Encyclopédie littéraire: développement composé

Développement : partie centrale d'une dissertation, qui présente l'analyse approfondie d'une question. Développement composé : réflexion progressive et structurée qui montre les différents aspects d'une question.  

Commentaire

Dans une dissertation obéissant au plan dialectique traditionnel en trois parties (introduction, développement, conclusion), le développement s'ordonne en trois parties de longueur sensiblement identique, qui s'articulent entre elles par de courtes transitions : — 1" partie : la thèse, qui développe le point de vue présenté dans le sujet ; — 2e partie : l'antithèse, qui prend le contre-pied des arguments présentés dans la thèse ; — 3e partie : la synthèse, qui adopte un point de vue relatif sur la question et permet à l'étudiant de présenter son point de vue personnel. Un développement doit être progressif ; il obéit à une dynamique qui fait évoluer la réflexion vers la conclusion. Les arguments qui le composent doivent s'articuler avec rigueur les uns aux autres et former un système démonstratif dans lequel les idées abstraites sont soutenues par des exemples concrets ou par des citations. Un développement composé s'apparente à une discussion.  

Citation

C'est ainsi qu'en présence de la pensée d'un grand écrivain ou d'un critique autorisé, je dois commencer même si je ne partage pas du tout cette opinion, par voir ce qui peut la justifier dans un certain contexte littéraire, historique, politique, etc., et ce n'est qu'ensuite, et d'autant mieux armé pour la discuter que j'en ai saisi la portée, que je peux et dois en montrer les limites, les insuffisances, l'inexactitude dans un autre contexte, etc. En somme l'idée fondamentale de la dissertation, c'est qu'on n'a jamais raison ou tort tout seul, c'est qu'on n'a rien à gagner à s'enfermer dans le « moi, je pense que... «, c'est qu'on trouve souvent sa propre pensée en poussant à fond et jusqu'à ses extrêmes conséquences l'opinion d'un interlocuteur (réel ou supposé), ce qui, par une sorte de bascule intellectuelle, conduit naturellement à un tout autre point de vue. Quant à la « synthèse «, elle n'est pas une façon de se débarrasser du problème par un quelconque artifice de « dépassement «, mais la suite éventuelle du dialogue commencé, une sorte de discussion de la discussion, où l'étudiant peut proposer son point de vue définitif, mais cette fois-ci non brutal, enrichi de toutes les objections dont il a dû tenir compte pour y arriver. (A. Chassang et Ch. Senninger, la Dissertation générale, tome I.)