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La banqueroute de Law

Publié le 06/04/2012

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En 1720 en France, le système financier mis au point par le banquier écossais Law suscite un engouement sans précédent pour la spéculation. Cette possibilité de s'enrichir facilement est d'autant mieux accueillie que la France sort du règne de Louis XIV dont les dernières années ont été particulièrement pénibles. Mais le système de Law, gagé sur les compagnies coloniales, est encore trop précoce pour l'économie française et s'effondre quand tous les spéculateurs décident de revendre précipitamment leurs titles.

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Le banquier Law Grandeur et décadence John Law, né à Edimbourg en 1671, peut être considéré comme l'initiateur du système bancaire moderne, même si son audace le conduisit à la catastrophe.

Fils d'un riche orfèvre écossais, il dispo­ se tout jeune d'une fortune considérable; il parcourt la France, l'Italie, l'Allema­ gne, la Hollande, y observant les méca­ nismes bancaires et commerciaux.

Il arrive à deux conclusions: tout d'abord, une monnaie abondante est indispen­ sable au développement des échanges; ensuite, le papier-monnaie est un moyen de paiement beaucoup plus avantageux que le métal précieux.

En 1710, Law s'installe à Paris.

Il s'y fait vite connaître par ses talents de joueur et les grands du royaume recher­ chent ses services; il entre dans l'intimité du duc d'Orléans, le futur Régent.

Installé au pouvoir, ce dernier autorise Law à fonder une banque privée, avec privilège d'émettre des billets qui auront cours dans toutes les caisses publiques.

En effet, d'esprit ouvert, le duc cherche un moyen original de combler le déficit chronique des finances du royaume.

Créée le 2 mai 1716, la banque Law connaît un succès immédiat.

Le finan­ cier écossais a su créer la confiance; en effet, il accepte de rembourser ses billets au pair, quel que soit le titre, souvent modifié, de la monnaie métallique.

Il organise la Compagnie d'Occident, qui jouit de nombreux privilèges commer­ ciaux.

Devenue banque d'Etat, la banque Law est le théâtre d'une invraisemblable course au profit; des spéculateurs dé- 1671-1729 chaînés assiègent ses bureaux, sis rue Quincampoix, si bien qu'il faut barrer la rue aux heures de transactions; les actions de la Compagnie atteignent qua­ rante fois leur valeur nominale.

Honnête mais trop confiant, Law a l'imprudence d'imprimer trop de billets: avec une couverture métallique de 1 mil­ liard 200 millions, il en met 7 à 8 mil­ liards en circulation; la moindre alerte peut anéantir le système.

C'est ce qui se produit en février 1720, les ennemis de Law ayant décidé de réa­ liser brusquement leurs billets.

Devenu contrôleur général des Finan­ ces, Law essaie en vain d'endiguer le dé­ sastre; la faillite survient en décembre 1720 et le financier doit s'enfuir à Bruxelles, complètement ruiné.

Pour la France, cet épisode d'histoire économique est d'importance capitale: l'expérience de Law a pu effectivement résorber une grande partie de la dette publique; mais elle a suscité, chez les épargnants, une méfiance tenace à l'égard du papier-monnaie.

Encore aujourd'hui, on parle du fameux «bas de laine» où le paysan français amasse son or.

Voilà peut-être l'explication du long retard que connut l'économie française au XIX• et au xx• siècle.. »

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