Andrinople (Traité d')

Au début de 1821, la Grèce se souleva contre les Ottomans. La lutte fut sans merci (massacres de Tripolitza par les Grecs, 1821 ; de Chio par les Turcs, 1822) et tournait à l'avantage des Turcs (prise de Missolonghi, 1826 ; d'Athè¬nes, 1827), quand l'Angleterre, la France et la Russie décidèrent d'intervenir pour imposer un armistice. Le 20 octobre 1827, à Navarin, la flotte turque est détruite par celle des alliés. L'Angleterre se contente de cette démons¬tration, la France envoie une division en Grèce, mais la guerre éclate entre la Russie et l'Empire ottoman au printemps de 1828. Les opérations piétinent pendant l'année 1828, mais au début de 1829 les Russes l'emportent, et les Turcs demandent la paix. Le traité d'Andri¬nople fut signé le 14 septembre 1829. La Grèce devenait — ainsi que le .prévoyait un protocole signé entre la France, la Russie et l'Angleterre le 22 mars 1829 — un Etat gouverné par un prince héréditaire, mais payant tribut au Sultan. Sa frontière nord allait de l'embouchure de l'Aspropotamos à celle du Spercheios, et elle recevait l'île d'Eubée et les Cyclades. Le 3 février 1830, par le protocole de Londres, les trois alliés proclamèrent l'indépendance totale de la Grèce. Ce n'est qu'en mai 1832 que le Sultan accepta cette indépendance et le report de la frontière un peu. au nord, du golfe d'Arta à celui de Volos. Quant à la Russie, elle imposait aux Turcs la démilitarisation de leurs possessions sur la rive droite du Danube ; la création d'un « gouvernement national « en Moldavie et Valachie (amorce de la future Roumanie), sous suzeraineté ottomane et garantie russe ; la liberté de passage pour les navires de commerce russes dans les Détroits, en toutes circonstances ; la liberté, enfin, de commercer dans l'Empire ottoman.