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Dans quelle mesure peut-on parler d'une tendance à l'uniformisation de la consommation des différentes catégories sociales ?

Publié le 26/10/2010

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  • L'analyse de la consommation constitue une base statistique solide pour étudier les différences et les inégalités sociales. Autant la fortune, le patrimoine et même les revenus sont mal connus, autant les enquêtes de consommation des ménages sont précises et multiples.

  • Dis-moi ce que tu consommes, je te dirai qui tu es. Cet adage de la société de consommation ne permet pas, cependant, d'éviter les interprétations divergentes des évolutions constatées. Selon certains, les modes de consommation tendent à s'uniformiser. Les différences s'estompent. Les mêmes biens sont diffusés dans l'ensemble des ménages. Les mêmes pratiques s'installent dans tous les milieux sociaux.

D'autres, au contraire, insistent sur les processus de différenciation à l'oeuvre dans la société. Si la majorité de la population accède aux vacances et possède une automobile, une minorité privilégiée se réserve les séjours à l'étranger et les modèles de voiture les plus récents et les plus puissants. L'uniformisation susciterait alors un désir encore plus fort de différenciation.

  • Si l'élévation du niveau de vie et la standardisation de la production ont favorisé la réduction des différences de consommation, cette tendance à l'uniformisation de la consommation selon les catégories sociales n'a-t-elle pas engendré de nouvelles stratégies de différenciation ?

 

« celles d'un ouvrier spécialisé.

Mais ces écarts importants n'existent pas entre tous les éléments du train de vie.

Ainsi, les différences de consommation de nourriture, de logement, d'équipements personnelset d'hygiène et soins sont relativement réduites. L'uniformisation de la consommation apparaît plus nettement dans les dépenses liées aux nécessitésde la vie quotidienne.

Les trains de vie se différencient surtout dans les postes du budget consacrésaux vacances et aux loisirs. L'évolution de la consommation se mesure surtout en comparant la situation actuelle auxcomportements du passé.

Le chemin parcouru montre la tendance à l'uniformisation. B.

Le chemin parcouru sur la voie de l'uniformisation 1) La référence aux consommations du passé S'il n'est pas nécessaire de citer « le minimum vital » des paysans au XVIIIe siècle selon Vauban,constitué aux deux tiers de pain, la comparaison avec les inégalités de consommation du passépermet de mesurer l'uniformisation relative actuelle.

Dans le budget de Villermé en 1830, le painreprésente encore plus du quart de la dépense totale d'un ouvrier célibataire.

La part actuelle dupain dans un budget ouvrier est très faible (3 % des dépenses environ).

Les dépenses de nourriture,environ 27 % du total, sont constituées aux neuf dixièmes d'achats de calories nobles (viande, laitet fruits). Dans l'ensemble des budgets, le poids de l'alimentation et de l'habillement a baissé, mais ces postesde dépenses n'ont cessé de croître en francs constants.

Leur hausse a été seulement moins rapideque celle de tous les autres éléments du train de vie.

La composition de la consommation descatégories sociales aux revenus les plus bas s'est progressivement diversifiée.

Jusqu'au début duXXe siècle, la quasi-totalité des dépenses était consacrée à l'alimentation et au logement.Progressivement, de nouvelles dépenses ont pris une importance majeure dans les budgets :équipement du logement, santé et loisirs. Mais ces transformations quantitatives des budgets ont été accompagnées d'une modification descomportements dans le domaine de la consommation. 2) La généralisation des normes bourgeoises L'exemple de l'alimentation, qui comprend une part croissante de calories nobles, illustre la diffusionde modes de consommation réservés aux catégories sociales aux revenus les plus élevés.

Pourchaque poste de dépenses, ce phénomène pourrait se traduire de mille manières différentes.

Certaines consommations, dont la généralisation aété particulièrement remarquée, gardent un poids symbolique important.

Ainsi,l'automobile, les vacances ont été, jusque dans les années trente, réservées auxménages bourgeois, aux revenus confortables.

L'accession de la plupart des catégoriessociales à ces consommations demeure encore dans la mémoire collective. Cette uniformisation, sur le modèle des normes bourgeoises, est loin d'avoir estompétoutes les différences de consommation.

En effet, les inégalités de train de vie déjàconstatées ne permettent pas à tous les ménages de copier intégralement le mode de viede la bourgeoisie.

Mais ces normes de consommation sont adaptées aux moyens financiersplus réduits. L'exemple de la généralisation du jardin d'agrément montre que, réalisé à échelle pluspetite dans les milieux populaires, il comprend des arbres de dimension réduite. Cependant, si les normes de consommation bourgeoise ne sont pas totalementreproduites, la simple comparaison avec la situation au lendemain de la Seconde Guerremondiale montre le chemin parcouru sur la voie de l'uniformisation.

A des consommationstrès clivées selon la catégorie sociale ont succédé des comportements moins différenciés.Il suffit de se rappeler l'opposition entre les chapeaux et les casquettes, il y a cinquanteans.

Cette évolution résulte de l'interaction de multiples facteurs. C.

De multiples facteurs d'uniformisation 1) Une croissance sur le modèle fordiste. »

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