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CPGE – 2D1 FICHE 2 : LIBRE ÉCHANGE ET PROTECTIONNISME

Publié le 28/04/2023

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« Lycée Marie Curie Semestre 2 CPGE – 2D1 FICHE 2 : LIBRE ÉCHANGE ET PROTECTIONNISME Introduction : Le débat sur les avantages respectifs de la protection et du libre-échange est aussi ancien que la science économique elle-même.

Le courant mercantiliste, qui a dominé la pensée économique entre le XVIe siècle et la première moitié du XVIIIe siècle, considère que les États doivent intervenir activement afin d'obtenir, chacun en ce qui le concerne, un solde commercial excédentaire.

Cela implique de protéger les activités nationales contre la concurrence des autres grandes puissances et de promouvoir les exportations.

En effet, dans la conception mercantiliste, l'excédent commercial est source de richesse pour la nation, puisque son financement fait entrer des métaux précieux dont la présence accroît le pouvoir militaire et donc le poids politique de l'État.

Cette vision des relations économiques avec les pays étrangers correspond alors aux politiques effectivement adoptées par les États qui, à cette époque, considèrent comme normal de mettre des barrières aux importations et d'apporter des aides aux activités d'exportation. I/ L’HISTOIRE DU COMMERCE INTERNATIONAL : UNE ALTERNANCE DE LIBRE-ÉCHANGE ET DE PROTECTIONNISME A/ 1/ Du dix-neuvième au vingtième siècle L’histoire moderne des échanges internationaux débute au début du XIXe siècle, avec la forte réduction des coûts de transport consécutive à la généralisation de la machine à vapeur.

L’essor des échanges internationaux qui s’en est suivi a engendré de la part des pays participants au commerce international deux attitudes opposées : d’un côté, la volonté de vendre sur les marchés étrangers pour promouvoir la croissance économique a incité les gouvernements à libéraliser leur commerce et à multiplier les accords de libre-échange; de l’autre, le désir de protéger les industries locales d’une concurrence étrangère de plus en plus présente les a au contraire poussé à instaurer des barrières artificielles aux échanges. Selon l’état de la conjoncture internationale, l’une ou l’autre des deux attitudes tend à dominer les politiques commerciales nationales.

Au cours des deux derniers siècles s’est ainsi instaurée une alternance de périodes protectionnistes et de libre-échange. B/ L'émergence du libre-échange en Europe : 1846-1876 Le libre-échange en Europe débuta en 1846 avec la décision unilatérale prise par le Royaume-Uni de supprimer ses lois céréalières ou Corn Laws1.

A cette date, les autres grandes nations européennes restaient protectionnistes.

A l'opposé du Royaume-Uni, les Etats-Unis devinrent progressivement très 1 Les lois céréalières (Corn Laws) furent mises en place sous la forme de droits compensateurs et dégressifs pour protéger l'agriculture britannique des importations des céréales étrangères moins chères.

Apparues dès 1436, ces lois furent renouvelées jusqu'en 1842 sous la pression des grands propriétaires terriens.

A partir de 1815, une opposition libérale, industrielle et bourgeoise se forma contre les Corn Laws, et plus généralement contre toute politique protectionniste.

Elle se renforça avec l'"Anti-Corn Law League", fondée à Manchester dans les années 1830.

Pour cette opposition, la forte croissance économique et démographique du Royaume-Uni, première puissance industrielle mondiale, devait être stimulée par l'abolition de mesures pénalisantes pour le pouvoir d'achat (prix élevés de l'alimentation) et immobilisant inutilement des ressources et des hommes dans un secteur agricole peu profitable.

En outre, l'ouverture du Royaume-Uni aux productions agricoles continentales ne pouvait qu'encourager le reste de l'Europe à faire de même pour les produits industriels anglais.

Les récoltes catastrophiques et les famines irlandaises de 1845 et 1846 décidèrent le parlement anglais à abroger les lois sur les blés le 15 mai 1846. 1 Lycée Marie Curie Semestre 2 CPGE – 2D1 protectionnistes entre 1791 et 1846.

Les tarifs douaniers sur les produits industriels atteignaient 50% en 1829 et étaient encore de 45% en 1883.

Le passage de cette nation au libre-échange ne s'effectua que dans la seconde moitié du XXe siècle. A partir de 1860, la multiplication des traités commerciaux bilatéraux de libre-échange entre pays européens fit tomber le taux moyen des tarifs douaniers sur les produits manufacturés à 6-8% en 1875.

Le mouvement fut impulsé par le traité franco-britannique de 1860.

La France annula toutes ses prohibitions sur les importations anglaises et réduisit graduellement ses taux de protection (30% jusqu'en 1864, 24% ensuite).

Ce traité instaura pour la première fois dans la négociation internationale la clause de la nation la plus favorisée : tout avantage concédé par l'un des deux pays à un pays tiers doit être étendu à l'autre signataire du traité. C/ Le retour au protectionnisme : 1879-1945 À la fin des années 1870, l'Europe continentale amorça un retour au protectionnisme.

La période 1879-1945 va être marquée par la multiplication des guerres et représailles commerciales.

Ces conflits restèrent d'abord bilatéraux et européens dans les années 1880-90, puis se généralisèrent à l'ensemble des pays industriels avec la grande guerre commerciale des années 1930. L'Allemagne, dès 1879, impulsa le mouvement, suivie par la France en 1892 (tarif Méline).

Seul le Royaume-Uni garda une politique unilatérale de libre-échange.

Les causes de ce revirement furent le ralentissement de la croissance économique mondiale, la baisse des prix mondiaux (baisse de 40% entre 1874 et 1899) et la concurrence accrue de nouveaux pays dans l'alimentaire (blé américain). De 1919 à 1929, les grands Etats industriels conservèrent un protectionnisme important, avec un recours massifs aux restrictions quantitatives, en raison des désordres monétaires et l'arrivée de nouveaux pays compétitifs (Amérique du Sud) dont les exportations avaient été stimulées par la guerre (fourniture de matières premières agricoles et minières aux alliés).

En juin 1930, les Etats-Unis votèrent la loi HawleySmoot, qui instaura le régime protectionniste le plus dur de toute l'histoire du commerce mondial.

La crise de 1929 apparut immédiatement aux Etats-Unis beaucoup plus brutale que la dépression des années 1870-80 pour l'Europe : montée rapide du chômage et baisse très forte des prix (les prix de gros baissent de 42% entre 1929 et 1931).

La mise en place d'un protectionnisme fort pour tous les secteurs exposés à la concurrence internationale semblait alors la seule réponse pour réduire la crise. D/ La libéralisation mondiale du commerce par la coopération internationale : de 1947 à nos jours La fin des années quarante voit l'émergence d'une véritable coopération internationale destinée à instaurer un libre-échange général et durable.

Jusqu'en 1994, cette coopération prendra la forme d'accords internationaux dits du GATT (General Agreement onTariffs and Trade).

A partir de cette date, succède au GATT une véritable institution internationale dotée d'un véritable pouvoir disciplinaire, l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ou World Trade Organisation (WTO).Le but du GATT puis de l'OMC est la réduction progressive des barrières protectionnistes pour favoriser la croissance mondiale sans nuire aux industries naissantes ou en difficultés.

Après l’échec de la conférence de Seattle (1999), L'OMC a lancé un nouveau cycle de négociations (Conférence de Doha de 2001). II/ LE LIBRE ÉCHANGE Le libre-échange est un système de commerce international reposant sur l’absence de barrières douanières et non douanières à la circulation des biens et des services.

Au sens strict, la notion ne s’étend pas aux mouvements de travailleurs ou de capitaux mais en pratique cela est souvent le cas. 2 Lycée Marie Curie Semestre 2 CPGE – 2D1 A/ Le principe La théorie libérale affirme que le libre échange est une condition de l’efficacité optimale de l’économie 8 arguments en faveur du libre-échange : 1.

Il permet d’exporter et d’importer des produits au meilleur prix, ce qui est favorable à une hausse du niveau de vie (produit moins cher) et donc à la croissance 2.

La spécialisation dans des secteurs où l’on possède des avantages comparatifs permet d’utiliser de façon la plus efficace les facteurs de production disponibles dans le pays (gains de productivité) 3.

L’élargissement des marché que permet le libre-échange permet de bénéficier d’économies d’échelle favorables à la baisse des prix et donc à une hausse de la demande 4.

L’échange international permet d’accroître la diversité des produits offerts (incitation à la consommation) 5.

Il permet d’éviter les risques de pénuries (matières énergétiques notamment) 6.

Il favorise la concurrence ce qui pousse à une amélioration de la compétitivité prix et hors prix 7.

Il permet de bénéficier de technologies étrangères indisponible dans le pays 8.

Il permet de favoriser l’accueil d’IDE qui peuvent favoriser la croissance et le développement du pays (transformation technologiques, formation de la population locale) B/ Les avantages et inconvénients du libre-échange 1/ Les avantages  Baisse des prix des biens et services En ouvrant la porte aux produits étrangers, le consommateur a plus de choix.

Donc, les producteurs locaux font face à une concurrence venue d’ailleurs ce qui les encourage à baisser leurs prix.  Plus grande efficacité économique Le libre-échange encourage les pays à se spécialiser dans des productions où ils sont les plus efficaces. Les industries locales qui ne pourront pas faire face à la concurrence internationale seront appelées à disparaitre ; seules les industries les plus compétitives subsisteront.  Une augmentation dans la croissance économique La baisse des prix augmentera la demande.

De plus, l’ouverture des marchés va encourager les entreprises à produire plus. « Il n’y a rien de plus vrai et sincère qu’un marché libre, si une personne n’est pas d’accord il lui suffit.... »

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