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Cela mesure environ trois kilomètres de long sur trente-cinq millimètres

Publié le 27/10/2013

Extrait du document

Cela mesure environ trois kilomètres de long sur trente-cinq millimètres de large ; des dizaines d'artistes et de techniciens ont travaillé des mois et dépensé des millions pour imprimer quelque cent trente mille clichés photographiques sur ce ruban de pellicule, triacétate de cellulose et gélatine, qui, projeté dans le noir sur un écran blanc au rythme de vingt-quatre images par seconde, se métamorphose en ruban de rêves, voire en oeuvre d'art. Cela s'appelle un film. Un film est un ruban de pellicule sur lequel s'impriment les images captées par la caméra. On dit : un film noir et blanc ou couleur, un film positif ou négatif... Par extension, on appelle film l'ensemble de ces images projetées sur un écran, qui constitue l'oeuvre cinématographique. Ainsi, le Dictateur est un film de et avec Charlie Chaplin. L'industrie cinématographique, ou du cinéma, est aussi, parfois, appelée « industrie du film «. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cinéma - La technique pellicule - 2.PHOTOGRAPHIE Conception et préparation Du synopsis au découpage. Le cinéma est un art qui ne peut exister que s'il est aussi une industrie, car une oeuvre cinématographique, c'est-à-dire un film, exige d'importants moyens financiers. Les producteurs se chargent de trouver des capitaux auprès de partenaires, ou risquent les leurs, avec l'espoir de les voir fructifier lors de la commercialisation du film. Pour certains d'entre eux, celle-ci se trouve facilitée par le fait qu'ils possèdent ou contrôlent salles de cinéma et circuits de distribution. Scénaristes, adaptateurs d'oeuvres littéraires, réalisateurs (encore appelés metteurs en scène ou cinéastes) leur soumettent des projets de films condensés en des synopsis de quelques pages, qui en exposent l'histoire ou le thème général. Lorsqu'un producteur envisage de « fabriquer « un film, un scénario est établi, qui présente par écrit le traitement de l'histoire sur le plan cinématographique et son dialogue. À ce niveau d'élaboration, d'autres collaborateurs peuvent intervenir : un architecte-décorateur, un conseiller historique ou militaire, par exemple ; le directeur de production aussi, qui devra décharger le réalisateur des soucis matériels et veiller également à ce que le devis ne soit pas dépassé. Le budget est alors fixé ; la production retient les studios s'il en est besoin et passe contrat avec les principaux techniciens et interprètes. Le scénario peut subir de nombreux remaniements pour tenir compte d'impératifs financiers ou du choix de tel ou tel comédien, dont l'emploi semble devoir assurer le succès commercial du film. C'est alors qu'est établi le découpage technique dont, en général, le réalisateur est le principal artisan puisqu'il est le créateur responsable de la qualité artistique du film. Ce document est la préfiguration, par écrit, de l'oeuvre qu'il « découpe «, plan par plan, en prévoyant ce qui doit être réalisé au tournage. Le découpage technique est plus ou moins détaillé selon la personnalité du réalisateur et la complexité des moyens mis en oeuvre. Si, dans certains cas, il se contente d'être le canevas d'une mise en images très souple, en d'autres, le réalisateur indique l'objectif à utiliser, l'angle de la prise de vues, le cadrage, et dessine même l'image qu'il désire obtenir. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cinéma - L'industrie - La production cinéma - L'industrie - La production - Introduction producteur réalisateur scénario Le plan de travail. Il peut y avoir une part plus ou moins importante d'improvisation au moment du tournage, par exemple pour intégrer le jeu propre des acteurs, même si un découpage technique élaboré a été réalisé. Mais, de toute façon, celui-ci doit être assez précis pour que les principaux collaborateurs du film puissent prévoir et regrouper tout ce qui sera nécessaire, le 23e jour du tournage par exemple, pour un certain nombre de plans. Lors du découpage technique, les plans seront numérotés dans l'ordre où ils apparaîtront sur l'écran, qui n'est pas nécessairement l'ordre dans lequel ils auront été tournés. Le plan de travail établi par la production et l'équipe de réalisation doit tenir compte d'impératifs résultant de l'indisponibilité d'un acteur ou des lieux de tournage. Il faut aussi prévoir de filmer ensemble des plans exigeant de coûteux déplacements, même s'ils ne se suivent pas dans l'histoire racontée, et regrouper les séquences qui se déroulent en studio, dans un même décor. Il s'ensuit qu'on peut jouer la mort d'un personnage de 75 ans au 9e jour de tournage (studio) et son mariage à 25 ans au 31e jour (extérieur en Bretagne). Ainsi, une scène pourra être composée de plans tournés en des lieux et des moments différents. Lors de la prise de vues, il appartiendra au réalisateur d'aider ses interprètes à imaginer l'expression qui convient au fragment d'action que l'on tourne. La scripte (secrétaire de la réalisation et de la production) devra, de son côté, prévoir les faux raccords possibles et signaler tout détail qui risquerait de nuire à la continuité d'une scène tournée en des lieux et temps différents. Par exemple, il ne faut pas que le personnage qui passe la porte d'une salle de ferme reconstituée en studio parisien ait une autre cravate lorsque, une douzaine de jours après, il se dirigera vers cette porte dans la cour d'une réelle ferme bretonne. Il s'agit ainsi, avant le premier jour de prise de vues, de mettre en oeuvre une organisation complexe, où la coordination entre différents métiers et un minimum de rigueur financière doivent être au service de l'art. Le talent, pour un réalisateur, consiste bien souvent à tirer parti de contingences très lourdes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats plan - 4.CINÉMA, TÉLÉVISION réalisateur Complétez votre recherche en consultant : Les médias film - plan, cadre, séquence Les livres film - signature du contrat du légendaire Autant en emporte le vent, le 24 août 1938, page 1900, volume 4 Tournage et finitions Extérieur et studio. Le public peut se demander pourquoi on continue de construire d'onéreux décors alors que la maniabilité des caméras, leur synchronisation facile avec des magnétophones légers ont incité nombre de réalisateurs à tourner en décors réels. Remarquons d'abord que les studios offrent ateliers, magasins, bureaux, restaurants, loges, salles de coiffure, de maquillage, de projection, etc., plus faciles à utiliser que des installations mobiles. D'autre part, le fait de tourner en extérieur ne supprime pas l'utilisation de projecteurs (il faut « éclaircir « les ombres denses créées par le soleil, ou limiter l'illumination directe de celui-ci). Et filmer dans un appartement réel rend la composition de l'éclairage plus difficile (notamment à cause des plafonds bas), si l'on veut s'éloigner du style « reportage «. Par ailleurs, d'autres facteurs alourdissent le budget d'un tournage en extérieur : on ne peut interdire la circulation qu'à certaines heures, il faut un service d'ordre pour éviter que des badauds ne s'agglomèrent dans le champ de la caméra, etc. Il peut donc être plus rentable de reconstituer une rue ou une place sur des terrains clos (comme on le fait sur une vaste échelle aux studios de la Victorine, près de Nice). Dans la mesure du possible, on s'installe à l'intérieur d'un studio. Ainsi n'est-on plus tributaire des bruits intempestifs (passage de pompiers, d'avions, etc.) ou d'aléas météorologiques occasionnant la perte de nombreuses heures de tournage et de difficiles modifications du plan de travail. Il n'est, du reste, pas toujours possible de tourner sur les lieux mêmes. Ainsi, pour le Docteur Jivago, la perspective Nevski de Saint-Pétersbourg fut reconstituée, près de Madrid, en un décor de 800 m de long, décor dont l'aspect changeait selon les périodes historiques et que la neige artificielle recouvrait pour certaines scènes. Enfin, il faut souligner que les avantages spécifiques des tournages en décors réels et ceux des éléments préfabriqués peuvent être combinés, les trucages et un astucieux montage permettant d'associer, par exemple, des extérieurs filmés en Afrique par une équipe légère de techniciens et des scènes, même d'extérieurs, tournées à l'intérieur de studios. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Nice De « Moteur ! « à « Coupez ! «... Après la mise en place de l'action (qui se fait parfois avec les doublures des acteurs) et les répétitions, le réalisateur commande la mise en marche de la caméra et du magnétophone : « Moteur ! «. Après l'assurance que « ça tourne «, l'« annonce « (le clap) est demandée : un machiniste présente à la caméra une ardoise où sont inscrits le numéro du plan et celui de la prise de vues. Il donne simultanément ces renseignements au micro, puis actionne sèchement une claquette fixée à l'ardoise. Ce signal, à la fois visuel et auditif, permettra par la suite au monteur de synchroniser les images et les sons enregistrés. Au commandement : « Action ! «, les acteurs commencent à jouer. Au commandement : « Coupez ! « du réalisateur, tout s'arrêtera... Plusieurs prises d'un même plan sont effectuées. La scripte indique, dans un rapport au laboratoire, celles qui doivent être tirées à partir du négatif développé, et l'ingénieur du son demande à un auditorium que l'on transcrive les bonnes prises sur un film magnétique identique au film-image quant à ses dimensions et perforations (format 16 mm ou 35 mm). Les documents tournés se présentent dès lors en une double bande : celle du son et celle de l'image, ce qui facilitera les opérations suivantes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats caméra plan - 4.CINÉMA, TÉLÉVISION Les livres cinéma - tournage de Tess (1979), page 1112, volume 2 cinéma - la caméra s'envole avec Claude Lelouch, en 1986, page 1113, volume 2 cinéma - la caméra Technicolor avec le comédien Burt Lancaster, en 1952, page 1113, volume 2 cinéma - la caméra court derrière Isabelle Huppert, lors du tournage de Coup de torchon, de Bertrand Tavernier, en 1981, page 1113, volume 2 Hollywood - David Wark Griffith (assis) pendant le tournage d'Intolérance (1916), page 2380, volume 5 Hollywood - tournage du Roman de Marguerite Gautier (1937), de George Cukor, page 2381, volume 5 Hollywood - Autant en emporte le vent (1939), page 2381, volume 5 Hollywood - John Ford, le maître du western (au centre), page 2385, volume 5 Montage et travaux annexes. Le montage ne consiste pas seulement à assembler les prises choisies en organisant les plans des scènes et séquences selon la continuité du scénario. Il rythme ce qu'on pourrait appeler la mélodie des images. Son rôle, généralement défini dès le découpage technique, est créateur. Par exemple, lorsqu'on présente deux images à la suite : celle d'une missive, puis celle d'un homme, le spectateur imagine une relation entre les deux. Si un éclair a été allumé dans l'oeil de l'acteur par un petit projecteur, le spectateur peut l'interpréter, suivant le contexte, comme l'éveil d'un souvenir ou le signe d'un étonnement. Le réalisateur peut aussi suggérer une atmosphère en utilisant le contrepoint de la bande sonore, celle-ci évoquant, par exemple, un autre lieu que celui où se déroule l'action. Le montage parallèle, qui entremêle deux actions se déroulant en deux endroits et parfois deux moments différents, a lui aussi une grande importance. Le rapprochement des faits induit une idée, une émotion qui s'imposent plus fortement que celles qui sont suggérées par une simple narration linéaire. C'est également sur la table de montage que l'on détermine les effets de fondus qui font naître ou disparaître lentement les images sur l'écran et peuvent servir à ponctuer le récit. Le fondu enchaîné, en associant deux prises de vues, a une grande puissance expressive, tel celui qui, dans le générique des Croix de bois (film de Raymond Bernard, 1934), résume le film en quelques secondes : un bataillon de jeunes soldats s'aligne au garde-à-vous ; cette image s'estompe graduellement cependant qu'une autre naît en surimpression : des croix blanches se superposent peu à peu aux soldats ; l'image de ceux-ci disparaît, et il ne reste plus sur l'écran que la désolation d'un cimetière. Le montage est donc l'un des moyens d'expression spécifiques du langage cinématographique. Les plans retenus et mis en ordre par le monteur seront, en laboratoire, soigneusement étalonnés, c'est-à-dire harmonisés quant à leur couleur et à leur luminosité, pour constituer la bande-image définitive du film. La bande-son doit être, elle aussi, élaborée (tout en respectant la synchronisation avec l'image). Musique et bruitages seront montés indépendamment des paroles. Ils seront mixés, c'est-à-dire recopiés sur une bande unique dont on dosera et fera concorder les effets. Cette bande (inter) sera facilement exploitable sur le plan international, puisque, pour obtenir une version du film dans une autre langue, il suffira de mixer la bande musique avec la bande correspondant au doublage des voix. Afin de faciliter l'exploitation dans les salles, la bande sonore complète est alors transcrite, photographiquement, sur la même pellicule que les images. Le son peut être également recopié sur une ou plusieurs pistes magnétiques courant le long du film ou, exceptionnellement, inscrites sur une deuxième bande. Pour éviter le risque d'abîmer la pellicule de référence par de nombreux passages en tireuse, on réalise des internégatifs de haute qualité. Ces masters permettront d'impressionner les centaines, voire les milliers de copies que peut exiger la diffusion commerciale du film. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bernard Raymond mixage montage surimpression Complétez votre recherche en consultant : Les livres film - lecture d'un film, page 1900, volume 4 film - tournage des Oiseaux (1963), page 1901, volume 4 film - tournage du Locataire (1976), page 1901, volume 4 film - tournage des Mystères de Paris (1935), page 1902, volume 4 film - Henri Verneuil préparant Mayrig (1991), page 1902, volume 4 film - montage, page 1903, volume 4 film - banc-titre, page 1903, volume 4 film - dessin par Alexandre Trauner d'un décor de la Vie privée de Sherlock Holmes (1970), page 1904, volume 4 film - décors et trucages en extérieur pour Winds of War (1983), page 1904, volume 4 film - prise de son lors d'un tournage en intérieur à Paris, page 1901, volume 4 Ceux du générique Au début d'un film, des noms apparaissent sur l'écran : producteurs, acteurs principaux, collaborateurs de création, réalisateur. Mais c'est lorsque le film s'achève et que les spectateurs, dans leur majorité, quittent la salle que commence le générique complet du film. Y figurent des centaines de noms depuis que des conventions syndicales ont imposé, aux États-Unis, que tous les collaborateurs de l'oeuvre, même les plus lointains et les plus épisodiques, soient répertoriés sur ce document qui tient lieu pour chacun de certificat de travail et d'aptitude professionnelle. Certains de ces génériques sont très longs - jusqu'à dix minutes - et spectaculaires, tel celui d'Apocalypse now, véritable festival pyrotechnique, ou celui de Veuve mais pas trop, qui se déroule sur des plans coupés au montage final et inédits pour le spectateur. D'autres récompensent la patience de celui-ci en lui offrant, après la dernière mention obligatoire du « copyright «, un ultime gag ou l'annonce d'une suite au film qu'il vient de voir. Il est impossible de préciser ici les attributions de tous ceux qui, avant, pendant et après le tournage, ont apporté leur contribution, même modeste, à la fabrication d'un film : secrétaires, ouvriers, gardiens, cuisiniers, machinistes, peintres, assureurs, comptables... y jouent le rôle, certes essentiel, qu'ils joueraient dans n'importe quelle entreprise industrielle ou commerciale. En revanche, certains ont contribué personnellement à l'existence de ce film en exerçant un savoir-faire spécifique dont la seule finalité est le cinéma, art et industrie : ceux-là en sont les véritables artisans. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Apocalypse Now copyright Le producteur. C'est l'entrepreneur, le grand argentier, le patron au sens strict du terme. C'est « un homme qui lit beaucoup, qui va au théâtre, au music-hall et qui voit beaucoup de films ; il doit se tenir au courant de toutes les manifestations artistiques de son époque. Il doit avoir des idées, de l'imagination... « (Pierre Braunberger, producteur), car : « La notion de production est une enveloppe qui recouvre la totalité du processus, depuis le moment où une vague idée de film émerge jusqu'au moment où le film est dans les salles. « (Philippe Carcassonne, producteur de cinéastes contemporains.) Le producteur délègue à un directeur de production la gestion au quotidien de l'entreprise-film de telle sorte qu'en soient tenus avec la rigueur souhaitable tous les engagements financiers. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Braunberger Pierre cinéma - L'industrie - La production cinéma - L'industrie - La production - Les joueurs producteur Les livres Hollywood - David Wark Griffith (assis) pendant le tournage d'Intolérance (1916), page 2380, volume 5 Hollywood - le producteur Darryl F.Zanuck, page 2383, volume 5 Le réalisateur, ou metteur en scène, ou cinéaste. Il est le seul à connaître, en imagination, la totalité des images de son film et à pouvoir, en véritable démiurge, transformer son rêve en réalité. « Quel est l'essentiel du travail d'un réalisateur ? De sculpter dans le temps. Tout comme un sculpteur s'empare d'un bloc de marbre et, conscient de sa forme à venir, en extrait tout ce qui n'appartient pas à celle-ci, le cinéaste s'empare d'un "bloc de temps", d'une masse énorme de faits de l'existence et en élimine tout ce dont il n'a pas besoin. « (Andreï Tarkovski, cinéaste.) Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats réalisateur Tarkovski Andrei Les livres Hollywood - tournage du Roman de Marguerite Gautier (1937), de George Cukor, page 2381, volume 5 Hollywood - le réalisateur Frank Capra (assis) et James Stewart, page 2381, volume 5 Le scénariste. Il esquisse sur le papier le squelette et les réseaux nerveux et sanguin du film dont le cinéaste fera battre le coeur. « Il aide le metteur en scène, quel qu'il soit, à construire un scénario qui n'est rien tant qu'il n'est pas mis en images. Ça ne marche qu'à travers le contact d'homme à homme. Il y a quelque chose de trouble de pouvoir épouser la personnalité, l'esthétique, la morale même d'untel ou untel. Si j'ai un talent, c'est celuilà. « (Gérard Brach, scénariste.) Il confie parfois à un dialoguiste le soin de placer les mots justes dans la bouche des personnages et ce en fonction des interprètes qui les incarnent. Michel Audiard (scénariste, dialoguiste, cinéaste) précise : « Si on a écrit les dialogues en pensant à Delon et qu'au dernier moment on apprend que c'est Belmondo, si on est honnête, on réécrit le film. « Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Audiard Michel Brach Gérard scénario Le décorateur. Il crée le cadre dans lequel sera situé le film, qu'il soit réalisé en studio ou en extérieur. « Que l'on tourne en décors naturels ou en studio, il faut modifier la réalité pour "faire plus vrai que le vrai". Inventer des décors, c'est composer un univers. Bien entendu, cet univers ne doit pas être le mien mais celui du réalisateur. « (Bernard Evein, décorateur de nombreux films français depuis la Nouvelle Vague.) C'est un chef constructeur qui édifiera les décors avec son équipe de menuisiers, maçons, peintres... L'ensemblier les garnira des meubles et objets qui leur donneront caractère et vie. L'assistant-réalisateur. Il décharge le cinéaste de toutes les préoccupations matérielles. « Situé entre le garçon de courses et le confident « (Claude Andreu), il s'efforce en permanence de trouver « avec un charme discret l'obscur objet du désir du metteur en scène « (Jacques Fraenkel, assistant de Luis Buñuel pour, entre autres, le Charme discret de la bourgeoisie et Cet obscur objet du désir). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats réalisateur La scripte. Elle représente la mémoire vivante d'un film et de tous ses participants. « On est la plaque tournante, la gare de triage. Vous devez répondre à des centaines de questions différentes. Le chef-opérateur : "C'était quel diaphragme ?" ; le cadreur : "Quel objectif ?" ; le pointeur : "Quelle distance ?" ; le metteur en scène : "Quelle prise avonsnous prévu de tirer ?" Je lui réponds : "La 2 et la 4." Et lui : "Tirez-moi celle où l'acteur avait sa serviette qui tombait." Et cela, c'est un détail qu'il faut avoir noté. « (Sylvette Baudrot, scripte de plus de 80 films.) Le directeur de la photographie, ou chef-opérateur. Il est responsable de l'esthétique de l'image et de sa qualité technique. Bien avant le tournage, il prépare, avec le réalisateur et d'autres artistes comme le décorateur, l'ambiance lumineuse que projecteurs et filtres devront donner à chaque scène. « Comme le compositeur portant dans sa tête sa matière sonore faite de rien, il doit se représenter les évolutions de la lumière, sa densité, son timbre, son dialogue avec les objets et les corps. « (Paul Guth, écrivain.) Le cadreur, qui détermine le contenu de l'image, le pointeur, qui effectue la mise au point, le chef électricien et son équipe sont les collaborateurs directs du chef-opérateur. L'ingénieur du son. Il est responsable du décor sonore d'un film. Il en capte - avec ses micros et magnétophones - les voix, bruits et sons dont il modulera à volonté l'intensité, la tonalité, le relief « comme une masse, un ensemble qu'il faut mettre en scène et orchestrer « (Luc Yersin, ingénieur du son). Costumiers, habilleurs, maquilleurs. Ils sont présents pendant toute la durée du tournage pour que l'image du comédien sur l'écran corresponde à celle dont a rêvé le réalisateur, avec les vêtements, les tissus et les fards susceptibles de mettre en valeur cette image. Les acteurs. Sans leur présence, leur talent et leur prestige, le cinéma n'exercerait pas la magie qui est la sienne. Deux d'entre eux, de génération différente mais rompus l'un et l'autre à la pratique de leur art sur les planches et devant la caméra, ont ainsi caractérisé leur métier d'acteur de cinéma. Richard Bohringer : « Au cinéma, on est un coureur de 50 mètres qui refait son départ cinq fois et doit prouver sa force musculaire et sa concentration. Au théâtre, on fait un 10 000 mètres en partant à fond et en s'arrêtant à la fin, épuisé. « Edwige Feuillère : « Il faut, dans tout ce va-et-vient, rester non pas soimême, mais le personnage qu'on porte en soi et qui, à chaque minute, est assailli, bousculé, jeté hors de votre portée par le bruit, les allées et venues du personnel technique et des touristes du septième art. « Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bohringer Richard Feuillère (Caroline Cunati, dite Edwige) Le musicien. La musique a toujours été la fidèle compagne du septième art. Lorsqu'il était muet, elle était improvisée par un pianiste ou une petite formation installés au pied de l'écran. Parfois, lors des premières de films prestigieux, un grand orchestre exécutait la partition spécialement écrite par un musicien réputé : Camille Saint-Saëns, Arthur Honegger, Dimitri Chostakovitch, Erik Satie... Depuis l'avènement du son, presque tous les films sont commentés musicalement par des compositeurs qui interviennent, le plus souvent, après le tournage et trouvent l'inspiration, en accord avec le cinéaste, à la vision du premier montage des images. « Je pense que la musique de film exprime ce que l'acteur ne peut montrer ou dire. La musique procure, essentiellement et inconsciemment, une série de points d'appui ou de repères au spectateur. Ce n'est pas toujours apparent et vous n'avez pas à le savoir, mais cela contribue au fonctionnement. Je crois que Cocteau disait qu'une bonne musique de film pouvait donner l'impression de ne plus savoir si c'était la musique qui poussait le film en avant ou si c'était le film qui entraînait la musique. « (Bernard Herrmann, musicien.) Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Herrmann Bernard Le monteur. C'est lui qui donne sens et rythme au film en sélectionnant, organisant et assemblant les plans réalisés durant le tournage. C'est lui qui, en quelque sorte, termine le film en liaison étroite avec le metteur en scène, ainsi que le confirme Alain Resnais qui fut monteur avant d'être cinéaste : « Je m'efforce de collaborer de très près avec le monteur, tout en lui laissant une grande liberté de création : chaque matin, nous nous concertons, nous étudions les possibilités de raccords, nous prenons les décisions qui seront appliquées l'après-midi. En principe, le monteur a suivi le processus depuis le départ : il a lu le scénario, visionné les "rushes" et participé au choix des prises. Et quelquefois, il nous rend même visite sur le plateau. « Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats montage Resnais Alain Complétez votre recherche en consultant : Les livres film - le rôle de l'habilleuse, page 1902, volume 4 La sortie du film Le montage des images et des sons terminé, le film est envoyé au laboratoire pour étalonnage des couleurs et tirage d'autant de copies que le distributeur en exige pour l'exploitation commerciale. S'il s'agit d'un film étranger, il peut être projeté en version originale et des sous-titres français sont alors gravés sur la pellicule ; il est plus fréquemment doublé (ou postsynchronisé) par des acteurs qui, en auditorium, substituent leur voix à celle des comédiens d'origine, qui donnent ainsi au spectateur l'impression de s'exprimer en français. Puis le film arrive dans les salles où son sort est remis entre les mains du directeur et du projectionniste, les seuls dont les noms ne figurent pas au générique alors même que leur intervention est décisive : de leur professionnalisme dépendent, en effet, l'intégrité et le succès d'une oeuvre fignolée des mois durant dans ses moindres détails : cadrages, mise au point, équilibre de la piste sonore... Soit elle apparaît au public telle qu'elle fut conçue et réalisée, dans toute sa splendeur ; soit elle lui est livrée défigurée, avec des images sans netteté, décadrées, tachées et une bande-son assourdissante ou inaudible... Grandeur et précarité d'un art dont les oeuvres, de leur conception à leur consommation, ne peuvent échapper aux caprices de la technique ! Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cinéma - L'industrie - L'exploitation cinéma - L'industrie - La distribution Les livres film - la cabine de projection, très moderne, du cinéma parisien le Max Linder, page 1905, volume 4 film - une cabine de projection en 1924,, page 1905, volume 4 France - publicité de la Gaumont, page 2046, volume 4 affiche - Affiche pour le film la Haine, de Mathieu Kassovitz, page 54, volume 1 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cinéma effets spéciaux Hollywood Les indications bibliographiques V. Amiel, Après le clap, Gallimard, Paris, 1995. J.-P. Berthomé, Avant le clap, Gallimard, Paris, 1995. R. Bonnell, la 25e Image : une économie de l'audiovisuel, Gallimard/Femis, Paris, 1989. M. Chion, le Cinéma et ses métiers, Bordas, Paris, 1990. V. Pinel, Techniques du cinéma, PUF, « Que sais-je ? «, Paris, 1989 (1981) ; le Siècle du cinéma, Bordas, Paris, 1994 ; les Métiers du cinéma, Milan, Toulouse, 1995.

« réalisateur scénario Le plan de travail. Il peut y avoir une part plus ou moins importante d'improvisation au moment du tournage, par exemple pour intégrer le jeu propre des acteurs, même si un découpage technique élaboré a été réalisé.

Mais, de toute façon, celui-ci doit être assez précis pour que les principaux collaborateurs du film puissent prévoir et regrouper tout ce qui sera nécessaire, le 23 e jour du tournage par exemple, pour un certain nombre de plans.

Lors du découpage technique, les plans seront numérotés dans l'ordre où ils apparaîtront sur l'écran, qui n'est pas nécessairement l'ordre dans lequel ils auront été tournés. Le plan de travail établi par la production et l'équipe de réalisation doit tenir compte d'impératifs résultant de l'indisponibilité d'un acteur ou des lieux de tournage.

Il faut aussi prévoir de filmer ensemble des plans exigeant de coûteux déplacements, même s'ils ne se suivent pas dans l'histoire racontée, et regrouper les séquences qui se déroulent en studio, dans un même décor.

Il s'ensuit qu'on peut jouer la mort d'un personnage de 75 ans au 9 e jour de tournage (studio) et son mariage à 25 ans au 31 e jour (extérieur en Bretagne).

Ainsi, une scène pourra être composée de plans tournés en des lieux et des moments différents. Lors de la prise de vues, il appartiendra au réalisateur d'aider ses interprètes à imaginer l'expression qui convient au fragment d'action que l'on tourne.

La scripte (secrétaire de la réalisation et de la production) devra, de son côté, prévoir les faux raccords possibles et signaler tout détail qui risquerait de nuire à la continuité d'une scène tournée en des lieux et temps différents.

Par exemple, il ne faut pas que le personnage qui passe la porte d'une salle de ferme reconstituée en studio parisien ait une autre cravate lorsque, une douzaine de jours après, il se dirigera vers cette porte dans la cour d'une réelle ferme bretonne. Il s'agit ainsi, avant le premier jour de prise de vues, de mettre en œuvre une organisation complexe, où la coordination entre différents métiers et un minimum de rigueur financière doivent être au service de l'art.

Le talent, pour un réalisateur, consiste bien souvent à tirer parti de contingences très lourdes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats plan - 4.CINÉMA, TÉLÉVISION réalisateur Complétez votre recherche en consultant : Les médias film - plan, cadre, séquence Les livres film - signature du contrat du légendaire Autant en emporte le vent, le 24 août 1938, page 1900, volume 4 Tournage et finitions Extérieur et studio. Le public peut se demander pourquoi on continue de construire d'onéreux décors alors que la maniabilité des caméras, leur synchronisation facile avec des magnétophones légers ont incité nombre de réalisateurs à tourner en décors réels.

Remarquons d'abord que les studios offrent ateliers, magasins, bureaux, restaurants, loges, salles de coiffure, de maquillage, de projection, etc., plus faciles à utiliser que des installations mobiles. D'autre part, le fait de tourner en extérieur ne supprime pas l'utilisation de projecteurs (il faut « éclaircir » les ombres denses créées par le soleil, ou limiter l'illumination directe de celui-ci).

Et filmer dans un appartement réel rend la composition de l'éclairage plus. »

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