Révolution agricole et révolution industrielle

La part du secteur agricole dans le financement a varié. Elle a été

relativement forte aux Etats-Unis, où une partie des capitaux accumulés par l'agriculture très productive de l'ouest et du sud du pays a été dirigée vers le Mann" industriel. Elle a été faible, incontestablement, en Grande-Bretagne : là aussi, il est vrai, des propriétaires fonciers ont investi dans des affaires industrielles, mais ce flux financier n'a été déterminant ni au début du processus  qui s'est fondé, après des mises de fonds initiales généralement modestes, sur l'autofinancement — ni en un second temps, où des capitaux additionnels sont venus de la banque et du grand négoce, Cependant, même dans cette situation, l'épargne du monde agricole n'a pas été indifférente : nous le verrons précisément dans la suite, elle est intervenue dans le circuit d'approvisionnement de

Premièrement, l'agriculture doit produire plus de denrées alimentaires, de manière à faire face à l'augmentation probable de la population, si on veut éviter soit la sous-alimentation, soit le gaspillage des devises étrangères qui doivent être réservées à des fins essentielles pour l'accroissement. Mais l'expansion de l'offre et des livraisons de denrées alimentaires produites dans les régions rurales s'impose pour une autre raison également : il faudra nourrir les populations urbaines, qui augmenteront inéluctablement à un taux excessivement élevé pendant la phase de transition.

Mais ce n'est pas tout. L'agriculture peut jouer un rôle connexe, mais tout à fait différent, du côté de l'offre aussi bien que de ta demande. Supposons, par exemple, que le secteur public de cette économie en voie de transition ne soit pas assez important pour que sa demande en expansion puisse soutenir la croissance rapide de la production. Supposons que certains des secteurs clés potentiels soient dans ie secteur des biens de consommation, comme ce fut souvent le cas,