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émigrés.

Publié le 27/10/2013

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émigrés. n.m. HISTOIRE : nom donné aux personnes qui quittèrent la France pour échapper à la Révolution. L'émigration, le plus souvent vers des pays frontaliers (royaume de Piémont-Sardaigne, principautés rhénanes, Angleterre), mais parfois beaucoup plus loin (Chateaubriand se rendit en Amérique), concerna une population de 150 000 à 160 000 Français. Elle s'étendit progressivement en raison des différentes proscriptions politiques et religieuses prononcées par la Convention montagnarde, de la répression ordonnée par le Directoire et, parfois aussi, de la part des émigrés, d'un refus entêté d'accepter le monde nouveau. Le 17 juillet 1789, le comte d'Artois, frère du roi, accompagné du prince de Condé, de sa famille et du duc de Polignac, quitta le royaume pour se rendre à Turin, autant par refus des concessions accordées par Louis XVI aux États généraux, puis aux émeutiers parisiens, que par peur. Après ce premier départ de la haute aristocratie, différentes vagues se succédèrent, de plus en plus nombreuses au fur et à mesure du durcissement de la Révolution. La chute du roi, le 10 août 1792, la répression contre les prêtres réfractaires, l'instauration d'une justice révolutionnaire durcie par la hantise d'un complot accélérèrent le mouvement et l'amplifièrent. L'émigration ne toucha plus seulement la noblesse, mais également les prêtres (25,2 %) et les roturiers (51 %). Sous la Terreur, les biens des émigrés furent confisqués, et nombre de leurs complices exécutés ; les mesures répressives furent renouvelées par le Directoire à la suite du coup d'État antiroyaliste de 1797. Certains émigrés, en effet, étaient rentrés clandestinement. Ils tentèrent également d'organiser une armée de reconquête (armée de Condé ou des Princes), une cour en exil (la cour de Coblence) ou un gouvernement (à Londres). La plupart, ballottés au gré des événements militaires d'une capitale à l'autre, vécurent dans des conditions matérielles très difficiles. Le retour des émigrés. À partir de 1801, Bonaparte mena une politique de réconciliation et accorda l'amnistie aux émigrés prêts à se soumettre au nouveau régime. Mais ce ne fut qu'à la Restauration que les derniers émigrés revinrent et purent récupérer les biens qui n'avaient pas été vendus (la Charte de 1814 garantissait en effet la possession des biens nationaux). En 1825, Charles X prit une mesure d'indemnisation en faveur des anciens propriétaires (« le milliard des émigrés «) qui, mal présentée par le gouvernement, apparut comme une ultime revanche de la France d'Ancien Régime. L'émigration fut un vivier intellectuel de grande qualité (Chateaubriand, Joseph de Maistre, MMe de Staël). Elle inaugura en outre une attitude politique de refus intransigeant du monde né de la Révolution, qui perdura, du légitimisme jusqu'au pétainisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Charles - FRANCE - Charles X Contre-Révolution Louis - FRANCE - Louis XVIII Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Charles - FRANCE - Charles X Chateaubriand (François René, vicomte de) Contre-Révolution France - Histoire - Les bases de la France contemporaine (1789-1870) - La Révolution (1789-1799) Louis - FRANCE - Louis XVIII milliard des émigrés (loi du) Restauration Révolution française - La Convention jacobine et la Terreur (2 juin 1793-27 juillet 1794) Villèle (Jean-Baptiste Guillaume Joseph, comte de)

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