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Le capital chez Adam SMITH

Publié le 21/05/2011

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adam smith

Si nous suivions le plan de Smith, nous parlerions maintenant des salaires et des profits. Mais il est plus logique de traiter du capital après avoir traité du travail. Non seulement on ne peut dissocier ces deux facteurs principaux de la production (le troisième, la terre, n'étant pas retenu par nous, puisque Smith ne lui consacre pas de chapitre particulier), mais on comprend mieux les problèmes de distribution (salaires, profits, rente) si l'on a d'abord fait le tour de ceux qui concernent la production. Le livre II de La richesse des nations est consacré dans son entier au capital - ce qui nous faciliterait les choses s'il n'était singulièrement confus.

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« celui-ci d'abord comme « fonds destiné à l'entretien des salariés ».

Pourquoi? Parce que, même à cette époque dumachinisme naissant, c'est encore le travail qui apparaît comme la véritable source directe de la production desrichesses.

Le capital est donc vu d'abord comme le fonds qui permet de payer du travail et non pas des machines.L'investissement, pour Smith, c'est, d'abord, l'affectation du capital en salaire de plus nombreux ouvriers.

Oncontinuera de le penser pendant une bonne partie du XIXe siècle.

Marx est imprégné de cette conception, dont iltire sa théorie de la plus-value. CAPITAL FIXE ET CAPITAL CIRCULANT De nos jours, on n'emploie plus guère les expressions « capital fixe » et « capital circulant ».

Dans la mesure où lesmanuels les conservent, elles signifient, d'une part, le capital employé durablement à la production et donnant lieu,de ce fait, sur le plan financier, à amortissement (installations permanentes, machines), d'autre part, le capitalconsommé en une seule fois pour la production (matières premières, énergie).Pour Smith, il s'agit de quelque chose d'assez différent.

Il part du capital en argent possédé par un propriétaire, pourconsidérer la manière dont il peut en tirer un revenu.

Si ce capital est employé « à améliorer des terres ou à acheterdes machines utiles et des instruments d'industrie, ou d'autres choses semblables qui puissent donner un revenu ouun profit, sans changer de maître ou sans qu'elles aient besoin de circuler davantage » (t.

I, p.

337), c'est ducapital fixe.

S'il est employé, au contraire, à l'achat de marchandises pour que celles-ci soient ensuite revendues,après transformation ou non, c'est du capital circulant.Le capital d'un commerçant est donc uniquement (sauf sa boutique) du capital circulant.

Le capital d'un industrielest, pour partie, fixe et, pour partie, circulant.

ARGENT (MONNAIE), CRÉDIT, BANQUE Tout le chapitre 2 du livre II est consacré à l'argent - en l'espèce : la monnaie (money ).

On pourrait s'étonner devoir Smith parler de la monnaie dans ce livre qui traite du capital.

Mais c'est tout à fait normal dans sa conception,le capital étant avant tout, pour lui, la somme dont dispose le « capitaliste » pour en tirer un revenu par un emploijudicieux.N'avait-il pas déjà parlé de la monnaie à propos de la division du travail ? Oui, mais c'était pour en expliquer l'origine.Il n'est pas gêné d'en reparler ici pour analyser sa nature et son rôle dans l'économie.

Ce qui l'entraîne vers le créditet la banque, - sans qu'il soit gêné davantage pour reparler de la banque au livre IV (t.

II, p.

70 et s.).Les réflexions de Smith sur l'argent-monnaie sont extrêmement confuses dans leur aspect théorique (concernant lecapital fixe ou circulant, le revenu national brut ou net, etc.).

Toutefois elles sont intéressantes en un point :l'argent n'a de sens que comme moyen (d'acheter des marchandises); en lui-même, il n'a aucune valeur puisqu'il nesert à rien.

« Quand nous disons qu'un homme a 50 ou 100 livres de rente, nous voulons ordinairement exprimer nonseulement le montant des pièces de métal qui lui sont payées annuellement mais la valeur des choses qu'il peutacheter ou consommer annuellement » (t.

I, p.

350).Banalité? Peut-être, mais qui a un sens à l'époque.

La théorie mercantiliste, dont il parlera plus loin 2, professaitque, comme les individus, les pays sont riches ou pauvres selon qu'ils possèdent plus ou moins de monnaiemétallique.

Cette théorie, très en honneur au XVIIe et encore au xviiie siècle, commençait à décliner.

Smith lacombat avec acharnement.

C'est pourquoi nous le voyons reparler de la monnaie au livre IV, dont le premier chapitretraite du « Système mercantile ».

« Il serait vraiment trop ridicule, y écrit-il, de s'attacher sérieusement à prouverque la richesse ne consiste pas dans l'argent ou dans la quantité des métaux précieux, mais bien dans les chosesqu'achète l'argent et dont il emprunte toute sa valeur, par la faculté qu'il a de les acheter » (t.

II, p.

14).

« Ce n'estpas pour sa seule possession que les hommes désirent avoir de l'argent, mais c'est pour tout ce qu'ils peuventacheter avec de l'argent » (id., p.

16).C'est pourquoi Smith appelle l'argent : « cette grande roue de la circulation » (t.

I, p.

352), ou encore : « un grandchemin qui, tout en servant à faire circuler et conduire au marché tous les grains et les fermages du pays, neproduit par lui-même ni un seul grain de blé ni un seul brin d'herbe » (id., p.

394).Mais si l'argent-monnaie, la monnaie métallique, n'a aucune valeur intrinsèque et ne sert qu'à faire circuler lesmarchandises, pourquoi ne pas la remplacer par du papier ? Smith en est d'accord.

« La substitution du papier à laplace de la monnaie d'or et d'argent est une manière de remplacer un instrument de commerce extrêmementdispendieux par un autre qui coûte infiniment moins, et qui est quelquefois tout aussi commode.

La circulations'établit ainsi sur une nouvelle roue qui coûte bien moins à la fois à fabriquer et à entretenir que l'ancienne » (id., P.353).On voit ici l'équivoque de la notion de valeur, ou de non valeur.

La monnaie métallique n'a pas de valeur intrinsèqueen ce sens qu'elle ne sert pas à la « consommation ».

Mais elle a une valeur d'échange parce qu'elle a tout de mêmeune valeur d'usage industriel et une valeur d'usage social (dans la bijouterie et les objets d'art).

Tandis que lamonnaie de papier n'a aucune valeur du tout.C'est pourquoi le papier-monnaie ne peut jouer son rôle qu'en tant qu'il représente de la monnaie métallique.

Maisdans quelle mesure le papier pourra-t-il remplacer le métal? Faut-il que le métal gage le papier à 100 pour 100 oupeut-il gager davantage?Smith, une fois de plus, n'est pas très clair en ce point.D'une part, il écrit : « La masse totale de papier-monnaie de toute espèce qui peut circuler sans inconvénient dansun pays ne peut jamais excéder la valeur de la monnaie d'or et d'argent dont ce papier tient la place, ou qui y. »

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