Wilson

Wilson, président démocrate des États-Unis de 1912 à 1920, a été amené à jouer un rôle capital et lourd de conséquences pour l'avenir. T. Woodrow Wilson (1856-1924) est un intellectuel, écrivain, historien, professeur de droit, idéaliste, pacifiste. Son oeuvre intérieure est surtout destinée à faire baisser les prix (réduction des droits de douanes) et à limiter la puissance du capital (impôt sur le revenu, surveillance des trusts). Mais les circonstances extérieures ont évidemment dominé ses préoccupations. Wilson est d'abord désireux de neutralité par pacifisme sincère — ce qui répond d'ailleurs aux intérêts du commerce américain. Pourtant, en avril 1917, les États-Unis entrent en guerre : Wilson a compris que l'intensification de la guerre navale atteignait le prestige et les intérêts de son pays. Il mène la guerre avec une inlassable énergie et mobilise toutes les ressources de l'Amérique en vue d'une prompte victoire. Les quatorze points (7 janvier 1918) établissent le programme de paix de Wilson, qui ne tient aucun compte des engagements que peuvent avoir pris ses alliés. Il réclame l'adoption du principe des nationalités, la liberté des mers et la création d'une S. D. N. Son idéalisme répond à l'esprit des peuples et lui vaut une popularité immense. A la Conférence de la Paix, Wilson montre sa foi en la valeur des garanties juridiques et morales. En même temps, il ne veut pas que l'Allemagne soit « écrasée ». De là son attitude à l'égard de la France. Mais, pour obtenir l'adhésion de Clemenceau, il s'engage à faire participer les États-Unis à un système de garantie, En fait, Wilson s'est engagé imprudemment, parce que les promesses données et le pacte même de la S. D. N. ne sont pas ratifiés — pas plus que le traité de Versailles — par le Sénat américain, qui refuse de souscrire à. des obligations permanentes et veut faire échec au président, jugé trop autoritaire. Wilson fait front à l'opposition « républicaine» et veut défendre son oeuvre ; mais la maladie le terrasse en 1919 (il meurt en 1924).