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Annales (de Tacite)

Publié le 30/12/2019

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Annales (de Tacite) [ou Ab excessu divi Augusti]. «Depuis le décès du divin Auguste », une histoire des règnes successifs des empereurs julio-claudiens Tibère, Caligula, Claude et Néron, écrite par Tacite après ses Histoires. On sait formellement que Tacite rédigeait encore ses Annales en 116 apr. J.-C. Les parties qui en ont été conservées sont les livres I à IV, des fragments du V et du VI, une partie du XI, les livres XII à XV, et une partie du XVI. L’œuvre est remarquable par son style, concis parfois jusqu’à l’obscurité, sa constante dignité et la vivacité de ses propos sous forme d’épi-grammes qui frappent pour leur humour ou leur mélancolie. Son récit évoque pour l’essentiel une atmosphère sombre et démoralisante, et, bien qu’il apporte quelquefois un témoignage sur la compétence de l’administration civile de l’Empire, Tacite insiste surtout sur les crimes, la flatterie, la délation et l’oppression qui entachèrent cette période de l’histoire romaine. Tacite affirme écrire sans partialité ni préjugés, il vise à sauver de l’oubli les actions mémorables et à conserver pour la postérité le souvenir des mauvaises (III, 65). Cependant, sa description du despotisme trahit peut-être un penchant républicain, certainement une admiration pour les premiers temps de la République. On admet généralement qu’il trace de Tibère un portrait outrancier, la vie de débauche qu’il lui attribue durant ses dernières années à Capri paraissant intrinsèquement improbable. Les sujets principaux abordés dans les livres qui ont été conservés sont les suivants :

 

Livre I (14-15 apr. J.-C.). Après un bref aperçu du règne d’Auguste, l’auteur passe à celui de Tibère, relatant la répression de la révolte des légions de Pannonie et de Germanie, en 14, par Germanicus, et ses deux premières campagnes (14-15) contre les Germains. Une description remarquable relate la visité de l’armée romaine sur les lieux du désastre de Varus.

 

Livre II (16-19). La troisième campagne de Germanicüs (16), durant laquelle il battit Arminius. Son expédition à l’Est avec Cn. Pison (17), et sa mort, dont on suspecta Pison.

 

Livre III (20-22). Le retour d’Agrippine, veuve de Germanicüs, en Italie ; le procès et le suicide de Pison (20). Le développement du luxe, de la délation, et de la flagornerie.

 

Livre IV (23-28). Le caractère et la carrière de Séjan qui fit empoisonner (23) le fils de Tibère, Drusus, avec la complicité de l’épouse de ce dernier, Livie ; les complots contre les enfants de Germanicus. L’annulation par Tibère de sa proposition de mariage à Livie. En 26, Tibère se retire à Capri. L’activité des informateurs s’accroît ainsi que les assassinats juridiques, tels que celui de’ Cremutius Brutus, accusé d’avoir fait l’apologie de Brutus et de Cassius. -

 

Livre V (29). La mort de Julia Augusta ou Livie (29), mère de Tibère. L’histoire de la conspiration et de la chute de Séjan en 31, qui faisait partie de ce livre, a été perdue.

 

Livre VI (31-37). Tibère à Capri ; sa vie perverse, ses angoisses et sa férocité. La mort de Drusus (fils de Ger-manicus), se laissant mourir de faim en prison, et de sa mère Agrippine (33). Le bain de sang provoqué par les meurtres et les suicides qui n’en finissaient pas à Rome. La mort de Tibère en 37, avec un résumé de sa vie.

 

Livre XI (47-49). Les sept années du règne de Claude (47). Les excès de Messaline, son mariage avec Silius, la consternation de l’empereur, et l’exécution en 48 de Silius et de Messaline sur l’exhortation du citoyen Narcissus.

 

Livre XII (49-54). Claude épouse, en 49, sa nièce Agrippine, fille de Ger-manicus. Sous son influence, Claude adopte son fils Néron, qui est préféré ainsi au propre fils de l’empereur, Bri-tannicus, et qui est marié à sa fille, Oc-tavie. Silanus, à qui Octavie était fiancée, est poussé à la ruine et à la mort par Agrippine en 49. Sénèque est rappelé d’exil pour être le tuteur de Néron. L’insurrection en Bretagne et la défaite (50) de Caratacus, roi des Silures, qui est ramené à Rome et grâcié. Claude est empoisonné par Agrippine et Néron devient empereur (54).

 

Livre XIII (55-58). Le début prometteur du règne de Néron, formé par Sénèque et Burrus, préfet des préteurs. Cn. Domitius Corbulo est envoyé à l’Est pour résister à l’agression parthe. Agrippine, dont l’influence est affaiblie, embrasse la cause de Britanni-cus; Néron le fait empoisonner (55) et Agrippine est chassée du palais. Néron s’éprend de Poppée.

 

Livre XIV (59-62). La tentative avortée de supprimer Agrippine en faisant couler son vaisseau est suivi d’un assassinat brutal (61). La grande révolte de 61 en Grande-Bretagne, menée par Boudicca, et sa répression (Londres est mentionnée pour être fréquentée par les commerçants et les vaisseaux de marchandise). Sous Corbulo, l’Arménie est reprise aux Parthes par les Romains. La mort de Burrus en 62 et la retraite^ de Sénèque. Néron épouse Poppée ; la vertueuse Octavie, son ex-femme, est bannie à Pandataria (Ventotene) et assassinée.

 

Livre XV (62-65). La défaite igno-mignieuse de Caesennius Paetus en Arménie, suivie de la soumission du pays à l’Empire, par une armée romaine sous le commandement de Corbulo (63). Le grand incendie de Rome qui dévaste dix des quatorze quartiers de la ville, et sa reconstruction d’après un plan amélioré. La persécution des chrétiens que Néron accuse de l’incendie. La conspiration de C. Calpumius Pison et la mise à mort de Sénèque et de Lucain en 65.

 

Livre XVI (65-66). Les extravagances de Néron, qui se produit en public comme chanteur; la mort de Poppée. Le suicide du stoïcien Paetus (Publius Clodius Thrasea) et le bannissement de son gendre Helvidius Pris-cus en 66. Dans le chapitre xvi de ce livre, l’un des derniers de ceux qui nous restent, Tacite déplore d’avoir à faire ce récit sinistre et monotone si plein d’effusions de sang. La partie qui relate les deux dernières années du règne de Néron est perdue.

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