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Le rôle de P.M.E. dans une économie en crise.

Publié le 26/10/2010

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  • La création d'entreprises est à la mode. La floraison soudaine des revues et des boutiques de gestion sur le terreau de la crise surprend les observateurs qui, en période de croissance, ne cessaient de vanter l'efficacité de la grande entreprise. Les effets positifs de la concentration et des économies d'échelles ont été répétés à satiété et les petites et moyennes entreprises (P.M.E.) semblaient ne survivre qu'à l'ombre des grandes firmes. A l'ère des multinationales tentaculaires, les P.M.E. étaient souvent considérées comme des vestiges du passé.

  • La crise a modifié la place des P.M.E. dans l'économie. Toutes les entreprises, même les plus grandes, éprouvent des difficultés et les P.M.E. paraissent mieux affronter les rigueurs de la période. Leur vitalité surprend, quand beaucoup de bilans se soldent par des pertes.

L'émergence des P.M.E., en période de crise, a transformé leur poids économique et social et les fonctions qui leur étaient traditionnellement dévolues. Certaines réussites exemplaires comme celles d'Apple, Computer, ont fait resurgir les mérites d'un capitalisme concurrentiel, innovateur et performant. La suprématie des grandes firmes, du capitalisme monopoliste, semble ébranlée.

  • Les petites et moyenne entreprises, en général celles qui emploient moins de 500 salariés, ont démontré une meilleure résistance, face à la crise, que les grandes firmes. Mais les effets positifs de la vitalité des P.M.E. ne sont-ils pas limités par leur fragilité et leur manque d'autonomie ?

 

« La résistance paradoxale des P.M.E.

s'appuie sur une grande souplesse d'adaptation aux mutationséconomiques et sociales provoquées par la crise. Sur le plan économique, les P.M.E.

se développent dans des secteurs d'activité en plein essor, en particulier celuides services.

De nombreux exemples pourraient être cités : nettoyage industriel, élaboration de logiciels, travailtemporaire, etc.

Une très grande diversité caractérise ces créations d'entreprises, mais elles ont toutes en communun marché nouveau en croissance rapide.

Autre exemple : les magasins en franchise se multiplient.

Ilscommercialisent une marque en exclusivité et bénéficient de soutiens publicitaires.

Ils correspondent souvent euxaussi à des besoins nouveaux : fast food, sport, etc. La croissance ne se ralentit pas de manière uniforme, la crise frappe plus certains secteurs.

Les P.M.E., surtout lesentreprises naissantes, s'adaptent aux nouvelles conditions du marché qui évolue très rapidement. Autre paradoxe : le chômage peut favoriser, dans certains cas, la création d'entreprises. Le risque de perdre son emploi ou un licenciement déterminent certains salariés à fonder leur propre entreprise.

Laplus grande précarité des emplois en période de crise renforce une tendance traditionnelle : celle de s'établir à sonpropre compte et de s'affranchir des contraintes du salariat. Les créateurs d'entreprises se trouvent à tous les niveaux de qualification : de l'ouvrier devenu artisan au cadre ouingénieur qui utilise ses relations antérieures pour créer une P.M.E.

dans sa branche.

Leur motivation est identique :devenir son « propre maître ». Sur le plan financier, des indemnités de licenciement fournissent souvent un, premier apport de capital.

Maisdes aides spécifiques de l'Etat complètent les moyens financiers de ces salariés qui désirent créer leur propreentreprise. Divers dispositifs locaux complètent ces aides nationales, qui sont majorées si des emplois supplémentaires sontcréés.

La création d'entreprises, financée en partie par des subventions et prêts publics, a réduit le coûtéconomique et social du chômage. Le développement de ces aides, aux formes multiples avec la crise, montre bien la corrélation entre le chômage et lavitalité des P.M.E. La création d'entreprises ne se contente pas de réduire le taux de chômage, elle revivifie un tissu industriel dont lesP.M.E.

constituent la trame. B.

Les effets positifs de la vitalité des P.M.E. 1) Un chômage réduit Comme nous l'avons constaté, la création d'entreprises permet à certains chômeurs de rejoindre les rangs desentrepreneurs.

Mais cette évolution est encore marginale par rapport à l'ensemble des emplois créés par lesP.M.E. Depuis le début de la crise, les P.M.E.

seules augmentent leurs effectifs salariés alors que les grands établissementsréduisent le nombre de leurs salariés.

La progression des emplois dans les petits établissements compense même labaisse dans les grands établissements.

La vitalité des P.M.E.

leur a permis de maintenir et d'augmenter leurembauche malgré la crise.

Cette croissance rapide place les P.M.E.

au premier rang des créateurs d'emplois, alorsque les grands établissements dominaient le marché du travail avant 1973. Cette constatation n'est pas propre à la France, et, dans les autres pays industrialisés, les P.M.E.

jouent un rôlemajeur dans la création d'emplois. Les emplois créés dans les P.M.E.

correspondent, il est vrai, à des salaires plus faibles que dans les grandesentreprises.

Mais ils représentent cependant des revenus plus élevés que les allocations-chômage.L'augmentation des emplois dans les P.M.E.

réduit les tensions sociales provoquées par le chômage. En outre, le petit nombre de salariés par entreprise confère aux P.M.E.

une dimension plus humaine.

Ce facteurpeut expliquer en partie l'attrait des P.M.E.

sur les demandeurs d'emploi.

En particulier, dans les entreprisesjeunes, la constitution des équipes offre des perspectives intéressantes de promotion si l'expansion sepoursuit.

Et de jeunes diplômés de grandes écoles envisagent des carrières hors des grandes entreprises. Cette modification, encore marginale de la hiérarchie des entreprises, traduit la place nouvelle des P.M.E dansle développement économique.

Longtemps représentatives du retard français, elles sont devenues l'imagemême du dynamisme économique.. »

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