Élégie

(en grec, « action de dire hélas ») 1 (Ant.) Poème lyrique, caractérisé par l'alternance des hexamètres et des pentamètres, qui finit par se spécialiser dans l'expression des sentiments mélancoliques provoqués par un deuil ou un amour malheureux. 2 (xvie s.) Le genre est repris, mais avec des thèmes très divers : pour Marot, l'élégie est une Épître érotique remplie de casuistique galante, pour Ronsard, un poème d'amour ou de tristesse (Elégie sur le trépas d'Antoine Chateignier); mais aussi une louange des grands avec des thèmes patriotiques (Élégies de cour du Recueil de 1565). 3 (XVIIe s.) Boileau (Art poétique II, 38-57) spécialise l'élégie dans l'amour et le deuil, mais l'amour que chante l'élégie n'est pas forcément triste. 4 (XVIIIe s.) Tout poème sentimental, spécialement d'inspiration amoureuse : ex. les élégies de Parny, de Chénier. 5 (fin du XVIIIe s. — romantisme) Poème triste qui peu à peu s'enrichira de toute la philosophie romantique : ex. Le Lac de Lamartine. De nos jours l'élégie est avant tout un poème qui exprime la mélancolie : ex. Élégie double (Henri de Régnier, Les Jeux rustiques et divins).