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Action française (l') - Définition.

Publié le 18/10/2013

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Action française (l') - Définition. mouvement politique français né en 1898. Le comité de l'Action française fut fondé par de jeunes nationalistes antidreyfusards, Maurice Pujo et Henri Vaugeois, rapidement rejoints par Jacques Bainville et, surtout, par Charles Maurras ; celui-ci, auteur d'une Enquête sur la monarchie (1900), donna au mouvement ses grandes lignes idéologiques. La ligue de l'Action française, quant à elle, fut créée en 1905, et, en 1908, l'appui financier de l'écrivain Léon Daudet permit le lancement d'un quotidien, vendu par de jeunes militants, les « Camelots du roy «. L'Action française se distinguait par une doctrine originale unissant « royalisme intégral « et nationalisme. Pour Maurras, la révolution de 1789 et l'individualisme démocratique avaient stoppé le développement harmonieux de la nation française. La solution était un retour à la tradition et à un ordre fondé sur l'Église, la famille, la province, avec comme principe d'unité le roi de France. Maurras et ses partisans souhaitaient exclure juifs, francs-maçons et étrangers en qui ils voyaient des perturbateurs de l'ordre national. Mouvement novateur, l'Action française bénéficiait d'un certain prestige intellectuel. C'était aussi un groupe d'agitation politique, et les Camelots menèrent des actions violentes dans le Quartier latin. La base sociale du mouvement restait étroite : quelques milliers d'adhérents, formés surtout de petits-bourgeois, encadrés par des nobles et notables catholiques. L'Action française dans l'entre-deux-guerres. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'Action française devint une véritable force politique et apparut comme le parti nationaliste par excellence. Dans les années vingt, elle défendit la rigueur face à l'Allemagne, exaltant le patriotisme, bastion de l'ordre face au danger révolutionnaire. Les Camelots multiplièrent les manifestations, et l'Action française atteignit l'apogée de son audience. Malgré l'élaboration d'une doctrine économique s'opposant au collectivisme et au libéralisme, et prétendant réintégrer l'ouvrier à la nation par un système de corporations, le mouvement ne put s'implanter dans le monde du travail. De plus, certains militants avides d'action se rapprochèrent de nouvelles ligues d'extrême droite. En 1926, le pape condamna l'Action française, qui soumettait les catholiques à un parti et ne choisissait l'Église que par raison (Maurras était athée). Il en résulta une violente crise interne et de nombreuses démissions. Dans les années trente, Maurras resta le maître à penser d'une génération d'intellectuels de droite qui partageait sa méfiance à l'égard de l'Allemagne, son opposition radicale au régime soviétique et sa sympathie pour l'Italie fasciste. En février 1936, Léon Blum fut blessé par des militants de l'Action française, ce qui entraîna la dissolution de la ligue par le cabinet Daladier. Henri d'Orléans, comte de Paris et prétendant au trône, rompit avec le mouvement en 1937. La fin de l'Action française. Dans le climat de tension politique qui caractérisait la veille de la Seconde Guerre mondiale, une partie de l'Action française évolua vers le pacifisme. Maurras accueillit favorablement la chute de la IIIe République (la « divine surprise «) et soutint le maréchal Pétain. Cependant, si sa pensée imprégna la révolution nationale du chef de l'État français, l'antigermanisme de certains membres de l'Action française les conduisit à s'engager dans la Résistance. En 1945, Maurras fut condamné à la réclusion à perpétuité. Il mourut en 1952. L'Action française survécut sous forme de groupuscule politique et littéraire.

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