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Biographie de Jean-Jacques ROUSSEAU

Publié le 13/07/2010

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Après une enfance heureuse à Genève et dans ses environs, l'adolescence de Rousseau le mène de ville en ville, de protecteur en protecteur. À la fin du livre IV, il finit par rejoindre Mme de Warens à Chambéry, dans sa maison de campagne, les Charmettes.

Les Charmettes (1732-1742)

C'est le temps du bonheur avec «Maman« ; jusqu'à vingt-cinq ans, Rousseau ne songe qu'à mener une vie paisible et insouciante auprès d'une nouvelle mère qui devient sa maîtresse. Il se partage entre la lecture, l'écriture d'une comédie, la musique surtout. Il décide aussi de reprendre des études et se donne une culture autodidacte dans tous les domaines, y compris scientifiques. Les cinq dernières années de ce séjour idyllique sont assombries par l'arrivée d'un jeune rival, Witzenried, qui a les faveurs de Mme de Warens. Rousseau tente de trouver sa voie dans le préceptorat à Lyon, chez M. de Mably, mais c'est un échec.

Heurs et malheurs de la vie mondaine (1742-1750)

Avide de gloire, Rousseau se lance à la conquête de la capitale avec un nouveau système de notation musicale qui, malheureusement, ne lui vaut pas la fortune. Professeur de musique puis secrétaire de Mme Dupin, il obtient une place auprès de l'ambassadeur à Venise, en 1743. C'est un changement de condition sociale pour Rousseau. Malheureusement, au bout de quelques mois, las de subir l'incapacité et les vexations de l'ambassadeur, il se dispute avec ce dernier et d'autres gentilshommes C'en est fait de sa carrière diplomatique. Il repart avec le trésor de la musique italienne, mais aussi une solide rancune envers un ordre social fondé sur l'inégalité et qui ne reconnaît pas ses mérites. De retour à Paris, il doit trouver un moyen de survivre. Il écrit un ballet, Les Muses galantes, qui semble lui ouvrir des portes. Mais il est déçu dans ses attentes quand il constate avec quelle désinvolture on traite son travail. Il redevient secrétaire de Mme Dupin, écrit pour le théâtre ; c'est surtout Diderot qui le soutient en lui donnant des articles à écrire sur la musique pour l'Encyclopédie et en l'introduisant dans les salons de la capitale. Mais la rencontre la plus décisive pour Rousseau est celle de Thérèse Levasseur, simple servante d'auberge qui offre son affection à celui qui se sent isolé et timide dans les salons. Cinq enfants seront placés aux Enfants trouvés, l'Assistance publique de l'époque, qui recueillait, il est vrai, un nombre impressionnant de nouveau-nés à Paris. Lorsqu'on le lui reprochera, Rousseau affirmera avoir voulu leur épargner la misère et leur offrir un meilleur sort. L'union avec Thérèse deviendra rapidement une chaîne dont Rousseau, par habitude et par besoin d'être soigné, ne se défera pas. Sa vie au quotidien est à mille lieues des salons, situation qui le met dès alors en porte à faux.

Gloire et scandale (1750-1762)

Inspiré par un sujet de philosophie de l'académie de Dijon, Rousseau écrit le Discours sur les sciences et les arts, en 1750, qui le projette brusquement en pleine gloire ; jamais personne, en effet, n'avait eu l'audace de critiquer les acquis de la civilisation, célébrée à l'envi par tous les philosophes de l'époque. Rousseau prône un retour à la vie simple du peuple des campagnes, saine et vertueuse. Afin de prêcher par l'exemple, il décide lui-même d'adopter un style de vie modeste, mais libre, en faisant de la copie de partitions son seul moyen de subsistance. Après tous les rêves de promotion sociale, c'est la grande «réforme«. Mais, toute sa vie, il sera partagé entre attrait pour le «monde« et volonté de mettre en pratique ses théories. Ainsi, tout en continuant à fréquenter ses amis encyclopédistes, comme Grimm et Diderot, il écrit un opéra, Le Devin du village, qui connaît un immense succès, mais il refuse d'être présenté au roi. Il fait encore représenter une comédie, Narcisse, cette fois-ci sans succès ; puis il rentre dans la querelle des Bouffons, vaste polémique qui oppose les partisans de la musique française et ceux de la musique italienne, plus «sensible«. Enfin, en 1755, il compose un Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes qui dénonce la société inégalitaire de son époque. Les réactions sont sévères ; il commence à se brouiller avec ses amis ; même Genève, où il pense retourner après avoir abjuré le catholicisme, le rejette. Les huit années suivantes, de 1756 à 1762, il vit dans la campagne du nord de Paris, définitivement coupé de ses amis, mais hôte de personnages importants qui désirent l'aider : Mme d'Épinay d'abord, à l'Ermitage, où il mène de front plusieurs ouvrages, dont L'Émile, Du contrat social et La Nouvelle Héloïse. Ce dernier roman est la transposition de sa passion pour la belle-soeur de Mme d'Épinay, Sophie d'Houdetot, qui finalement le repousse. Rousseau doit quitter ce refuge pour un autre, chez le Maréchal de Luxembourg, à Montmorency, où il achève ses grands ouvrages. Le roman connaît un succès foudroyant, mais un passage de L'Émile où il fait profession d'une foi peu orthodoxe lui vaut d'être condamné : il doit fuir en Suisse.

Les persécutions (1762-1778)

Poursuivi par la haine de ses anciens amis, il ne peut trouver d'asile sûr ; son caractère soupçonneux s'aggrave jusqu'à la paranoïa, ce qui n'arrange pas ses relations avec ceux qui lui offrent encore leur aide. Chassé de Suisse, il se réfugie en territoire prussien, non loin de Neuchâtel. Voltaire, installé à Ferney, à proximité, attise les haines contre lui, allant jusqu'à réclamer la peine capitale dans un libelle anonyme. Il provoque aussi la lapidation de sa maison et le fait chasser de son ultime refuge, l'île Saint-Pierre, au milieu du lac de Bienne. Rousseau n'a alors d'autre choix que d'accepter une invitation du philosophe anglais Hume ; mais ses angoisses et son caractère ombrageux empirent. Cet épisode d'un an, de 1756 à 1757, se termine par une brouille et un retour en France, où il erre et se cache pendant plus de deux ans. Il mène à Paris une vie pauvre et solitaire, hanté par l'obsession d'un complot universel contre lui, repoussant les curieux et n'acceptant que l'amitié de Bernardin de Saint-Pierre. Deux oeuvres lui permettent de s'expliquer devant le public : Les Confessions et Les Dialogues : Rousseau juge de Jean-Jacques. Enfin, se tournant vers lui-même, il arrive à jouir du seul bonheur qui lui reste: celui de l'existence, dont il fait part dans Les Rêveries du promeneur solitaire. Il meurt et est enterré chez le marquis de Girardin qui venait de l'accueillir à Ermenonville.

 

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