Le malaise des cadres

Cette crise de confiance devient latente et engendre de nouveaux comportements protestataires. Aujourd’hui, les cadres hésitent de moins en moins à participer à des actions communes de protestation avec les autres catégories de salariés lorsque l’entreprise fait connaître sa volonté de licencier. Dans la fonction publique comme dans le secteur privé, ils éprouvent de plus en plus le sentiment que le déroulement de leur carrière ne se fait plus de façon « automatique ». En effet, il leur semble de plus en plus difficile de passer d’un poste d’encadrement intermédiaire à un poste de direction comme cela se pratiquait auparavant. Ainsi, les cadres sont en permanence aujourd’hui confrontés à la question de leurs compétences. Dans certains secteurs d’activité, la réactualisation de leurs connaissances relève de la technique de survie

Depuis le début des années quatre-vingt-dix, les salariés qui exercent une fonction d’encadrement, de conception ou de contrôle dans les entreprises, privées et publiques, et les administrations se sentent, à leur tour, menacés dans leur statut. La dépréciation des diplômes, la baisse des salaires, les plans sociaux, font désormais parties du quotidien des cadres d’entreprise.

Si certains réussissent à négocier de coquettes indemnités de licenciement, d’autres, face au « dégraissage » ou à la fermeture annoncée de leur entreprise, vont jusqu’à séquestrer leur directeur.