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Publié le 10/02/2013

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Commentaire Voltaire, « Femmes, soyez soumises à vos maris « Voltaire est un célèbre philosophe des Lumières. Il luttait contre les abus de la monarchie absolue et se battait pour le progrès et la tolérance. Il écrit « Femmes, soyez soumises à vos maris « en 1768 extrait de « Mélanges, pamphlets et oeuvres polémiques « dans lequel il aborde la question de l'inégalité des femmes vis à vis des hommes et de la dépendance et la soumission des femmes à l'égard de leurs maris. Voltaire met en scène la Maréchale de Grancey, en colère contre une phrase qu'elle a lue dans les Epîtres de Saint- Paul : « Femmes, soyez soumises à vos maris «. Une femme à la foi inculte mais intelligente. On peut se demander comment Voltaire fait passer des idées féministes pour dénoncer le manque d'éducation des femmes. Dans un premier temps, nous verrons le portrait d'un personnage original et inculte (la maréchale), puis nous analyserons son côté intelligent qui révèle l'ironie de l'auteur. Voltaire a créé dans cet extrait, une femme originale, de caractère qui est à la fois libérée et inculte. Tout d'abord, la maréchale est une femme forte, peu éduquée employant un langage vif. Elle ne laisse pas la parole à l'abbé. On peut caractériser cela comme un "faux dialogue". Elle pose des rafales de questions auxquelles l'abbé ne sait pas répondre. Elle utilise des phrases très longues et des anaphores comme « n'est-ce pas « ou "ne suffit-il pas" elle est donc très difficile à interrompre. Son expression est vive par sa ponctuation exclamative et interrogative ainsi que par ses interjections. Elle utilise un langage imagé, en montrant une image grossière de l'homme « a le menton couvert d'un vilain poil rude « ligne 32, «ont des muscles plus forts « ligne 36 et « peuvent donner un coup de poing mieux appliqué « ligne 37, ce qui révèle l'indignation du lecteur. Elle a une forte personnalité puisqu'elle n'hésite pas à parler des problèmes de la femme, et de la difficulté d'être une femme. En plus de devoir être soumises à leurs maris, les femmes risquent la mort. La maréchale accuse les maris d'être à l'origine de leur mort en les mettant enceinte "soit capable de me donner la mort" Voltaire veut provoquer l'indignation chez le lecteur. La maréchale se plaint également "des incommodités très désagréables" (utilise un euphémisme pour éviter de trop choquer l'abbé) pour convaincre le lecteur que le rôle d'une femme est difficile. Elle ose dire tout haut ce que les femmes pensent tout bas, elle n'a pas peur du regard des autres et assume ses idées. C'est un personnage cru et osé parfois irrespectueux à la religion « j'ai jeté son livre «, il est « très impoli «, il est « très difficile à vivre «, et avec ironie « je lui aurais fait voir du pays « elle parle en effet de l'épitre de Saint Paul. On apprend également que c'est une femme libre : elle a eu des amants « Nous nous promîmes d'être fidèles : je n'ai pas trop tenu ma parole, ni lui la sienne «. Nous pouvons donc parler d'une forme de libertinage. Voltaire utilise les procédés cités ci-dessus pour choquer le lecteur afin de provoquer l'indignation et que le lecteur réalise l'ampleur du manque d'éducation. Il montre que la maréchale s'oppose à la représentation traditionnelle des rapports entre hommes et femmes. Il expose une théorie sur l'égalité homme-femme : « Certainement la nature ... les uns aux autres « ligne 27-29. Il accuse aussi, avec une hyperbole que les femmes sont traitées comme des « esclaves « ligne 19 et montre le manque d'éducation, de connaissances des femmes. Il imagine un personnage fictif, une femme inculte, sans gêne, spontanée, qui ne comprend pas ce qu'elle dit pour dénoncer cette éducation et créer une polémique. La maréchale apparait en effet comme une femme des Lumières. Voltaire reprend les thèses en faveur de l'infériorité des femmes pour démontrer leur fausseté, voire leur absurdité: Il conteste que les femmes doivent être soumises à leur mari, que les hommes sont supérieurs aux femmes, qu'ils sont plus intelligents que les femmes, donc davantage mieux capables de gouverner. C'est ainsi qu'il va prouver le contraire en montrant que l'inculture va amener la maréchale a une intelligence qui surprend les lecteurs. Voltaire utilise une bonne stratégie : l'ironie. En effet il utilise la loi du naturel pour convaincre les lecteurs que les femmes sont intelligentes malgré leur manque d'éducation. La maréchale réduit les hommes à deux attributs physiques (les poils et les muscles) ce qui les fait apparaître comme des brutes qui n'ont de supériorité que dans leur force physique. Elle les ridiculise en ne citant aucune de leur qualité et en insistant sur l'idée qu'ils ne parlent que par « coups de poing bien appliqués « (ligne 36) : son ton est ici ironique (puisque la seule qualité qu'elle leur reconnaît est de savoir « bien « donner des coups de poing). Voltaire met en avant des détails physiques qui ne font absolument pas de l'homme quelqu'un de supérieur. Et il appuie sa thèse avec ironie en citant une des répliques de Molière, pour dire que, non, la femme ne doit pas être soumise à son mari. C'est donc une manière d'ironiser la soumission de la femme mais aussi de démontrer qu'elle a des connaissances, qu'elle est cultivée. Voltaire montre à travers la maréchale que l'homme est violent et que ce serai de là qu'il en tire sa supériorité, la violence irraisonnée. Il évoque la loi naturelle qui affirme que les différences des deux sexes reposent sur une complémentarité. Il dit explicitement que la femme est aussi nécessaire à l'homme que l'homme est nécessaire à la femme. (Union, nécessaire). Dans cet extrait, Voltaire fait référence au livre De l'esprit des lois de Diderot pour montrer que la seule inégalité entre les hommes et les femmes est qu'ils n'ont pas la même force physique. En effet, la maréchale peut paraitre inculte, ignorante et naïve mais Voltaire veut montrer que cela ne veut pas dire qu'elle est stupide au contraire elle a une intelligence spontanée et ne pense donc qu'à la loi naturelle: la loi du plus fort. Elle est douée d'un instinct, d'un bon sens pratique des choses sans passer par l'intellectuel elle arrive à la vérité (pas la loi divine mais celle du plus fort). Voltaire fait de ce personnage, une femme pragmatique, concrète avec une forme féministe. Il veut montrer que puisqu'on a tendance à aller trop loin dans nos réflexions, nos idées, qu'on ne tire nos conclusions que par l'intellectuel on en oublie les lois de départ, les bases: les lois du naturelles. Ici, Voltaire provoque l'ironie à travers la maréchale qui évoque cette loi de façon étonnante. Voltaire dénonce aussi l'Eglise. En effet la maréchale fulmine contre la phrase de Saint Paul « femmes, soyez soumises à vos maris «. L'abbé Saint Paul, qu'elle traite d'ailleurs d'auteur « impoli « ligne 8, est l'un des fondateurs et l'une des principales figures du christianisme qui a dit que les femmes se devaient d'être soumises à leurs maris. Ce plaidoyer argumentatif entre la Maréchale et l'abbé a un grand effet polémique puisque chacun des deux personnages incarnent une thèse et que la femme, qui représente les idées progressistes de Voltaire, utilise de nombreuses démarches pour mettre ses opinions en valeur. Voltaire s'attaque donc à une grande figure du christianisme (Saint Paul) pour dénoncer la religion et l'Eglise afin de soutenir la condition de la femme. Dans cet extrait, Voltaire met en scène l'évolution de la pensée de la femme durant le siècle des Lumières. Une femme libérée de plus en plus féministe, qui veut plus s'impliquer dans la vie de la société et être égale de l'homme. Voltaire dénonce ses propres idées à travers la femme (ce qui le rend plus crédible) et qui se fait porte-parole de toutes les femmes, en effet la Maréchale dit à l'Abbé tout haut ce que pensent les autres femmes tout bas. Les réflexions de la maréchale remettent en cause cette l'inégalité homme femme. Cette Maréchale peut nous faire penser à l'amante de Voltaire, Mme de Chatelet, femme des Lumières, très intelligente. On peut donc se demander si Voltaire s'est inspiré de celle-ci pour créer le personnage de la maréchale.

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