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La construction économique des Etats modernes en Europe

Publié le 11/11/2012

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europe

3 - Notre conclusion provisoire sur le mercantilisme aura besoin d'être plus amplement vérifiée.

Le mercantilisme nous apparaît avant tout comme un système d'accumulation de capital-argent interne

aux pays européens. L’objectif permanent du grand commerce mercantiliste a été de vendre des biens

de luxe en Europe. Les marchands européens s'approvisionnaient d'abord en Asie, puis dans les colonies

de plantations. Les métaux précieux, obtenus dans les mines des Amériques, ont accéléré le processus.

La majeure partie de ces métaux a fui vers l'Asie, pour régler les achats des biens de luxe. Le reste a

servi à la monétarisation des systèmes économique, provoquant au passage des guerres civiles et

religieuses, liées aux transferts de revenus entre classes et groupes sociaux.

Heckscher a bien vu que la monétarisation des systèmes économiques est un préalable indispensable

à la création des Etats centralisés qui doivent percevoir des impôts croissants. L'Etat mercantiliste le plus

efficace est celui qui crée le meilleur système de collecte l'impôt et de gestion de la dette publique. Les

idées reçues ont la vie dure, mais elles sont souvent fausses. Ainsi, le véritable Etat centralisé de

manière efficace dès la fin du XVIIe siècle est celui de l'Angleterre. La monarchie absolue à la française a

bien du retard en la matière. Louis XVI et Napoléon seront vaincus par la finance anglaise.

Enfin, la dernière question est de savoir si cette accumulation de capital commercial, a financé la

révolution industrielle ?

europe

« national, par exemple? Les auteurs mercantilistes, en majorité, conçoivent leur doctrine comme un moyen pour imposer une politique économique mise au service de la puissance (8)”.

Il s’agit de se renforcer en affaiblissant ses rivaux. Seule l'Histoire nous permet de comprendre pourquoi le commerce international s'est trouvé au centre des politiques de puissance des Etats européens. II - Le commerce international, moyen de la puissance politique. Le redémarrage du commerce s'effectue en Occident grâce à l'échange international et porte sur les produits de luxe(9).

C'est d'abord une affaire d'Etat. (a) Les circuits du commerce international en Europe du XIe au XVIIIe siècle. Les aristocraties barbares de l'Ouest européen, vikings, normands, francs, germains, ont découvert les splendeurs de l'Orient (soieries, parfums, laques et porcelaines, épices) grâce aux croisades, qui sont vite devenues des guerres commerciales.

Le commerce des produits de luxe devient l'activité rentable par excellence.

En 1453, la prise de Constantinople par l'empire Turc interdit la Méditerranée et les Indes aux commerçants européens.

Les monarchies du Portugal et d'Espagne, financées par des capitaux génois, ont recherché de nouvelles voies vers les Indes, soit en contournant l'Afrique (Vasco da Gama), soit en s'aventurant vers l'Ouest, suivant Christophe Colomb. L'afflux des métaux précieux, argent et or, des mines américaines en résulta.

"Mais tout l'or et l'argent raflés aux Amériques vont s'enterrer dans cet Orient fabuleux(10)"...

“Pour acquérir du blé de la Baltique et des épices (textiles, colorants, sucre, café, thé, condiments) des Indes, l’Angleterre dut pressurer son commerce colonial pour en extraire des métaux précieux (11).” En fait, pour tous les Etats européens, le commerce avec les Indes entraînait des “fuites” permanentes des métaux précieux qui étaient la liquidité internationale, par excellence. L’objectif premier du grand commerce européen fut d’acquérir des biens de luxe en Asie pour les écouler en Europe.

Les pays européens devaient se payer ces biens entre eux, en métaux précieux.

Les rivalités commerciales sont internes à l'Europe.

Au XVIIIème siècle, les plantations coloniales vont fournir à l'Europe de nouvelles marchandises rentables: sucre, tabac, coton.

Elles entraînèrent dans leur sillage un autre commerce rentable, celui des esclaves. Un deuxième circuit commercial concernait les pays hanséatiques d’Europe du Nord et, plus tard, l''Amérique, qui fournissaient aux autres pays des biens de première nécessité (céréales, bois, morues, huile, fourrures…) qui devaient aussi être réglées en métaux précieux.

Ceux-ci étaient donc désirables.

Comment les acquérir ? La question devenait cruciale avec l'expansion commerciale.

L'économie politique naissait donc tout à fait à la marge des systèmes d'autosubsistance agricoles. (b) - La thèse du nécessaire excédent de la balance commerciale. Le commerce ouest -européen étant structurellement déficitaire en métaux précieux à l’égard de l’Asie, et même à l’égard de l’Europe du Nord, se devait d'être structurellement excédentaire à l'égard de l’Espagne, du Portugal et de leurs les colonies.

L’enrichissement commercial de certains pays n’était possible que grâce aux déficits d’autres pays européens.

Les marchands et les Etats s'enrichissaient par prélèvement sur les autres classes sociales ou sur d'autres nations voisines. Le mercantilisme fut donc un système d'accumulation du capital-argent, interne à l'Europe.

Il ne s'agissait pas de thésauriser les métaux précieux, mais de les transformer en signes monétaires, vecteurs de la monétarisation et de la fiscalisation des systèmes économiques. (c) - L’enrichissement des nations et l’obsession des métaux précieux L'obsession des auteurs mercantilistes pour les métaux précieux est évidente.

On le vérifie avec le catalogue de titres proposé par H.Denis(12).

Les mines d'Amérique du Sud excitent les convoitises.

Les métaux précieux sont désirés pour être transformés en monnaie.

La circulation monétaire doit être abondante pour. »

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