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SAINT AUGUSTIN : Les Confessions; Le Maître; La Trinité; La Cité de Dieu

Publié le 13/10/2013

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Il est impossible de retenir ici les apports spécifi­quement théologiques du traité : la doctrine des rela­tions trinitaires, celle du Verbe, etc. Mais il faut sou­ligner qu'il a marqué de façon décisive la pensée occidentale en lui révélant ce qu'est l'intériorité spi­rituelle ; Descartes ou Husserl, par exemple, ont bénéficié, sur ce point, de l'héritage augustinien. Qu'on lise le livre X. On y reconnaît des thèmes néoplatoniciens : la connaissance de soi est identifiée à l'acte de connaître, elle n'implique nullement la distinction dans l'âme d'une partie connaissante et d'une partie connue, elle n'est véritable que si l'âme se sépare du sensible et rentre en elle-même. Mais on y trouve aussi une argumentation qui annonce Des­cartes : Augustin, comme Descartes, s'appuie sur la certitude immédiate de la pensée pour en déduire la spiritualité de l'âme ; c'est par un acte de la pensée pure que l'âme se saisit comme existante ; pour savoir ce qu'elle est, il lui suffit de distinguer « ce qu'elle sait avec certitude « de « ce qu'elle se figure «,

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« 66 GRADUS PHILOSOPHIQUE christianisme : l'Empire est officiellement chrétien et le paganisme, s'il reste vivant, n'y est plus autorisé.

Pour Augustin, la philosophie est quête de la sagesse : c'est un idéal de vie autant que de pensée.

Son œuvre s'inscrit, de ce point de vue, dans le cadre téléologique de la philosophie antique : la fonction première de la philosophie est de déterminer le télos de l'existence humaine, c'est-à-dire sa fin, son but suprême, ce qui rendra l'homme véritablement heu­ reux.

L'Hortensius de Cicéron l'enflamme à l'âge de dix­ neuf ans de l'amour de la sagesse; après une longue phase manichéenne, la lecture des « Platoniciens », c'est-à-dire de Plotin et de Porphyre, l'initie à la réflexion de l'esprit sur lui-même et le libère d'une conception matérialiste de Dieu : il découvre alors l'Être éternel et immuable, réalité immatérielle trans­ cendant son esprit.

Lui restait à trouver la voie qui lui permettrait de « jouir » durablement de Dieu ; la lec­ ture de saint Paul eut un rôle décisif; il découvrit dans le Christ « la Voie qui conduit à la patrie bienheu­ reuse ».

Identifiant le Verbe de l'Évangile de Jean à la Sagesse de l' Hortensius et à l'intelligence plotinienne, il avait trouvé le principe de cohérence de sa philoso­ phie.

Un tel principe exclut à l'évidence la distinction scolastique de la philosophie et de la théologie.

La foi ne met pas en cause l'exercice de la raison, elle l'ouvre à un ordre qui la dépasse; l'homme accède ainsi à l'intelligence de la foi.

L'œuvre d'Augustin ouvre un itinéraire : un itiné­ raire à faire soi-même si on veut entrer dans sa philo­ sophie, car elle est moins un système qu'une quête inlassable de Dieu qui requiert une transformation du sujet.

Les ouvrages majeurs sont à lire en ce sens, qu'il s'agisse des Confessions, de La Trinité ou de La Cité de Dieu ; il en est de même des dialogues de jeunesse, dont on retiendra ici un exemple, Le Maître.

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