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burlesque.

Publié le 23/10/2013

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burlesque. n.m. et adj. (de l'italien burlesco ; burla, « plaisanterie «), terme qui sert à qualifier les oeuvres littéraires et cinématographiques reposant sur la parodie ou la logique de l'absurde. À l'origine, le mot « burlesque « a désigné un courant littéraire du XVIIe siècle qui, en réaction contre les romans précieux de l'époque, traitait les grandes oeuvres de l'Antiquité sur le mode de la parodie et de la farce. La Roue ridicule (1643) de Saint-Amant et le Virgile travesti (1648) de Scarron sont les meilleurs exemples de ce mouvement. Mais c'est au XXe siècle que s'est développée une forme d'humour qui affirme sans complexe à l'égard de la logique cartésienne une autre logique, celle de l'absurde. Abandonnant le réalisme psychologique et social, pour mieux déclencher le rire, des écrivains (Jarry avec son Père Ubu, Queneau avec Zazie dans le métro) et des fantaisistes (Pierre Dac et Francis Blanche, sur les ondes ou à la scène, autour des Branquignols) ont chahuté le langage, bousculé les modes de pensée et créé un univers où règne le non-sens. Au paroxysme du délire. Art de l'image, de l'illusion et du truquage, le cinématographe était le mieux placé pour malmener le réel et donner joyeuse vie à un monde où l'impossible conduit le bal avec la complicité des objets. Ainsi, dans Onésime horloger (1912) de Jean Durand, Onésime dérègle l'horloge de l'Observatoire, faisant ainsi s'accélérer le temps lui-même. En quelques minutes, tout peut arriver, comme dans Course à la perruque, le Parapluie mystérieux, Attrapez mon chapeau !, où Rigadin, Boireau, Zigoto et autres Léonce affrontent la révolte des objets en délire. Ces très courtes bandes, fabriquées en série, étaient le fruit de l'imagination débridée de cinéastes français : Zecca, Feuillade, Roméo Bosetti ou Max Linder. Des Américains prirent la suite, Mack Sennett le premier, qui reconnut sa dette envers ces pionniers : « Ce sont eux les inventeurs du slapstick (équivalent « yankee « du burlesque) et je les ai imités. « Les moyens énormes de l'industrie hollywoodienne permirent de multiplier à l'infini l'efficacité des gags. Ainsi la poursuite, passage obligé de tout film burlesque, voit-elle des dizaines de véhicules se croiser, s'éviter, s'emboutir à toute allure et des policiers par centaines, les fameux « Keystone Cops «, se lancer aux trousses de l'imperturbable Buster Keaton (Cops, 1922), traqué ailleurs par des hordes de Fiancées en folie (1925). Quant à l'inévitable volée de tartes à la crème, elle peut atteindre des dimensions apocalyptiques dans The Battle of the Century (1927), bataille déclenchée, bien malgré eux, par Laurel et Hardy. Dans leurs films, le gros Ollie et le maigre Stan ont toujours le dessous contre les choses, comme dans Livreurs sachez livrer ! (1932), où ils sont aux prises avec un piano rebelle. Buster Keaton, en revanche, dompte un voilier dans la Croisière du « Navigator « (1924) et chevauche une locomotive dans le Mécano de la « General « (1926). Tel un acrobate qui va, court et vole, il nous venge de nos pesanteurs. Héros burlesque par excellence, Buster Keaton, mieux qu'un objet, est une machine intelligente. Le silence est d'or. Lorsque, en 1927, le cinéma se mit à parler et les films à s'allonger, le burlesque commença à s'étioler : le silence lui était vital, comme la fugacité et l'abstraction d'un univers délivré des contraintes de la vraisemblance et des sentiments. Harry Langdon, Harold Lloyd, Buster Keaton disparurent. D'autres tentèrent de s'adapter, tels Laurel et Hardy, et le personnage de Charlot dut céder la place à l'auteur Chaplin. Seuls continuèrent dans la voie burlesque ceux qui surent manipuler le langage comme l'espace et le temps : les Marx Brothers et W.C. Fields, qui connurent leur âge d'or dans les années trente et, bien plus tard, Jerry Lewis dans ses meilleures réalisations, ainsi que Pierre Étaix en France et les Monty Python en Grande-Bretagne. Aujourd'hui, la voie reste ouverte. Le dessin animé (voir ce dossier) s'y aventure toujours avec succès ; Jean-Christophe Averty l'a explorée pour la télévision. Mais au cinéma, elle est coûteuse, en imagination, en temps, en moyens. Jacques Tati, le dernier géant du genre, s'y est risqué en 1967 avec Playtime et a ruiné dans l'entreprise son crédit et sa carrière. Il avait dépêché Monsieur Hulot, son alter ego, dans une mégalopole futuriste où il affrontait seul les bruits et les fureurs d'une société de consommation cruelle envers l'homme. Et comme ses maîtres, Keaton, Chaplin, Lloyd ou Langdon, Hulot-Tati, au terme du voyage, a tiré sa révérence dans un éclat de rire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arbuckle (Roscoe Conkling Arbuckle, dit Roscoe) Blanche Francis Branquignols (les) Chaplin (Charles Spencer, dit Charlie) comiques de scène dessin animé Étaix Pierre Fields (Claude William Dukinfield, dit W.C.) Funès (Louis de) Jarry Alfred Keaton (Joseph Francis Keaton, dit Buster) Lewis (Joseph Levitch, dit Jerry) Linder (Gabriel Maximilien Leuvielle, dit Max) Marx Brothers Playtime Ruée vers l'or (la) Saint-Amant (Marc Antoine Girard, sieur de) Scarron Paul Sennett (Michael Sinnott, dit Mack) Tati (Jacques Tatischeff, dit Jacques) Les médias Blanche Francis Dac Pierre Les livres burlesque, page 783, volume 2

« et les Monty Python en Grande-Bretagne.

Aujourd'hui, la voie reste ouverte.

Le dessin animé (voir ce dossier ) s'y aventure toujours avec succès ; Jean-Christophe Averty l'a explorée pour la télévision.

Mais au cinéma, elle est coûteuse, en imagination, en temps, en moyens.

Jacques Tati, le dernier géant du genre, s'y est risqué en 1967 avec Playtime et a ruiné dans l'entreprise son crédit et sa carrière.

Il avait dépêché Monsieur Hulot, son alter ego, dans une mégalopole futuriste où il affrontait seul les bruits et les fureurs d'une société de consommation cruelle envers l'homme.

Et comme ses maîtres, Keaton, Chaplin, Lloyd ou Langdon, Hulot-Tati, au terme du voyage, a tiré sa révérence dans un éclat de rire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arbuckle (Roscoe Conkling Arbuckle, dit Roscoe) Blanche Francis Branquignols (les) Chaplin (Charles Spencer, dit Charlie) comiques de scène dessin animé Étaix Pierre Fields (Claude William Dukinfield, dit W.C.) Funès (Louis de) Jarry Alfred Keaton (Joseph Francis Keaton, dit Buster) Lewis (Joseph Levitch, dit Jerry) Linder (Gabriel Maximilien Leuvielle, dit Max) Marx Brothers Playtime Ruée vers l'or (la) Saint-Amant (Marc Antoine Girard, sieur de) Scarron Paul Sennett (Michael Sinnott, dit Mack) Tati (Jacques Tatischeff, dit Jacques) Les médias Blanche Francis Dac Pierre Les livres burlesque, page 783, volume 2. »

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