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L'internationalisation de l'économie française dans les années 70

Publié le 20/02/2011

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Depuis bientôt une vingtaine d'années, précisément après la création de la Communauté économique européenne dont la France a été un des pays fondateurs, l'économie française s'est internationalisée.  Ce mouvement s'est réalisé sous une double forme : accroissement de nos exportations ainsi que de nos importations et, d'autre part, augmentation des flux de capitaux entre notre pays et l'extérieur (investissements français à l'étranger, investissements étrangers en France).  Une telle évolution a eu, dans l'ordre économique, social et politique, des conséquences complexes, d'une certaine façon ambiguës. Elle a contribué à la restructuration de l'appareil productif français (et, par là, à la croissance) mais elle est, en cela, indirectement à l'origine de coûts sociaux non négligeables, en particulier d'une aggravation du chômage. Elle s'est accompagnée aussi d'un accroissement de notre dépendance extérieure, à l'égard des évolutions conjoncturelles des économies avec lesquelles nos échanges s'effectuent principalement, comme à l'égard des politiques mises en oeuvre par les sociétés multinationales qui influencent le fonctionnement de notre vie économique.

« industrialisées entre elles : importations et exportations de biens intermédiaires, d'équipement et de consommation. 2 — L'accroissement des flux de capitaux.Les séries présentées dans le document n° 3 montrent un accroissement sensible, de 1962 à 1970, à la fois desinvestissements français à l'étranger et des investissements étrangers en France.Les uns et les autres prennent des formes et reposent sur des mécanismes analogues. a) Formes et fondements de ces mouvements.Quelques-uns se rapportent aux exportations : missions d'études, financement de réseaux de distribution, voireprises de participation dans le capital des entreprises clientes pour les biens d'équipement à la demande de celles-ci,qui y voient une garantie supplémentaire de qualité du matériel fourni.

Les autres sont des investissementsproductifs correspondant soit à des absorptions, soit à des prises de participation découlant d'une politique dedéveloppement de la production, soit enfin à des créations de filiales.Les investissements destinés à accroître les exportations tiennent — outre l'aide dont ils peuvent bénéficier de lapart de l'Etat (justement préoccupé par l'équilibre de la balance commerciale) — à la saturation des marchésintérieurs pour des produits donnés, ou à la difficulté pour les entreprises d'accroître leur part sur ces marchés, soiten raison de la réglementation de la concurrence, soit en raison du coût d'une telle politique dans une situationd'oligopole « stable ».Quant aux investissements productifs, ils permettent de contourner les barrières douanières : la création de filialesde sociétés américaines ou japonaises en France, comme dans les autres pays de la C.E.E., s'explique en partie parle désir d'échapper au tarif extérieur commun.

Ils permettent aussi de mieux s'adapter aux besoins spécifiques dumarché, chaque fois que les goûts ou les spécifications des consommateurs intermédiaires ou finals ne sont pastotalement uniformisés.

Quelquefois, ils sont effectués parce que l'entreprise souhaite s'assurer une sourced'approvisionnement : c'est le cas des politiques d'intégration verticale ascendante appliquées aux minerais ou auxsources d'énergie.

Enfin, la localisation de centres de production à l'étranger peut se fonder sur la volonté debénéficier de taux de salaires plus bas : cet élément n'a pas été étranger aux investissements productifs américainsen France, comme en Europe, dans les années soixante, et il motive actuellement ceux qui sont faits par desentreprises françaises dans des pays sous-développés. b) Evaluation des flux de capitaux.Bien qu'ils soient, comme l'indique le document n° 3 pour la période 1962-1970, généralement inférieurs auxinvestissements étrangers en France (la seule exception est l'année 1968, dont chacun sait qu'elle a étéparticulière), les investissements nets français à l'étranger ont nettement augmenté dans les années soixante.

Ilssont passés de 600 millions de francs en 1962-1963 à plus d'un milliard dès 1964, pour approcher deux milliards en1967 et dépasser ce montant en 1970.Dans cette évolution globale, la part respective des investissements commerciaux et des investissements industrielss'est modifiée, au profit des seconds.

Les entreprises françaises ont progressivement pris conscience des avantagesqu'elles trouvaient à implanter une partie de leur production à l'étranger et l'Etat, dont l'aide s'appliquait d'abord auxexportations et aux investissements extérieurs qui s'y rapportaient, a suivi ce mouvement en augmentant, à partirde 1972, le soutien accordé aux investissements productifs (prêts de longue durée ajoutés aux garanties et auxfacilités fiscales).Dans le même temps, les investissements nets étrangers en France ont également été multipliés par trois.

Quelquepeu inférieurs à deux milliards de francs en 1962-1963, ils ont oscillé autour de ce montant dans les années 1964-1967, avant de s'établir à deux milliards et demi en 1969 et plus de six milliards en 1970.

La tendance à la hausseapparaît aussi clairement si on compare ces investissements sur la période 1962-1970, soit 21 milliards, et sur lapériode 1966-1973, soit 26 milliards.

Un tel mouvement est important, non seulement par son volume et le rythmede sa progression, mais aussi par ses points d'application : outre le commerce, dont il contribue à transformer lesstructures, il est principalement orienté vers des secteurs clés, notamment l'énergie et les branches à technologieévoluée (biens d'équipement, construction électrique et électronique, biens de consommation modernes).Cette évaluation «abstraite» se précise au rappel des formes concrètes que prend la participation étrangère à laconstitution et au fonctionnement de l'appareil productif installé sur le territoire national.

C'est ainsi qu'en 1971 unmillier de sociétés « françaises » étaient sous contrôle ou sous influence de l'étranger (participation au capitalsupérieure à 50 % dans le premier cas, comprise entre 10 % et 50 % dans le second) ; ces entreprises employaient20 % du personnel et effectuaient 26 c7o des ventes et des investissements de l'ensemble de l'industrie.

A la findes années soixante, sur les 100 plus grandes firmes industrielles « françaises » recensées par G.

Pooley Dias dansson ouvrage «The Strategy and structure of French industrial enterprise », 21 étaient contrôlées par des sociétésétrangères ; elles faisaient 19 % des ventes totales des entreprises de l'échantillon.Cela revient à dire que, grâce aux investissements qu'elles ont effectués sur notre territoire, les sociétés étrangèressont parvenues à contrôler ou à influencer entre 20 % et 25 % de l'appareil industriel « français ».Nous avons retracé jusque-là le développement des échanges commerciaux de la France au cours des deuxdernières décennies, puis l'accroissement des flux de capitaux entre notre pays et l'extérieur.

Il reste, en un secondtemps.

à tenter d'évaluer les conséquences économiques, sociales et politiques de cette internationalisation del'économie française. II.

Les conséquences de l'internationalisation de l'économie française.. »

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