Cité de Dieu (la).
Publié le 24/10/2013
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«
toire, du rapport étroit entre le religieux et le politique, de ! 'intrication de la Cité ter
restre et de la Cité céleste, et finalement de l'histoire
du salut et de l'histoire tout court.
~ Voir les sections 1-10 du livre 1.
2.
RÉFUTATION DU PAGANISME
t L'ouvrage de saint Augustin s'ouvre sur une réfutation du paganisme et une histoire
de Rome jusqu'à son pillage par Alaric.
Tout l'effort d'Augustin vise à blanchir tota
lement le christianisme du soupçon d'être à l'origine de la décadence et de la déroute
de Rome.
La Cité de Dieu commence par
un portrait sans fard de la déconfiture poli
tique : Rome, la Cité terrestre, est saccagée et livrée aux Barbares.
Quel sens donner à cet
événement?
Il pourrait s'interpréter« rétrospectivement», sil 'on peut dire, du point de
vue de l 'Antiquité païenne.
Rome est abandonnée par la protection des dieux qu'elle a
trahis en adoptant la religion chrétienne.
Augustin va répondre
«à ces hommes»,
« adversaires du nom du Christ», qui préfèrent leurs anciens dieux à leur divin Créateur.
t Les livres 1-V s'attachent d'abord à démontrer que le paganisme était incapable
d'assurer à ses fidèles la sécurité et le bonheur terrestres.
Pour cela, saint Augustin va
faire témoigner le paganisme contre lui-même.
Virgile déclare que les fondateurs de
Rome y ont apporté le culte et les pénates de Troie vaincue.
C'est avec des dieux déjà vain
cus, aux dires même de Virgile, que Rome fut fondée.
Puis Rome a assimilé progressi
vement tous les dieux des peuples dont elle triomphait, donc toujours et encore des dieux
vaincus, et des dieux
de vaincus: des dieux incapables d'assurer
le salut dans la guerre.
t L'histoire de l' Antiquité regorge de défaites et de saccages de villes ou de peuples
n'ayant pas abandonné leurs dieux.
Le cas de Rome n'est donc pas un cas à part,
auquel
il faudrait trouver une explication spéciale.
t En revanche, il est sans exemple que tous ceux qui se sont réfugiés dans les églises
et les lieux saints aient été épargnés, comme cela a été
le cas lors du sac de la Ville éter
nelle par Alaric.
Ceux-là mêmes qui aujourd'hui incriminent le christianisme n'ont dû
leur salut et leur survie
qu'au fait qu'ils s'étaient réfugiés dans une église ou un lieu
saint, preuve que
le Dieu du christianisme a bien étendu sa protection sur ceux qui s'en
remettaient à lui pendant la durée du sac (1, 4-8).
t En s'appuyant sur Les Antiquités de Varron et sur des emprunts à Cicéron, saint
Augustin va réfuter point par point le polythéisme en partant de ses formes les
plus grossières
pour s'élever peu à peu aux formes les plus subtiles.
Un éloge
appuyé de Rome dans ses premiers temps et de la vertu de ses fondateurs
(Il, fin) per
met de mieux souligner encore à quel point Rome était devenue décadente et infidèle
aux idéaux de ses origines.
Comme l'écrit Salluste, ce qui a cédé sous les coups de l'en
vahisseur,
« ce ne sont que des murs et du bois » ; Rome était depuis longtemps pour
rie de
l'intérieur par le poids des vices et des débauches des Romains eux-mêmes.
t L'effondrement de Rome est donc la suite logique de la décadence de l' Antiquité
païenne.
Cette mise à sac est donc en un sens
salutaire: elle ne fait qu'exposer au grand
jour l'état de décrépitude dans lequel était tombée cette Rome qui ne s'était pas tournée
vers
le Christ.
En faisant de la défaite politique de Rome l'aboutissement logique de
toutes les imperfections de
l' Antiquité païenne, saint Augustin peut d'autant
mieux faire ressortir le christianisme comme seule alternative possible au
triomphe de la barbarie.
t Augustin entreprend ensuite de montrer (livres VI-X) que le paganisme est inca
pable de faire accéder les hommes à la béatitude céleste.
Si Rome était ainsi rongée
par ses vices,
d'où vient qu'il a plu à Dieu de lui accorder un si grand et un si long
empire? Ce n'est plus maintenant l'effondrement de Rome qu'il s'agit d'expliquer,
mais au contraire
sa grandeur et sa pérennité exceptionnelles.
Après avoir réfuté
! 'idée que le cours de ! 'Histoire est gouverné par le destin (Fatum), Augustin explique
pourquoi
il a plu à Dieu de confier pour un temps aux Romains le gouvernement des
peuples de la terre: c'est parce que les anciens Romains poursuivaient plus que tout la
89.
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