BEAUVOIR (Simone de)
Publié le 16/02/2019
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BEAUVOIR (Simone de), femme de lettres française (Paris 1908 - id. 1986). Née dans une famille bourgeoise, agrégée de philosophie en 1929, elle enseigne d'abord, puis, à partir de 1943, se consacre à la littérature, en même temps que Jean-Paul Sartre, avec qui elle vit et continuera de vivre {la Cérémonie des adieux, 1981). Ses premiers essais, Pyrrhus et Cinéas ( 1944) et Pour une morale de l'ambiguïté (1947), sont marqués par la pensée de Sartre, mais une sorte de bonne volonté, de spontanéisme s'en dégagent qui sont étrangers à l'auteur de la Nausée et qui sont sensibles aussi dans son premier roman, Quand prime le spirituel, écrit dès 1937 et qui ne sera publié qu’en 1979. Cette affirmation de
soi, cette présence et cette attention au monde, étrangères à la virtuosité de l'écriture comme aux vertiges philosophiques, caractérisent l'œuvre de Simone de Beauvoir. Si le Sang des autres (1945) et Tous les hommes sont mortels (1946) illustrent avec éclat les modes intellectuelles au moment de la Libération, l'invitée, dès 1943, voulait offrir une nouvelle image de la femme ; tel est aussi le souhait de la pièce les Bouches inutiles (1945). « On ne naît pas femme ; on le devient » : c'est la phrase clé de cette bible du féminisme qu'est le Deuxième Sexe (1949). La célébrité vient davantage encore avec les Mandarins ( 1954) : aboutissement prétendu du « roman existentialiste », il s'agit surtout d'un document de première main sur les mœurs intellectuelles du temps, marquées par les débats infinis au sujet du parti communiste ; Simone de Beauvoir épouse à peu près les sinuosités de la pensée sartrienne vis-à-vis des communistes français. Après l'Amérique au jour le jour ( 1947), elle écrit, dans la même lignée « engagée », une hagiographie maoïste, la Longue Marche (1957). Elle retrouve cependant une vision plus distanciée avec son travail de mémorialiste : les Mémoires d'une jeune fille rangée (1958), la Force de l'âge (1960), la Force des choses (1963) l’imposent comme un témoin privilégié de son temps, qui s'analyse avec une lucide et courageuse précision. Une mort très douce (1965) raconte la mort d'une mère, tandis que les Belles Images (1966) et la Femme rompue (1967) relancent le combat pour les femmes, qu'elle poursuit dans les Temps modernes (Les femmes s'entêtent, 1964). Le temps des bilans est venu avec la Vieillesse (1970), qui est à la cause du « troisième âge » ce que le Deuxième Sexe était à celle de la femme, et avec Tout compte fait ( 1972), qui relate, entre autres, les longs séjours romains de Sartre avec l'auteur, et qui sous une forme thématique fait la somme des aspirations et des contradictions d'un être qui n'a jamais trouvé le point d'équilibre de sa condition de femme et d'intellectuelle.
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