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Décès du philosophe Gabriel Marcel

Publié le 19/11/2011

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Le philosophe catholique Gabriel Marcel, né à Paris le 7 décembre 1889, est mort le 9 octobre, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Il vécut une grande partie de son enfance à l'étranger, avec son père qui était diplomate. Agrégé de philosophie en 1910, il était nommé professeur à Vendôme l'année suivante; mais la vie universitaire n'avait pas assez d'attraits pour le retenir longtemps et, en 1922, il se faisait mettre en congé pour commencer à écrire.

« est allée travailler comme ouvnere aux usines Alsthom et qui, la guerre s'étant acharnée sur la France, s'était engagée comme « fille de ferme », vivait véritablement, dans sa chair, une · expérience mystique.

Ce qu'elle espérait, c'était atteindre à la totale possession divine, non point par la contemplation ou la prière, mais par l'engag ement complet dans le siècle et au milieu des hommes.

La souffrance, disait-elle, était pour elle la rencontre avec le Christ .

« Notre moi disparaissant , a-t-elle écrit, doit devenir un trou à travers lequel Dieu et la cré­ ation se regardent ».

L'attente de Dieu était pour elle la grande question et on en retrouve le thème perpétuel à travers tous ses livres : Le journal d'usine, la Condition ouvrière ou La pensa :~teur et la Grâce.

Il y a quelque chose de troublant dans les citations, presque toujours inédites, que fait la biographe de Simone Weil, quelque chose de troublant parce qu'on sent, d'année en année, naître et croître dans l'esprit de la jeune femme la ferme décision d'aller jusqu'à la mort pour se réaliser pleine­ ment.

Son langage est parfois celui de certaines saintes.

« Tu es comme moi un morceau mal coupé de Dieu, écrivait-elle à son amie .

Mais moi, bientôt, je ne serai plus coupée; je serai unie et rattachée ».

Etant parvenue à rejoindre l'Angleterre en 1942, elle espérait pouvoir par­ ticiper aux combats; mais sa santé ne le permettait pas.

Elle aurait voulu revenir en France avec des missions, mais on n'osa pas lui faire affronter de tels dangers.

Elle resta à Londres où elle refusait de s'alimenter pour n'être pas indigne de ceux qui souffraient autour d'elle et dans le monde.

Ainsi mourut-elle.

L'éthique de la maladie mentale L'Organisation mondiale de la Santé a réuni, fin novembre, différents médecins, à Genève, pour débattre de la protection des droits de l'homme et de la médecine.

Le débat valait surtout en ce qui concerne le cerveau.

C'est ce qu'a souligné le professeur Sivadon : « Ce qui spécifie l'expérimentation sur l'homme en psy­ chiatrie et en psychologie médicale, c'est qu'elle comporte plus encore que des risques vitaux, une action sur le psychisme, une manipulation de la personnalité ».

Or, « la nature et le déve­ loppement de son psychisme sont sans commune mesure avec ceux de l'anthropoïde le plus pro­ che de lui ».

Là est le dilemme, car il est impossible et vain de vouloir expérimenter sur les animaux pour connaître le psychisme de l'homme, mais il est dangereux et certainement contestable d'expérimenter sur l'homme.

« Les drogues em­ ployées en psychiatrie , a souligné de son côté le professeur Lebovici, comportent un risque toxicogène moins négligeable que dans les autres spécialités médicales.

La responsabilité des pou­ voirs publics est ici importante et les effets de la publicité, en particulier sur les médecins mal informés de ces risques, doivent être sou­ lignés.

Sous prétexte d'une meilleure adaptation au milieu social, a continué le professeur Lebo­ vici, on en est arrivé, dans divers pays à de véritables aberrations qui risquent de mettre les individus ayant servi aux expériences dans des situations véritablement dangereuses : on sait que certains spécialistes, en proposant la vie en communauté, l'utilisation des drogues, la mise en application de toutes les pratiques sexuelles, ont contribué à écarter de la vie active un certain nombre d'adolescents ».

Pour le professeur américain Lansdell : « La psychochirurgie contemporaine est basée sur une recherche inadéquate et limitée et conduit à bien des risques.

Mais n'exagérons pas les erreurs du passé; la pratique psychochirurgi­ cale peut aider à la compréhension et à l'amé­ lioration de la condition cérébrale.

Il convient de faire des investigations cliniques très éla­ borées une expérimentation sur l'animal très soignée en évaluant l'efficacité et la sûreté des méthodes avant de les utiliser ultérieure ­ ment sur l'homme, et en mettant en place des systèmes de contrôle rigoureux ».

Reste à savoir, pour reprendre la question que pose la Revue française de psychanalyse (Tome XXXVI, Presses Universitaires de France) : « Qu'est-ce que la normalité ? ».

Le critère d'adaptation au milieu vaut-il toujours et partout ? « Qui sommes-nous, d'où venons­ nous, où allons-nous ? » Vieille question dont on ne sait plus s'il est bon, aujourd'hui, de la poser dans les mêmes termes.

« Grattons un peu cette écorce qui entoure les trop-bien-dans­ leur-peau, écrit le psychanalyste Joyse Mac .

Dougall, et que trouvons-nous ? Une psychose en puissance ! J'irai jusqu'à dire que la nor­ malité érigée en idéal est une psychose bien compensée ».

A quel moment, à partir de là les soins doivent-ils commencer ? '. »

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