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élégie - littérature.

Publié le 28/04/2013

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élégie - littérature. élégie, forme littéraire qui fut définie, dans l'Antiquité, par sa métrique, avant d'être associée à une thématique où domine l'expression de la souffrance et de la mélancolie. À l'origine, le mot « élégie « désigne dans la littérature grecque et latine un poème composé en distiques (strophe de deux vers) formés d'un hexamètre (vers de six pieds) et d'un pentamètre (vers de cinq pieds), ( voir versification). Les élégies classiques étaient souvent des chants de lamentation (comme l'indique son étymologie latine, elegia, du grec elegeia, « chant de deuil «), mais elles traitaient en réalité de thèmes fort divers comme l'amour, la guerre ou la vie de la cité. Chez les Anciens, des poètes comme l'Alexandrin Callimaque et le Latin Catulle pratiquèrent l'élégie sous sa forme d'origine, mais pour exprimer exclusivement la souffrance. C'est à partir de la Renaissance que l'élégie, introduite en France par le traité Défense et Illustration de la langue française (1549) de Joachim Du Bellay, cessa d'être déterminée par sa forme pour se distinguer davantage par sa thématique : invariablement mélancolique, voire funèbre, elle évoque la nature heureuse et menacée, le désespoir amoureux du poète et l'angoisse de la fuite du temps. C'est dans cette veine que Ronsard composa ses Élégies, mascarades et bergeries et Du Bellay ses Regrets. À l'époque classique, il n'y eut que de rares auteurs, comme Mathurin Régnier, Théophile de Viau ou La Fontaine, pour pratiquer l'élégie ; les poètes français dans leur ensemble, tels Malherbe et Boileau, se montrèrent plus enclins à codifier la versification et les genres poétiques qu'à exploiter la sensibilité élégiaque. Boileau, dans son Art poétique, consacra d'ailleurs l'élégie comme un genre poétique secondaire au même titre que le sonnet, l'ode ou l'idylle, par opposition aux grands genres, que sont la tragédie, l'épopée ou la comédie. Il faudra attendre le XVIIIe siècle et la renaissance néoclassique pour voir l'élégie renaître et réinvestir l'inspiration poétique, notamment avec André Chénier et Évariste Parny. Bien que considérée comme une expression mineure de la poésie lyrique, la poésie élégiaque a depuis lors animé des oeuvres poétiques fort diverses, telles que celles de Maurice de Guérin, Lamartine, Marceline Desbordes-Valmore, mais aussi certains textes en prose de Sainte-Beuve et de George Sand. C'est cette même veine qui inspira les complaintes de Verlaine, la spiritualité bucolique de Francis Jammes, le symbolisme sentimental d'Albert Samain. En Angleterre, à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, l'élégie eut plus de succès qu'en France, car les poètes élisabéthains, Edmund Spenser, sir Philip Sidney, John Donne notamment, travaillèrent à donner ses lettres de noblesse au genre, puis Milton établit cette forme avec Lycidas (1637). En outre, la plus célèbre pièce en langue anglaise reste l'Élégie écrite dans un cimetière de campagne (1751) de Thomas Gray. Ajoutons à cette liste les noms de Tennyson et de Shelley, qui, avec sa lamentation pour Keats, Adonais (1821), prolongea cette tradition élégiaque. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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