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certaines de ses obligations qu'un partage des rôles avait été au préalable établi.

Publié le 31/10/2013

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certaines de ses obligations qu'un partage des rôles avait été au préalable établi. nsuite parce qu'on aurait tout à fait tort de considérer Louis Napoléon comme une sorte de béotien, insensible ux grands mouvements de son temps. Parmi d'autres, Pasteur et Fustel de Coulanges eurent accès à son ntimité. On interpréta devant lui Meyerbeer et Gounod. De même, il aida Renan, à ses débuts, appuya Viollete-Duc pour la restauration du château de Pierrefonds et pour le lancement de la première politique de auvegarde du patrimoine. Sainte-Beuve fut assez considéré pour être fait sénateur -- il est vrai qu'avec autier, About et bien d'autres il ne dédaignait pas de prêter sa plume au très officiel Moniteur. En 1863, quand es toiles de plusieurs futurs impressionnistes furent boycottées par les organisateurs du Salon, c'est encore ouis Napoléon qui permit aux « réprouvés « et aux « refusés « d'exposer leurs oeuvres; et cela non sans uelque mérite, car le siècle semblait n'éprouver aucune indulgence pour ce qu'il considérait comme un genre e facétie ; le second Empire -- mais son chef en fut-il vraiment ému? -- restera ainsi celui de l'interdiction de orenzaccio, des poursuites contre Madame Bovary et du procès (pourtant révisé) contre les Fleurs du mal. renons garde d'oublier, enfin, que Louis Napoléon a gardé le goût de l'étude, de l'érudition et de l'écriture. t si ses centres d'intérêt, faute de temps, sont forcément limités, il reste un passionné d'histoire. Ainsi 'explique l'étonnante entreprise dans laquelle il décide de se lancer vers 1860: écrire une Vie de César. Il éussira cette gageure avec l'aide d'une petite équipe d'où émergent Hortense Cornu -- encore elle --, Mérimée, Mocquard, Alfred Maury, de l'Institut, Saulcy, l'amiral Jurien de La Gravière, Longpérier, et surtout ictor Duruy qu'il apprendra ainsi à connaître... la Cour, comme dans tout milieu de ce type, les avidités étaient grandes et les jalousies féroces. D'autant que 'air du temps est au développement économique, donc à la spéculation financière. Tout ce petit monde hamarré s'ingénie à boursicoter. l n'y a peut-être pas d'exagération dans la célèbre apostrophe de Gambetta à l'encontre de Rouher, bien des nnées plus tard, même si Louis Napoléon n'était vraisemblablement pas la cible la mieux choisie: « Vous 'étiez pas des gouvernants, vous étiez des jouisseurs. « t il est vrai que la Cour se complaisait à la fois dans la fête et dans la spéculation. ophie, la jeune femme que Morny allait épouser et ramener à Paris au terme de son ambassade extraordinaire Moscou, et qui, longtemps familière de la Cour du tsar, disposait d'une base de comparaison, ne mâchait pas es mots. « Ils sont tous prostoi (vulgaires) «, assurait-elle... on mari ne méritait pas ce qualificatif, mais il incarnait, sans beaucoup s'en cacher, la force de ce échaînement des intérêts. 'était lui qui morigénait sa maîtresse, Fanny Le Hon, coupable à ses yeux de prendre trop à coeur la disgrâce rovisoire dont il avait été l'objet après le décret sur la dotation des Orléans : « Si vous voulez que le million nvesti par votre famille dans l'opération du coup d'État demeure une bonne opération, il est urgent de changer 'humeur. « ans le fond, les relations ambiguës de Louis Napoléon et de Morny sont assez révélatrices de celles qu'il ntretenait avec l'ensemble de son environnement. Relations en l'occurrence presque obligées, car Morny était son frère, le « presque « ayant son importance puisque, après tout, ce n'était qu'un frère « officieux «. Relations aites simultanément d'attirance et de répulsion. Comme le reste de l'entourage, Morny était, aux yeux de Louis apoléon, tout à la fois encombrant, insupportable et indispensable. ais, du moins, Louis Napoléon ne trempa jamais personnellement dans les combines qui, autour de lui, se onnaient si souvent libre cours. Au contraire, il chercha à les contenir et à y mettre bon ordre. e ton de son intervention dans la querelle sordide qui opposa Morny à son ex-maîtresse en est une bonne illustration. Il obligea le duc à verser 3 millions et demi à la belle éplorée ; et prit la plume pour lui expliquer les mobiles de son arbitrage: « ... Il y a des situations où la publicité vous tue quand bien même l'adversaire aurait tous les torts. Ainsi, quand on a vécu pendant vingt-cinq ans avec une femme, cette femme-là aurait beau être votre débitrice, le monde n'admet pas la discussion des comptes faite publiquement [...]. Il fallait à tout prix éviter un procès. J'ai fait tous mes efforts pour arriver à ce résultat [...]. Aussi, quoique vous trouviez peut-être que vos intérêts pécuniaires aient été lésés, je crois vous avoir rendu un très grand service, car la source des accusations contre vous se trouve tarie [...]. C'est pour ce motif que j'ai sans cesse désiré vous voir retirer des affaires. Si vous avez réalisé des bénéfices dans les entreprises industrielles, je suis persuadé que vous l'avez fait légitimement et honorablement, mais je vous signale ces faits pour vous prouver tout le danger des affaires. « Il reste que cette Cour et cet entourage obligé -- conséquence directe du rétablissement de l'Empire -- n'auront rien ajouté à la gloire de Louis Napoléon. Ils lui auront même beaucoup coûté. Car le groupe de pression ainsi constitué ne devait pas manquer de peser lourd. Mais bien rarement dans le sens voulu par l'empereur. *** Une fois l'Empire fait et ainsi organisé, il devient en effet de plus en plus évident que Louis Napoléon ne pourra ompter que sur lui-même pour atteindre les objectifs qu'il s'est assignés, et qu'il ne reniera jamais. D'après les textes et, d'ailleurs, dans l'esprit de tous, c'est lui qui détient le pouvoir. Un pouvoir personnel. Quasi absolu, au moins au début. Mais l'exercice de tout pouvoir est en fait une lutte incessante contre l'impuissance. L'impuissance qu'on découvre en mesurant le long chemin à parcourir entre un ordre, une orientation, une consigne et leur exécution, intelligente, réaliste et néanmoins fidèle; l'impuissance, née des obstacles innombrables qu'on rencontre, liés à la paresse, au conformisme, aux réticences, aux oppositions, aux incompréhensions, à l'absence réelle d'adhésion. Et ce qui est vrai de tout pouvoir vaut tout particulièrement pour celui de Louis Napoléon. l est le seul à croire aux politiques qu'il entend conduire. Aux difficultés habituelles des gouvernants qui tentent d'accomplir un dessein s'ajoutent celles tenant au fait que personne d'autre que lui ne croit à ce dessein. Les rouages de l'État sont donc au moins autant des éléments de résistance à sa volonté que des auxiliaires. C'est d'abord de ceux qui devaient le servir qu'il avait à se défier. Dès l'origine, la Cour, le Sénat, le Corps législatif, le Conseil d'État, les ministres incarnent le conservatisme... et, donc, fût-elle larvée et non affichée, une opposition à l'empereur, dans tous les domaines, intérieur et extérieur, économique, social, politique. Étrange et permanent combat que celui de cet homme seul contre ceux qui le soutiennent. Jeu subtil du chat et de la souris. Manège fait de concessions incessantes à l'air du temps, alternant avec de brutales déterminations qui permettent enfin, parfois, souvent, d'aller de l'avant. Ce conflit feutré, qui ne dit pas son nom, animé par des partenaires qui n'en ont guère conscience, éclaire l'impression laissée à la postérité par un régime qui, sans cette clé, resterait totalement incompréhensible... Car si les ambiguïtés, les équivoques, les contradictions abondent, elles sont le fait de Louis Napoléon, et sans doute son mérite et sa gloire. Il en est seul responsable. Si ce n'était lui, tout serait clair, limpide, cohérent: on aurait un régime autoritaire, pratiquant, à l'intérieur et à l'extérieur, une politique de réaction. Ce n'est pas, ce ne sera pas le cas. Il faut ainsi prendre garde avant de dépeindre Louis Napoléon comme une sorte d'autocrate. Il est vrai, pour prendre l'exemple de la liberté de la presse, qu'il n'en fit pas, au moins pendant les premières années du règne, l'une de ses priorités -- c'est le moins qu'on puisse dire... Des textes restrictifs, d'une part, des subsides généreusement versés à nombre de journaux et de rédacteurs, d'autre part, correspondent à une conception pour le moins craintive et dirigiste. Si subsistent des organes d'opposition, force est d'admettre qu'ils se cantonnent, un certain temps du moins, dans une prudente réserve afin d'éviter les coups de la loi. C'est le cas de la Gazette de France, légitimiste, du Journal des Débats, orléaniste, et de quelques organes libéraux. On ne saurait d'ailleurs prétendre que lorsque la liberté reviendra, l'extraordinaire déferlement de critiques, d'attaques, d'injures que l'empereur aura à endurer ne fera pas regretter à son entourage l'heureux temps où, du moins, le pire était évité. Mais si ses rapports initiaux avec le « quatrième pouvoir « relèvent d'une approche, disons-le, assez passéiste, il eut en revanche plus de respect pour le troisième. Quand, publiant les papiers secrets du second Empire, on chercha à montrer comment l'Empereur pesait sur les décisions judiciaires, on ne trouva guère qu'une lettre de Conti au président Benoît-Champy, ainsi libellée : « L'Empereur voit avec regret le procès civil pendant entre Madame de Magnoncour et ses deux fils, dont l'un est officier de la Garde Impériale. « Sa Majesté désirerait qu'il vous fût possible d'amener le rapprochement des parties et de prévenir par la conciliation le fâcheux retentissement d'une lutte judiciaire. « On conviendra que c'est peu! De même comment prétendre que Louis Napoléon a voulu et mis en place un État policier? Certes le pays est « surveillé «. Comme par le passé, les procureurs généraux sont chargés d'une mission où les limites entre l'information générale et la surveillance sont indécises. La gendarmerie est active; la conception de l'ordre qu'elle doit mettre en oeuvre est étendue, sans cependant franchir la frontière qui conduirait à l'inquisition. La police dispose de larges pouvoirs en ville ; pour autant, la dimension de ses effectifs -- rapportés aux trente-six millions d'habitants -- interdit tout rapprochement rétrospectif avec des modèles que l'expérience récente nous a appris à connaître. Nous savons trop bien à présent ce que sont les Etats policiers pour refuser d'y inclure un régime qui, certes, surtout à ses débuts, se garde de tout et de tous, mais qui est finalement resté tout à fait débonnaire. Si, au commencement du règne, certaines décisions sont prises qui frisent le ridicule, comme l'interdiction aux colporteurs de distribuer livres et écrits non estampillés par la préfecture, comme la suppression des agrégations d'histoire et de philosophie ou celle des chaires de Guizot, Michelet et Victor Cousin, si les lendemains de l'attentat d'Orsini sont marqués par une fâcheuse nervosité, on exagérerait beaucoup en prétendant que l'Empire fut un régime dictatorial. Une soupape existe. C'est probablement l'empereur lui-même. Cela ne tient pas qu'à la placidité de son tempérament; mais à sa conviction, fermement établie, que c'est par l'adhésion et non par la contrainte que le régime pourra perdurer. Cette conviction est la sienne. Elle n'est pas unanimement partagée, tant s'en faut. Comment s'étonner, dès lors, de certaines singularités dans les méthodes d'action de Louis Napoléon? On a parlé, à son sujet, d'entêtement dans l'indécision. En fait, à qui pourrait-il se confier, quand il prépare une décision dont il sait qu'elle ne correspond pas à l'opinion dominante, ou pis encore, qu'elle va à l'encontre de ce qui est souhaité par la plupart de ceux qui l'entourent? Alors, il garde ses réflexions pour lui, attendant, au risque de paraître tergiverser, l'heure où les choses seront mûres et les circonstances propices. Et, soudain, il décide, fait connaître sa résolution, n'en démord plus et, négligeant les objections, va droit au but qu'il s'est fixé. C'est ainsi, et seulement ainsi, qu'il peut parvenir à conduire une politique en opposition si fréquente avec son entourage immédiat et, plus généralement, en opposition avec les forces qui lui ont apporté leur soutien. Dès lors, ses façons de faire rompent avec les habitudes. Elles contredisent même le système, puisqu'il lui faut jouer contre le système. L'utilisation du secret, la recherche de voies parallèles ne sont donc pas seulement des anies, des séquelles de son passé aventureux et de ses complots. Elles correspondent pour lui à une écessité. e là vient aussi la propension qui sera la sienne d'aller chercher hors de la hiérarchie officielle, hors de 'appareil de l'État, certains conseillers, porte-parole et chargés de mission. Ainsi s'explique le rôle que joueront es frères Pereire, Paulin Talabot ou Michel Chevalier, pour ne citer qu'eux. Ces hommes sont souvent des saint-simoniens. Ils ont en commun d'être à la fois des théoriciens, partageant es vues de l'empereur et des praticiens aptes à l'action. Ils brûlent d'expérimenter sur le terrain les idées dont ils sont porteurs, et savent gré à l'empereur de le leur permettre. Quand ils sont hors du système, Louis Napoléon réussit à les imposer, ou du moins à les utiliser en se portant lui-même à l'avant. S'ils sont déjà dans le système, il leur octroie des pouvoirs exorbitants : ce sera le cas pour Haussmann, à la préfecture de la Seine, ou encore pour Vaïsse, préfet du Rhône. Du coup, l'entourage et le personnel politique officiel sont assurés d'une très grande stabilité. Profitable au début, cette stabilité apparaîtra aussi, bien vite, comme l'indice d'une incapacité de l'empereur à attirer vers lui des hommes nouveaux et d'autres générations que celles qui s'étaient initialement engagées. La longévité du personnel gouvernemental est pourtant, d'abord, l'effet d'une volonté délibérée de Louis Napoléon. Il n'aime pas à changer de têtes. Il déteste blesser, on l'a dit. Quand il procède aux remaniements que peuvent lui imposer les circonstances, il s'agit presque toujours de permutations, rarement d'évictions. Louis Napoléon a pour règle de maintenir une certaine hétérogénéité dans l'équipe, de manière à en assurer un relatif équilibre et à pouvoir, le cas échéant, opposer les uns aux autres, ou varier les combinaisons. D'ailleurs à quoi bon changer les hommes, puisque -- sauf rarissime exception -- il n'aurait pas d'autre solution de remplacement que le recours à tel ou tel de ces grands bourgeois, ralliés mais foncièrement orléanistes, hostiles aux conceptions qui sont les siennes? ar Louis Napoléon a vu juste : en dehors de Persigny, qui est vraiment bonapartiste? Il n'y a guère qu'Émile llivier et Victor Duruy pour avoir réellement épousé, chacun à sa manière, les idées de l'empereur... omment en être surpris? Il n'y avait pas d'élite bonapartiste. La plupart des compétences dont Louis Napoléon ut s'entourer étaient celles d'hommes que rien, vraiment rien ne prédisposait à partager ses propres rêveries. e sont des bourgeois, parfois même, on l'a dit, de grands bourgeois, généralement nés au début du siècle, ue le barreau, par exemple, a amenés à la vie parlementaire et qui ont commencé leur carrière sous la onarchie de Juillet. Avant tout des hommes d'ordre, qui n'exècrent rien tant que la révolution et les rouges. Ils 'aiment pas toujours les curés, mais tiennent à la religion en tant qu'instrument de la stabilité sociale. Ce ne ont pas des théoriciens ou des idéologues, mais des hommes de dossiers. Ce qu'ils recherchent pour euxêmes, c'est le pouvoir et parfois, accessoirement, l'argent. Le reste -- y compris pour nombre d'entre eux, la ie mondaine -- importe peu. Dans la conduite des affaires, ils sont capables de méchanceté et de haine, et eurs rivalités sont violentes. Au moins ont-ils généralement le sens du service de l'État même s'ils l'assimilent arfois exclusivement à la pérennité de l'ordre social. Ils sont attachés à l'empereur dans la mesure où il incarne le système, mais restent out à fait imperméables au côté mythique du personnage. A cet égard, ils peuvent considérer Morny comme

« *** Une foisl'Empire faitetainsi organisé, ildevient eneffet deplus enplus évident queLouis Napoléon nepourra compter quesurlui-même pouratteindre lesobjectifs qu'ils'est assignés, etqu'il nereniera jamais. D'après lestextes et,d'ailleurs, dansl'esprit detous, c'estluiqui détient lepouvoir.

Unpouvoir personnel.

Quasi absolu, aumoins audébut.

Maisl'exercice detout pouvoir estenfait une lutte incessante contrel'impuissance. L'impuissance qu'ondécouvre enmesurant lelong chemin àparcourir entreunordre, uneorientation, une consigne etleur exécution, intelligente, réalisteetnéanmoins fidèle;l'impuissance, néedesobstacles innombrables qu'onrencontre, liésàla paresse, auconformisme, auxréticences, auxoppositions, aux incompréhensions, àl'absence réelled'adhésion.

Etce qui estvrai detout pouvoir vauttoutparticulièrement pour celui deLouis Napoléon. Il est leseul àcroire auxpolitiques qu'ilentend conduire.

Auxdifficultés habituelles desgouvernants quitentent d'accomplir undessein s'ajoutent cellestenant aufait que personne d'autrequeluine croit àce dessein. Les rouages del'État sontdonc aumoins autant deséléments derésistance àsa volonté quedesauxiliaires. C'est d'abord deceux quidevaient leservir qu'ilavait àse défier. Dès l'origine, laCour, leSénat, leCorps législatif, leConseil d'État,lesministres incarnent leconservatisme... et, donc, fût-elle larvéeetnon affichée, uneopposition àl'empereur, danstouslesdomaines, intérieuret extérieur, économique, social,politique. Étrange etpermanent combatquecelui decet homme seulcontre ceuxquilesoutiennent.

Jeusubtil duchat et de lasouris.

Manège faitdeconcessions incessantesàl'air dutemps, alternant avecdebrutales déterminations qui permettent enfin,parfois, souvent, d'allerdel'avant. Ce conflit feutré, quineditpas son nom, animé pardes partenaires quin'en ontguère conscience, éclaire l'impression laisséeàla postérité parunrégime qui,sans cette clé,resterait totalement incompréhensible...

Car si les ambiguïtés, leséquivoques, lescontradictions abondent,ellessontlefait deLouis Napoléon, etsans doute sonmérite etsa gloire.

Ilen est seul responsable.

Sice n'était lui,tout serait clair,limpide, cohérent: on aurait unrégime autoritaire, pratiquant, àl'intérieur etàl'extérieur, unepolitique deréaction. Ce n'est pas,cene sera paslecas. Il faut ainsi prendre gardeavantdedépeindre LouisNapoléon commeunesorte d'autocrate. Il est vrai, pour prendre l'exemple delaliberté delapresse, qu'iln'en fitpas, aumoins pendant lespremières années durègne, l'unedeses priorités —c'est lemoins qu'onpuisse dire...Destextes restrictifs, d'unepart, des subsides généreusement versésànombre dejournaux etde rédacteurs, d'autrepart,correspondent àune conception pourlemoins craintive etdirigiste.

Sisubsistent desorganes d'opposition, forceestd'admettre qu'ils se cantonnent, uncertain tempsdumoins, dansuneprudente réserveafind'éviter lescoups delaloi.

C'est le cas delaGazette deFrance, légitimiste, duJournal desDébats, orléaniste, etde quelques organeslibéraux. On nesaurait d'ailleurs prétendre quelorsque laliberté reviendra, l'extraordinaire déferlementdecritiques, d'attaques, d'injuresquel'empereur auraàendurer nefera pasregretter àson entourage l'heureuxtempsoù, du moins, lepire était évité. Mais sises rapports initiauxavecle«quatrième pouvoir»relèvent d'uneapproche, disons-le,assezpasséiste, il eut enrevanche plusderespect pourletroisième.

Quand,publiant lespapiers secretsdusecond Empire, on chercha àmontrer comment l'Empereur pesaitsurlesdécisions judiciaires, onne trouva guèrequ'une lettrede Conti auprésident Benoît-Champy, ainsilibellée : « L'Empereur voitavec regret leprocès civilpendant entreMadame deMagnoncour etses deux fils,dont l'un est officier delaGarde Impériale. « Sa Majesté désirerait qu'ilvous fûtpossible d'amener lerapprochement desparties etde prévenir parla conciliation lefâcheux retentissement d'uneluttejudiciaire.

» On conviendra quec'est peu! De même comment prétendre queLouis Napoléon avoulu etmis enplace unÉtat policier? Certeslepays est« surveillé ».Comme parlepassé, lesprocureurs générauxsontchargés d'unemission oùles limites entre l'information généraleetlasurveillance sontindécises.

Lagendarmerie estactive; laconception del'ordre qu'elle doitmettre enoeuvre estétendue, sanscependant franchirlafrontière quiconduirait àl'inquisition.

La police dispose delarges pouvoirs enville ;pour autant, ladimension deses effectifs —rapportés auxtrente-six millions d'habitants —interdit toutrapprochement rétrospectifavecdesmodèles quel'expérience récentenous a appris àconnaître.

Noussavons tropbien àprésent ceque sont lesEtats policiers pourrefuser d'yinclure un régime qui,certes, surtout àses débuts, segarde detout etde tous, maisquiestfinalement restétoutàfait débonnaire. Si, aucommencement durègne, certaines décisions sontprises quifrisent leridicule, commel'interdiction aux. »

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