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Une reprise de la croissance est-elle une condition suffisante pour réduire le chômage ?

Publié le 28/11/2011

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Depuis la fin des “Trente glorieuses“, la France connait un fort taux de chômage en dépit des nombreuses politiques qui ont tenté de le combattre, plus ou moins efficacement... En 2011, soit plus de trente ans plus tard, et au lendemain d’une crise économique majeure, la croissance économique française est en berne et le taux de chômage flirte avec les 10%.

Le gouvernement affirme que la reprise de l’emploi passe par la reprise économique mais d’une manière générale, la reprise de la croissance est-elle une condition suffisante pour réduire le chômage ?

 

Dans un premier temps, nous verrons que la reprise de la croissance est-sous doute une condition nécessaire à la reprise de l’emploi.

Puis dans un deuxième temps, nous déterminerons que d’autres conditions sont nécessaires pour réduire le chômage.

« L’indicateur même du taux de chômage n’est donc pas entièrement fiable car de nombreux facteurs lui échappent.

En effet il ne prend en compte que les travailleurs inscrits dans les structures officielles, sans tenir compte de toutes les fluctuations extérieures possibles.

Une reprise de la croissance est donc possible, avec création nette d’emploi s, sans que cela réduise pour autant le taux de chômage.

D’autres part , la théorie de Keynes suppose la c orrélation entre la demande et l’offre d’emploi, c'est -à -dire que lorsque la demande de plombier par exemple augmente, il y a effectivement des personnels aptes à remplir le poste.

Cela n’est malheureusement pas toujours le cas , d’où certains secteurs (le BTP) en pénurie de main d’œuvre malgré un réel dynamisme.

L’inverse est vrai aussi : imaginons un chau ffeur poids-lourd au chômage ; il ne sera ni qualifié, ni intéressé par ce poste de plombier.

Il faut donc mettre en place des mécanismes de formation continue pour permettre à certains chômeurs, lorsque cela est possible, d’acquérir de nouvelles qualific ations pour se réintégrer dans un secteur d’activité différent du leur.

Pour d’autres cela peut aussi être l’opportunité d’acquérir une qualification initiale.

La croissance n’est donc pas suffisante pour réduire le chômage lorsqu’il correspond à une inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi.

La croissance n’est pas suffisante non plus pour faire reprendre le travail à ceux qui n’ont pas envie de le faire : en France de nombreuses prestations sociales ont mises en place pour compenser la perte d’activité ou les bas salaires (RSA, ASSEDIC, APL,…).

Si elles sont utiles pour permettre aux personnes qui en bénéficient de garder un certain niveau de vie et de contribuer par leur consommation à la croissance, elles ont aussi un effet pervers.

Certains inactifs (souvent peu qualifiés), en cumulant les aides, se constituent un salaire suffisant à leur niveau de vie, et n’envisagent pas de reprendre un travail pour un salaire à peine supérieur.

Pour cette catégorie de chômeurs, la reprise de la croissance économique n’a qu’un impact très réduit.

En outre, face à la reprise de la croissance, qu’est -ce qui empêche un employeur de substituer du capital (des machines) à de la main d’œuvre supplémentaire pour gérer l’augmentation de demandes ? Dans un système l ibéral, peu de choses.

Il faut donc créer les conditions pour que l’augmentation de main d’œuvre soit plus attractive que l’augmentation de capital.

Cela revient à dire qu’il faut qu’elle soit d’une manière ou d’une autre, meilleure marché.

Augmenter la f lexibilité du travail est une manière d’y arriver.

Il s’agit de transférer la main- d’œuvre de la catégorie des charges fixes vers celle des charges variables.

En effet, si un employeur veut produire plus, il devient susceptible d’embaucher ; mais peut hés iter à le faire car en cas de réduction de l’activité, il ne peut plus se séparer de son salarié, mettant ainsi sa rentabilité en péril.

C’est un cercle vicieux : l’employeur hésite à embaucher freinant ainsi la croissance de son activité, et donc limitant son potentiel d’embaucher plus tard des personnes supplémentaires .

Il faut donc simplifier les procédures d’embauche et de licenciement des salariés pour que l’employeur ait toujours la masse salariale correspondant à son besoin de production du moment.

Un abus de cette politique peut avoir en revanche des effets pervers : si l’emploi devient trop précaire, les salariés auront alors tendance à épargner d’avantage pour avoir de quoi faire face en cas de chômage.

Tout cet argent épargné ne sera donc pas, par définition, réinjecté dans l’économie ce qui est nuisible à la croissance, donc indirectement, à l’emploi.

Une autre piste est de baisser directement le coût du travail.

Réduire le salaire brut du salarié (outres les considérations sociales que cela soul ève) peut être contreproductif pour la croissance : des ouvrier trop mal payés n’achètent rien et donc ne nourrissent pas la croissance.

Il est en revanche possible de baisser les charges sur les salaires ce qui est indolore pour le salarié tout en le rend ant plus compétitif en tant que facteur de production.. »

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