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Dans quelle mesure la crise actuelle peut-elle être analysée comme une phase de mouvement long de type Kondratieff ?

Publié le 11/03/2011

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La période de croissance de 1945 à 1974 s'est fondée sur la diffusion de biens de consommation durables, tels que l'automobile, le réfrigérateur, la machine à laver, etc. A partir des années soixante-dix, la faible progression du taux d'équipement des ménages en ces biens durables indique le ralentissement de la demande et les risques de saturation du marché (doc. 5). La crise s'analyse donc comme une période de restructuration des entreprises qui se sont développées pendant la phase de croissance. Apparaissent alors les technologies qui serviront de base à la prochaine phase de hausse. Ainsi, pour sortir de la crise actuelle, la future innovation majeure, capable de jouer un rôle moteur dans tous les secteurs de l'économie, pourrait être l'informatique.

« Kondratieff, les autres indicateurs, la production et l'emploi, correspondent mieux aux manifestations des crisesantérieures. Dans un premier temps, d'aucuns ont pu interpréter la récession de la production et de l'emploi comme un accidentconjoncturel provoqué par la hausse des prix du pétrole.

Mais la persistance de la crise a infirmé ces analyses.Depuis 1974, les mêmes tendances négatives se sont maintenues.

La croissance a été ralentie durablement. Il semble alors possible de faire coïncider la crise profonde actuelle avec la phase (B) de dépression du mouvementlong de Kondratieff. • Aux « trente glorieuses » années d'expansion succéderaient trente années de crise.

Le cycle de Kondratieff prendla forme d'une malédiction biblique.

Plus longue aura été la croissance, plus dure sera la crise. Cette conception purement répétitive et mécaniste de l'histoire économique laisserait présager la fin de la criseseulement à la fin du xxe siècle.

Cette limite implique qu'automatiquement, une reprise de la croissance économiqueinterviendrait alors. • Annoncer une crise aussi longue peut paraître pessimiste.

En particulier, les prévisions d'un chômage encorecroissant ne peuvent que désespérer.

Cependant, la crise devient une fatalité à laquelle nul ne peut échapper.

Ladépression actuelle s'inscrit dans la logique du développement économique depuis la révolution industrielle.

Il seraitvain de ne pas accepter les rigueurs d'une situation inéluctable. Pour dépasser cette attitude passive face à la crise, les explications du cycle de Kondratieff doivent compléter lasimple observation des indicateurs économiques. B.

Les thèses explicatives du cycle de Kondratieff 1) L'innovation technologique (doc.

2) • Le rôle de l'innovation a été mis en valeur par J.

Schumpeter pour expliquer la croissance économique. Une grande innovation majeure est à l'origine de chaque cycle de Kondratieff.

Ces techniques, ou produitsnouveaux, transforment profondément l'organisation de la production d'un grand nombre de secteurs et relancentl'activité économique.

Ainsi, à chaque cycle du passé, correspond une innovation : machine à vapeur, chemin de fer, automobile.

Chacunde ces exemples montre l'importance des investissements mis en œuvre, l'étendue des besoins créés et lesmutations sociales induites.

Ce renouvellement intense des structures économiques et sociales « dynamise » lacroissance dans la phase (A) du cycle de Kondratieff. • Le retournement de tendance et l'entrée dans la phase (B) se produisent lorsque la diffusion de l'innovationmajeure se ralentit et cesse de soutenir la croissance.

La demande pour ces biens ou pour ces techniques nouvellesprésente des signes de saturation.

Sur un marché réduit ne subsistent alors que les entreprises les plusperformantes, capables d'affronter une concurrence accrue. La période de croissance de 1945 à 1974 s'est fondée sur la diffusion de biens de consommation durables, tels quel'automobile, le réfrigérateur, la machine à laver, etc.

A partir des années soixante-dix, la faible progression du tauxd'équipement des ménages en ces biens durables indique le ralentissement de la demande et les risques desaturation du marché (doc.

5).

La crise s'analyse donc comme une période de restructuration des entreprises qui sesont développées pendant la phase de croissance.

Apparaissent alors les technologies qui serviront de base à laprochaine phase de hausse.

Ainsi, pour sortir de la crise actuelle, la future innovation majeure, capable de jouer unrôle moteur dans tous les secteurs de l'économie, pourrait être l'informatique. • L'exemple de l'informatique montre qu'il est difficile de faire coïncider une période précise avec une innovation.

Ladiffusion des ordinateurs a commencé après la Seconde Guerre mondiale.

Malgré des performances croissantes, unseul secteur peut-il relancer la machine économique ? En outre, les progrès dans un domaine technologique ne peuvent être isolés sans faire référence aux autrestechniques.

Ainsi les recherches nucléaires ont impulsé au départ le développement de l'informatique.

Privilégier uneseule innovation, c'est simplifier à l'extrême le processus de croissance et donner un rôle démesuré au progrèstechnique, facteur unique de l'expansion. 2) L'explication monétaire • Selon certains économistes, la création monétaire est à l'origine des mouvements longs de type Kondratieff.

Ladécouverte, en 1848, de mines d'or en Californie et en Australie et de celles, en 1896, du Transvaal et d'Alaskaaurait suffi pour déclencher une expansion généralisée et une croissance de longue durée. Cet afflux d'or provoque automatiquement une hausse de prix et les perspectives de profit augmentent et favorisentles investissements et la reprise de la production.. »

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