L'art du jardin : un antidote à la crise urbaine ?
Publié le 04/12/2018
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La leçon du land-art et la multiplication d’installations plastiques (éphémères ou durables) in situ par des artistes contemporains ont bousculé la conception conventionnelle de l’art des jardins et des paysages. Cela par l’introduction de thèmes nouveaux liés à la représentation (l’ambiguïté entre l’œuvre « réelle » et ses traces écrites, dessinées ou photographiées), à la perception (vitesse, vues du ciel...), à la définition des « paysages » de référence (qui peuvent être des zones commerciales, des friches industrielles. ..), à la place du végétal dans ces interventions. En témoignent certaines « performances végétales » de Jacques Simon (une forêt flottante sur la Seine ; un drapeau européen de quinze hectares, visible du ciel exclusivement, réalisé avec des bleuets et des soucis...) et les réalisations marquées par des références au land-art, de Michel Desvignes (le jardin de la place des Terreaux, à Lyon).
Il y a vingt ans, Part des jardins était moribond en France : disparition ou presque de la commande privée, développement d’un urbanisme se satisfaisant d’« espaces verts », ressassement de formules académiques, absence de création nouvelle. Or, on assiste depuis quelques années à un véritable retournement, comme en témoignent la fréquentation des jardins historiques, le succès de manifestations - autrefois impensables -comme les ventes de plantes de Courson ou le Festival des jardins de Chaumont-sur-Loire, la presse magazine se faisant généreusement l’écho de cette « nouvelle passion des Français ». Effet de mode ou lame de fond ? Le fait que ce retour en grâce d’un art tenu il y a peu pour démodé se soit effectué régulièrement plaide en faveur de la seconde hypothèse.
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