Charles-Albert de Savoie

Roi de Sardaigne né à Turin, mort à Oporto en Portugal (1798-1849). Charles-Albert de Savoie, de la branche de Carignan, connut dans sa jeunesse la triste vie de l'exilé. Héritier présomptif du trône, bien que cousin assez éloigné des derniers rois du Piémont, il se trouva tout à coup au milieu de grands événements en 1821, lorsque Victor-Emmanuel Ier abdiqua en faveur de son frère Char-les-Félix et, ce dernier étant absent, confia la régence à Charles-Albert. Le mouvement constitutionnel ayant échoué, Charles-Albert, qui n'y était pas resté étranger, fut accusé, à tort, de duplicité et de trahison. Traité très durement par Charles-Félix, Charles-Albert finit par se convertir à la réaction. Roi de Sardaigne dès 1831, il voulut introduire d'importantes réformes en ses Etats, tout en demeurant l'ennemi du libéralisme et de la démocratie. Son animadversion pour l'Autriche et l'exemple de Pie IX le poussèrent en 1848 dans le camp d'une révolution, qu'il espérait tenir en bride; il mena avec ardeur la guerre contre l'Autriche, mais durement battu à Novare (mars 1849), il renonça au trône et partit pour l'exil. Esprit incertain, tourmenté, plein de contradictions, Charles-Albert, ouvrit toutefois le chemin à l'intervention décisive de la maison de Savoie dans le Risorgimento.