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burlesque, cinéma.

Publié le 18/05/2013

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burlesque, cinéma. 1 PRÉSENTATION burlesque, cinéma, panorama du cinéma de divertissement comique des origines à nos jours. Le cinéma burlesque remonte aux origines mêmes du cinéma. Mais, dans son principe, il se rattache directement à une tradition immémoriale de spectacles populaires. Dans le théâtre antique, le kabuki japonais, les farces du Moyen Âge, la commedia dell'arte, le théâtre yiddish, le music-hall et le cirque se retrouvent les méthodes et les effets comiques sur lesquels le cinéma burlesque s'est construit, y ajoutant une dynamique et des moyens techniques propres. 2 ORIGINES L'Arroseur arrosé (1895), des frères Lumière, est l'archétype du film burlesque. Mais c'est dans les fantasmagories de Georges Méliès, telles que l'Illusionniste double et la tête vivante (1899), le Voyage dans la lune (1902) et les Quatre cent farces du Diable (1906), qui contiennent une série de gags rendus possibles par des moyens purement cinématographiques comme le montage, que le burlesque et l'art du cinéma scellent véritablement leur union. Quoiqu'encore primitif, le burlesque séduit immédiatement le public. En France, de 1900 à 1912, les sociétés Pathé et Gaumont produisent beaucoup de films du genre. Max Linder, le réalisateur André Huzé avec le comédien André Deed, et le cinéaste Jean Durand avec le comédien Roméo Bosetti y excellent. C'est bientôt toute l'Europe qui suit ce mouvement. L'une des fonctions essentielles du cinématographe de l'époque semble être de montrer l'impossible à l'écran, que cet impossible soit d'ordre physique avec des personnages se relevant après une chute verticale de cent mètres, ou d'ordre social avec des poursuites d'individus en caleçon dans la rue. 3 L'ESSOR AMÉRICAIN Newmeyer (Fred) et Taylor (Sam), Monte là-dessus Sommet du cinéma muet, le film est également le plus célèbre d'Harold Lloyd. L'acteur -- qui joue involontairement à l'acrobate sur le toit d'un grand magasin new-yorkais, et se suspend aux aiguilles d'une horloge géante --, qui était également producteur et souvent metteur en scène de ses propres films, connut un succès populaire considérable. L'avènement du parlant mit cependant un terme à sa carrière.Harold Lloyd dans Monte là-dessus (Safety Last, 1923) de Fred Newmeyer et Sam Taylor. Co-Trustees of Harold Lloyd Trust/THE BETTMANN ARCHIVE Le burlesque atteint son apogée aux États-Unis à partir de 1910 grâce à Mack Sennett (1880-1960) et à son usine à rires, la Keystone. Tous les grands comiques du cinéma américain sont passés par ce studio où l'on improvisait les films heure par heure, où l'on filmait les plus loufoques poursuites en accéléré, où de jolies jeunes femmes en maillot de bains se heurtaient à un bataillon de policiers grotesques (les Keystone's Cops), où les tartes à la crème volaient en tous sens et où les corps écrasés sous les roues d'un camion ou d'un train reprenaient aussitôt vie pour poursuivre d'interminables cavalcades. Irrévérencieux, baroques et insolites, les films Keystone possèdent un dynamisme extraordinaire. Des personnages bien typés en sont les héros toujours bousculés. Ainsi, l'obèse Fatty Rosco Arbuckle, le moustachu Billy Bevan, le d&ea...

« Laurel et Hardy La rencontre entre Stan Laurel (à gauche sur la photographie) et Oliver Hardy (à droite) a lieu en 1926.

Le duo Laurel et Hardy — que tout oppose et rapproche à la fois — se fait rapidementconnaître et apprécier du public, à la faveur de ses prestations comiques et burlesques dans de nombreux films muets.

Puis le succès ne se dément pas avec l'avènement du cinéma parlant :Livreurs, sachez livrer ! (The Music Box, 1932) de James Parrott obtient notamment l'oscar du meilleur moyen métrage de comédie.Bettmann/Corbis En dehors de Mack Sennett, il faut citer Hal Roach qui exploite ce filon avec intelligence et lance le tandem Stan Laurel et Oliver Hardy, qui ne tarde pas à devenir emblématique du burlesque.

Hal Roach donne également les moyens à Harold Lloyd d’innover en conjuguant le suspense avec le comique.

L’image de Lloyd suspendu à une aiguille d’horloge au-dessus du vide dans Monte là-dessus (Safety Last, 1923) de Fred Newmayer et Sam Taylor figure parmi les plus célèbres du cinéma.

Cette fameuse scène de l’escalade du building est réalisée en décors réels, sans truquages apparents. Bientôt, le film burlesque devient long métrage, et Buster Keaton triomphe avec les Trois Âges (The Three Ages, 1923), coréalisé avec Eddie Cline, tandis que Harry Langdon obtient un énorme succès avec Plein les bottes (Tramp, Tramp, Tramp, 1926), mis en scène par Frank Capra.

Charles Chaplin, de son côté, intègre au burlesque une composante mélodramatique et romanesque nouvelle, qui sera la marque de ses films ultérieurs, dans la Ruée vers l'or (The Gold Rush, 1925). 4 LA CRISE DU PARLANT Essentiellement visuel, le burlesque connaît une crise avec l'arrivée du cinéma parlant.

Seul Charles Chaplin possède alors une notoriété suffisante pour résister à la mode et continue à réaliser des œuvres muettes jusqu'en 1940.

Pour les autres, la transition est parfois fatale.

Buster Keaton, Harold Lloyd et Harry Langdon perdent leur public.

En revanche Stan Laurel et Oliver Hardy demeurent très populaires.

Ils persévèrent dans le comique destructeur et les batailles de tartes à la crème, conservant une audience internationale. Une nouvelle forme de burlesque se dessine alors, fondée sur l’humour des dialogues autant que sur les gags visuels.

En Italie cette nouvelle voie est ouverte par Totò et par Fernandel en France.

Parmi les réalisateurs on peut citer, en Italie, Carlo Ludovico Bragaglia avec Animali Pazzi (1938) interprété par Totò et, en France, René Clair avec le Dernier Milliardaire (1934), Richard Pottier et Jacques Prévert avec Si j'étais le patron (1934) et Un oiseau rare (1935), ainsi que Christian-Jaque qui dirige Fernandel dans François I er (1937).

Signalons également que Robert Bresson a débuté comme réalisateur avec un court métrage burlesque interprété par le clown Beby, les Affaires publiques (1934). En Tchécoslovaquie se distingue, de 1931 à 1934, le tandem comique Voskovec et Werish. Aux États-Unis, le renouveau provient des comédiens de music hall et principalement des Marx Brothers qui réunissent à eux quatre les grandes composantes du comique américain : Groucho avec les jeux de mots délirants à double ou triple sens et les mimiques suggestives, Chico avec les manigances absurdes et les numéros musicaux, Zeppo en faire-valoir bellâtre, et Harpo le muet, également musicien, avec sa gestuelle surréaliste, réminiscence du burlesque primitif.

Leurs films, tels Explorateurs en folies (Animal Crakers, 1930) de Victor Heerman, Soupe au canard (Duck Soup, 1933) de Leo McCarey, Une nuit à l'opéra (A Night at the Opera, 1935) de Sam Wood ou les Marx aux grands magasins (The Big Store, 1941) de Charles Riesner, obtiennent un immense succès et paraissent aujourd’hui encore très modernes. En revanche leurs imitateurs sont moins convaincants.

Les Ritz Brothers traversent ainsi avec une certaine lourdeur plusieurs comédies musicales et ne sont amusants que sous la direction d’Allan Dwan, dans les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers, 1939) et le Gorille (The Gorilla, 1939).

Il convient pourtant de citer les injustement méprisés Trois Stooges (Moe Howard, Shemp Howard et Larry Fine), vedettes de deux cents court métrages de 1934 à 1958 et réels héritiers du burlesque muet.

Leur débilité insistante et la pauvreté de leurs gags touchent paradoxalement au génie.

Un charme réel se dégage de certains de leurs films, comme No Census No Feeling qui comporte des séquences burlesques stupéfiantes. Une autre grande figure comique des débuts du parlant est W.C.

Fields, qui campe avec causticité un personnage d’ivrogne irascible, incapable de faire face à la plus élémentaire des réalités.

Parmi ses meilleurs rôles, on peut citer Million Dollars Legs (1932) d’Eddie Cline, ainsi que les courts métrages d’Arthur Ripley, The Barber Shop (1933) et The fatal Glass of Beer (1933).

Dans un registre anticonformiste et provocateur, Mae West flirte intelligemment avec le burlesque, mais sans renouer avec les enchaînements de catastrophes qui faisaient la force du genre au temps du muet.

Parallèlement Eddie Cantor, qui ne s’inspire que dans une certaine mesure de l’art burlesque, transpose avec talent ses exhibitions théâtrales à l'écran, avec la complicité de Leo McCarey dans le Roi de l'arène (The Kid from Spain, 1932) et celle de Frank Tuttle dans Scandales romains (Roman Scandals, 1933).. »

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