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« Y-a-t-il une prédominance de la Finance dans le modèle décisionnel des entreprises ? »

Publié le 20/08/2012

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En ce qui concerne les résultats, pour l’exercice 2003, le top management avait annoncé aux actionnaires une marge d’exploitation de 9% dans les systèmes (tels que les serveurs ou les logiciels), de 3% dans les PC et d’environ 14% dans les services.  Les résultats furent loin des objectifs mais Carly Fiorina obtint un sursis.    Le bilan devait donc être tiré lors de la présentation des comptes 2004. Les marges d’exploitation pour les différents secteurs cités ci-dessus furent respectivement de 1,1%, de 0,9% et 9,5%.    La CEO de Hewlett-Packard fut alors forcée à la démission sans ménagement par le conseil d’administration. Dans la journée, l’action du constructeur informatique a grimpé de 6,90%.    Conclusions sur le cas HP    HP est une entreprise de structure typiquement américaine.    A l’origine une entreprise familiale, la firme a ensuite dispersé son capital pour se financer massivement auprès des marchés.    Avec Carly Fiorina, nous pouvons voir que l’enracinement a d’abord été employé. En effet, la fusion avec Compaq fut défendue becs et ongles par Carly Fiorina malgré les réticences des financiers et des actionnaires familiaux. En dépit de mauvais résultats en 2003 à l’inverse des prévisions de l’équipe dirigeante, Carly Fiorina fut maintenue en place.  Il fallait en effet continuer la réorganisation du groupe après la bruyante fusion que la PDG en poste avait commencée. Elle était donc probablement la seule à pouvoir mener à bien la fin de cette opération.    En 2004, la situation avait changée. Les résultats et les bénéfices escomptés de la fusion, alors finalisé en terme d’organisation du groupe, n’étaient pas au rendez-vous sur le court terme. La sanction actionnariale fut alors extrême.  Les mécanismes de contrôle induits par le marché financier ont donc, dans ce cas, étaient totalement opérationnels. Ils ont maintenus au cours du mandat la pression sur l’équipe en place allant jusqu’à l’éviction de cette dernière par l’intermédiaire du conseil d’administration.

« Après une crise d’origine financière, la finance n’a pas le vent en poupe.

En effet, de manière pouvant être perçue comme assez grossière, tous les domaines de lafinance ont été visés par les critiques populaires alors que cette crise, amorcée en 2008, est d’origine bancaire. Cependant, un climat de défiance général vis à vis des actionnaires et des dirigeants est justifié par plusieurs faits de l’économie contemporaine. Tout d’abord, pour plus de rentabilité et de compétitivité, les vagues de délocalisations successives ont ébranlé l’industrie des pays occidentaux.

Les premiers touchésfurent les salariés des industriels.

Les principaux tenus responsables ont été les actionnaires accusés de vouloir obtenir toujours plus de rentabilité de leursinvestissements sans tenir compte de la population de l’entreprise.Aujourd’hui, même le luxe a levé le tabou des délocalisations.

Ainsi, LVMH commence à délocaliser sa production vers des pays à la main d’œuvre moins chère. Par ailleurs, les dirigeants sont également victimes des critiques populaires mais également politiques.

En effet, la pratique des parachutes dorés indigne le plus grandnombre.

Si le dirigeant est révoqué ou démissionne par manque de résultats, le fait de lui verser des indemnités pouvant s’élever à des dizaines de millions d’euross’avère effectivement choquant. Enfin, les scandales financiers pouvant mener des entreprises à la faillite ou tout du moins les mettre en grande difficulté étrillent encore plus la confiance des salariésenvers leurs gouvernants. Dans ce contexte globalisé, les salariés ont donc souvent l’impression de faire les frais de la demande pressante d’une rentabilité toujours plus forte et plus rapide dela part des actionnaires. Cela nous amène donc à notre problématique : « Y a t-il une prédominance de la finance dans le modèle décisionnel des entreprise ? » ou plus simplement « Lesfinances dirigent-elles l’entreprise ? ». Afin de répondre à ces questions, il convient de définir un cadre de recherche afin de bien cerner le sujet et de ne pas tomber dans la vulgarisation de la finance. Nous nous focaliserons donc sur la gouvernance d’entreprise afin d’étudier si la finance, caractérisée d’une vision populaire par l’actionnariat, dirige l’entreprisec’est à dire par exemple sa stratégie ou ses investissements. Nous nous attacherons d’abord à définir le concept de gouvernement d’entreprise puis les notions de structure de capital de droits de propriété et enfin de conflitsd’intérêts.Nous verrons que, contrairement aux idées reçues, les dirigeants et actionnaires ne sont pas de mèche et que leurs intérêts divergent.Nous détaillerons alors tous les mécanismes dont les actionnaires peuvent se servir pour contrôler le dirigeant et par conséquent l’entreprise.Ensuite, nous étudierons, à l’inverse, la façon dont les dirigeants peuvent échapper à ce contrôle des actionnaires. Au terme de cette partie, il apparaitra nécessaire d’observer les systèmes de gouvernance majeurs à travers le monde afin de vérifier si le cadre théorique s’appliqueet ceci dans quelle mesure.Nous aborderons également les théories émergentes visant à corriger les modes de gouvernance actuels. Enfin, après toutes ces observations théoriques et empiriques, il conviendra d’étudier différents cas concrets.

Scandales financiers, échecs et réussites en terme degouvernance nous éclaireront sur cette notion souvent employée mais rarement définie de manière précise. Le cadre théorique de la gouvernance d’entreprise Avant de discuter de la gouvernance d’entreprise, il est nécessaire d’aborder les différentes définitions données à ce concept afin d’en détailler par la suite toutes lesfacettes.Définitions de la gouvernance d’entreprise Le concept de « corporate governance » est apparu dès les années 1980 aux Etats-Unis puis dans les années 1990 en Grande Bretagne avant de se diffuser trèsrapidement à l’ensemble des pays possédant un marché boursier.

En France, le terme fut traduit par « gouvernement d’entreprise » ou « gouvernance d’entreprise ».Nous utiliserons indépendamment ces termes dans ce mémoire, sans faire de nuance. On associe à Berle et Means (1932) l’émergence du domaine de gouvernance d’entreprise.

Selon eux, il s’agirait des conséquences de la séparation des fonctions depropriété et de décision caractérisant les sociétés managériales.

Pour Charreaux (2002), il en résulte l’apparition des conflits d’intérêts entre propriétaires etdirigeants.

Les débats vont se multiplier par la suite sur des idées sous-jacentes.

Charreaux (1997) les compilent : prises de contrôle, rémunérations des dirigeants,responsabilité des dirigeants et des administrateurs, composition et rôle du conseil d’administration, information et rôle des actionnaires. Ces informations préalables nous amène au besoin de définir ce phénomène qui semble d’emblée complexe et nécessite donc plusieurs définitions, chacune faisantappel à différentes notions. « La gouvernance d’entreprise est l’ensemble des processus, réglementations, lois et institutions influant sur la manière dont l’entreprise est dirigée, administrée etcontrôlée.

» Cette définition assez large de la gouvernance d’entreprise montre que cette dernière n’est pas limitée au seul cadre interne à l’entreprise.

En effet, elle admet que les« «réglementations » et les « lois » influent sur l’administration et la gestion de l’entreprise.

Elle suggère également par le terme de « processus » que la gouvernanced’entreprise inclus les relations entre les différents acteurs impliqués afin de parvenir à des objectifs.

Les principaux acteurs se définissent généralement par lesactionnaires, la direction et le conseil d’administration. « La gouvernance d’entreprise se définit comme l’ensemble des mécanismes organisationnels ayant pour objet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisionsdes dirigeants.

» Cette définition est largement axée sur les mécanismes de contrôle utilisés par les actionnaires sur les dirigeants.

On peut de plus traduire ici les « décisions desdirigeants » par les décisions stratégiques et les décisions de financement et d’investissement principalement. Ces trois définitions, qu’il est toujours possible de compléter étant donné le domaine large et la complexité de la notion de gouvernement d’entreprise, nous amènent. »

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