criminelle du travail. Parallélisme, antinomie entre « produit la richesse « et « créant la misère «. Séries de 4 malédictions pour mettre en évidence le côté révoltant du travail des enfants « Maudit comme le vice où l’on s’abâtardit, /Maudit comme l’opprobre et comme le blasphème !/ O dieu qu’il soit maudit au nom du travail même, « (l.30(34) 3. Paradoxe du travail « Défait ce qu’à fait Dieu, qui tue, œuvre insensée, /La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, « (l.19-20) (contradiction du principe divin. « O Dieu ! qu’il soit maudit au nom du travail même, /Au nom du vrai travail, saint, fécond, généreux, /Qu’il fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux ! « (l.32-33-34) ( Après une série de malédictions, éloge du travail par l’hémistiche, trilogie laudatif avec gradation ternaire. Travail au sens religieux : qui libère l’homme, qui donne un sens à la vie. Condamnation du travail des enfants et non du vrai travail, qui rend l’homme heureux et non les enfants. Conclusion : Ainsi « Melancholia « est un poème à visée argumentative et polémique contre le travail des enfants. Il met en évidence la maîtrise de l’art poétique de son auteur, Victor Hugo, et dénonce l’injustice sociale de l’époque.

hugo

« insensée, /La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, » (l.19-20) ( Le travail des enfants tue l'enfant, le déshumanise et enfait une machine, un outil.

Allégorie du travail ?? Autre image du travail ( un oiseau, un aigle qui mange la charogne : «qui prendl'âge tendre en sa serre » (l.23). III.

Diatribe 1.

Structure du poème Passage de 34 vers d'alexandrins en rimes suivies, sur la condition des enfants au travail avec 2 parties distinctes.

1ère partie quicommence par une question rhétorique « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? » et se termine par « Notre père,voyez ce que nous font les hommes ! » (l.16) (passage descriptif avec l'emploi d'un pluriel totalement anonyme.

L'enfant, victimede la condition humaine.

2ème partie de « O servitude infâme imposée à l'enfant !» (l.17) à « Qui fait le peuple libre et qui rendl'homme heureux ! » (l.34) ( discours indigné du poète mettant en évidence la dénonciation et condamnation du travail des enfantset qui se clôt par un éloge du travail.

Ponctuation avec accumulation de propositions exclamatives et emphatiques (emphase del'indignation, signe de la révolte et de la polémique) (lyrisme polémique.

Registre pathétique (et registre élégiaque). 2.

Dénonciation, condamnation et réquisitoire et fonction du poète Technique pour inviter le lecteur à contempler et ensuite à s'indigner.

Tout d'abord, par une question rhétorique « Où vont tousces enfants […]?», puis par une description contradictoire entre la nature de leur être et leur situation (enfants maigres et seuls).Utilisation d'un présent de narration pour actualiser la description.

« quinze heures » (l.4)( Indignation car c'est égal à environ ledouble d'heure de travail des adultes d'aujourd'hui.

« Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, » (l.9)(Oxymore :innocent/bagne (injustice laïque ; anges/enfer(injustice divine ; enfants = innocents.

Passage du pluriel générique au singulier pourdésigner l'enfant.

« Ils semblent dire à Dieu : ‘Petits comme nous sommes, /Voyez ce que nous font les hommes' » (l.15-16) (ondonne la parole aux enfants par l'intermédiaire du poète qui est leur interprète.

C'est une prière collective et générale qui s'adresseà la puissance divine (apostrophe).

Appel au regard de Dieu, plainte(référence au début du poème : appel au regard dulecteur((Parallélisme.

Victor Hugo est la voix de l'enfant.

Propositions exclamatives(Indignation, révolte.

Le travail des enfants estinadmissible et doit être interdit(hérésie.

En effet, c'est un travail péjoratif (esclavage : « servitude infâme » l.

17).

« Défait ce qu'àfait Dieu, qui tue, œuvre insensée, /La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, » (l.19-20) (Injustice.

Hyperbole («quitue») montre que le travail des enfants est un crime.

Beauté/pensée ; front/cœur (Chiasme : c'est un immense gâchis.

Deux imagesincohérentes en parallélisme : Apollon/bossu (or c'est le dieu de la beauté), Voltaire/crétin (or il symbolise l'esprit).

Utilisation duconditionnel( puissance criminelle du travail.

Parallélisme, antinomie entre « produit la richesse » et « créant la misère ».

Séries de4 malédictions pour mettre en évidence le côté révoltant du travail des enfants « Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,/Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !/ O dieu qu'il soit maudit au nom du travail même, » (l.30(34) 3.

Paradoxe du travail « Défait ce qu'à fait Dieu, qui tue, œuvre insensée, /La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée, » (l.19-20) (contradictiondu principe divin.

« O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même, /Au nom du vrai travail, saint, fécond, généreux, /Qu'il faitle peuple libre et qui rend l'homme heureux ! » (l.32-33-34) ( Après une série de malédictions, éloge du travail par l'hémistiche,trilogie laudatif avec gradation ternaire.

Travail au sens religieux : qui libère l'homme, qui donne un sens à la vie.

Condamnation dutravail des enfants et non du vrai travail, qui rend l'homme heureux et non les enfants. Conclusion : Ainsi « Melancholia » est un poème à visée argumentative et polémique contre le travail des enfants.

Il met enévidence la maîtrise de l'art poétique de son auteur, Victor Hugo, et dénonce l'injustice sociale de l'époque.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles