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espagnol, art - beaux-arts.

Publié le 14/05/2013

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espagnol, art - beaux-arts. 1 PRÉSENTATION espagnol, art, production artistique et architecturale de l'Espagne, des origines à nos jours. 2 PREMIERS TÉMOIGNAGES ARTISTIQUES L'histoire de l'art en Espagne commence dès l'époque paléolithique avec les peintures rupestres d'Altamira, environ 12 000 ans av. J.-C. D'une période plus récente, il subsiste divers vestiges des colonisations successives par les Phéniciens, les Grecs et les Carthaginois. Par la suite, les Romains chassent les Carthaginois d'Espagne lors de la seconde guerre punique (218-201 av. J.-C.) et contrôlent le pays jusqu'au début du Ve siècle de notre ère. De nombreuses oeuvres d'art nous sont parvenues de ces six siècles de colonisation romaine, telles que des mosaïques, des fragments de fresques et des ruines d'édifices divers, dont l'aqueduc de Ségovie, en excellent état de conservation. Cependant, rien de tout cela n'est spécifiquement espagnol. La domination romaine en Espagne est peu à peu mise à mal par les Wisigoths, peuple germanique qui occupe l'essentiel du territoire du Ve au début du VIIIe siècle. Ceux-ci excellent dans le travail du métal et ont également laissé des vestiges architecturaux, surtout de petites églises mêlant éléments romains et byzantins. En 711, l'Espagne est de nouveau conquise, par le sud cette fois. Les Maures, venus du Maroc, occupent rapidement toute la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal). Sous leur domination, une brillante civilisation musulmane prospère en Espagne et, au IXe siècle, un style caractéristique commence à voir le jour, mêlant éléments musulmans et chrétiens. Ce style, appelé mozarabe (littéralement « arabisé «), est généralement considéré comme le début d'une tradition artistique spécifiquement espagnole. 3 ARTS MAURESQUE, MOZARABE ET ROMAN 3.1 Architecture Il subsiste de nombreux édifices musulmans en Espagne, notamment dans le sud du pays où la culture maure s'est profondément enracinée. Les plus célèbres sont la Grande Mosquée de Cordoue (début 785), bâtie sur un plan rectangulaire, dont l'intérieur évoque une forêt de colonnes et d'arcades, la Giralda de Séville, tour-minaret datant de la fin du XIIe siècle, et l'Alhambra de Grenade, palais des derniers souverains maures d'Espagne, construit principalement aux XIIIe-XIVe siècles. Ce dernier édifice est le seul palais musulman médiéval quasiment intact du pays. Extérieurement, l'Alhambra se présente comme une austère forteresse (elle doit son nom arabe al Hambra, « la rouge «, à la couleur des briques employées pour sa construction), mais l'intérieur, fait de marbre et de mosaïque, rempli de jardins ombragés et de fontaines, contraste par son extrême raffinement. Le travail de la pierre est d'une finesse et d'une précision remarquables. L'architecture mozarabe ne se rencontre que dans le nord du pays. C'est le fruit du travail d'architectes et d'artisans qui trouvent dans cette région une certaine indépendance par rapport aux contraintes architecturales très strictes imposées par les Maures. L'architecture mozarabe se caractérise par des arcs en fer à cheval et des coupoles. Le plus grand et le plus imposant édifice de ce style est l'église San Miguel de Escalada, près de León, fondée par des moines ayant fuit Cordoue en 913. Comme l'architecture mozarabe, l'architecture romane est limitée à la moitié nord de l'Espagne car, aux XIe et XIIe siècles, lorsqu'elle s'est développée, le sud était encore aux mains des Maures. En Catalogne (nord-est du pays), l'architecture est influencée par l'Italie, contrairement au reste du pays qui subit l'influence stylistique de la France. L'inspiration musulmane reste néanmoins perceptible, à l'exemple du dôme de la cathédrale de Zamora et d'autres églises de la région du Douro, près du Portugal. La lutte des chrétiens pour chasser les Maures d'Espagne (la Reconquista, « reconquête «) favorise la naissance d'un zèle religieux qui va caractériser l'art espagnol durant des siècles. Le plus célèbre édifice roman d'Espagne est la cathédrale de SaintJacques-de-Compostelle, l'un des hauts lieux de pèlerinage du Moyen Âge. Elle abrite les reliques de l'apôtre saint Jacques, considéré comme le champion de la chrétienté contre l'islam. Commencée en 1078 à l'emplacement d'un précédent édifice détruit par les Maures en 997, elle est consacrée en 1211 ; de nombreux ajouts et modifications ont été réalisés ultérieurement, la façade ouest ayant notamment été achevée au XVIIIe siècle. Très spacieuse, la cathédrale peut accueillir de nombreux pèlerins. Un déambulatoire à l'extrémité facilite la circulation dans l'édifice et plusieurs chapelles renferment des reliques. À de nombreux égards, c'est un édifice comparable aux grandes églises de pèlerinage construites en France sur les quatre grands chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. 3.2 Peinture Les premières peintures espagnoles sont des enluminures de manuscrits mozarabes des VIIIe-Xe siècles (Beatus des Commentaires sur l'Apocalypse de saint Jean [776] de Beato de Liébana, conservé à la cathédrale de Gérone), caractérisées par des formes plates et simplifiées et des couleurs vives. On y perçoit une certaine influence de l'art islamique, mais ces oeuvres ont néanmoins une identité propre. L'héritage de la peinture romane est bien plus riche. Il reste en Espagne plus de fresques romanes que partout ailleurs en Europe, et nul pays (en dehors de l'Italie) ne possède de parements d'autels de cette période en plus grand nombre. La province de Catalogne est, à l'époque, le principal centre de peinture romane du territoire. De nos jours, le musée d'art catalan de Barcelone abrite une magnifique collection de fresques, qui ont été détachées de leur support original et restaurées. Les plus belles proviennent de l'église Saint-Clément de Tahull, consacrée en 1123. La vitalité des lignes et la force des personnages, notamment du Christ en majesté, extraordinairement expressif, en font des chefs-d'oeuvre de l'art roman. 3.3 Sculpture L'Espagne possède également un riche patrimoine de sculptures romanes. L'un des ensembles les plus impressionnants se trouve au monastère de Santo Domingo de Silos, près de Burgos, centre de pèlerinage voué aux reliques d'un saint local, Dominique (Santo Domingo). Le cloître à deux étages est décoré d'une superbe série de chapiteaux sculptés. La sculpture romane espagnole montre souvent des influences françaises, des sculpteurs français ayant travaillé en Espagne pendant cette période, mais ici l'exécution semble être de style islamique. La date de ces sculptures est sujette à controverse, mais on peut raisonnablement l'évaluer à 1100 environ. L'autel du monastère possédait un magnifique parement d'autel (aujourd'hui conservé au musée archéologique de Burgos) en cuivre doré et émail, figurant le Christ et les douze Apôtres, aux visages sculptés en relief. De telles oeuvres ornementales, comportant des matériaux précieux, sont souvent considérées aujourd'hui comme relevant des arts mineurs mais, à l'époque de leur réalisation, elles étaient plus populaires encore que les grandes sculptures. 4 ARTS GOTHIQUE ET MUDÉJAR 4.1 Architecture Le style gothique est introduit en Espagne vers la fin du XIIe siècle par des ordres monastiques venus de France. Arrivés les premiers en Espagne (en 1131), les cisterciens y importent leur style architectural austère. Certains de leurs premiers bâtiments possèdent quelques caractéristiques gothiques -- tels les arcs brisés --, mais restent pleinement romans dans l'esprit. En revanche, le monastère de La Oliva (début 1164) est indéniablement gothique, et généralement considéré comme la première expression de ce style en Espagne. Au XIIIe

« conservé au musée archéologique de Burgos) en cuivre doré et émail, figurant le Christ et les douze Apôtres, aux visages sculptés en relief.

De telles œuvres ornementales, comportant des matériaux précieux, sont souvent considérées aujourd’hui comme relevant des arts mineurs mais, à l’époque de leur réalisation, elles étaient plus populaires encore que les grandes sculptures. 4 ARTS GOTHIQUE ET MUDÉJAR 4. 1 Architecture Le style gothique est introduit en Espagne vers la fin du XIIe siècle par des ordres monastiques venus de France.

Arrivés les premiers en Espagne (en 1131), les cisterciens y importent leur style architectural austère.

Certains de leurs premiers bâtiments possèdent quelques caractéristiques gothiques — tels les arcs brisés —, mais restent pleinement romans dans l’esprit.

En revanche, le monastère de La Oliva (début 1164) est indéniablement gothique, et généralement considéré comme la première expression de ce style en Espagne. Au XIIIe siècle, le style gothique du nord de la France pénètre largement en Espagne, avec l’édification de la cathédrale de Burgos (début 1221), puis de celles de Tolède (début 1226) et de León (début 1255).

La cathédrale de León est le premier édifice construit sur le modèle des cathédrales françaises de style rayonnant — qui doit son nom à la forme rayonnante des rosaces (sur la façade ouest à León).

On peut y voir des vitraux et une étonnante décoration sculptée qui font d’elle la plus complète des cathédrales gothiques espagnoles. En Catalogne, cependant, un style gothique différent se développe, à l’identité locale bien plus affirmée.

Il est caractérisé par une extrême ampleur, comme dans la cathédrale de Barcelone (début 1258), mais aussi dans celles de Girona (début 1312) et de Palma de Majorque (début 1314).

Girona possède la voûte médiévale de la plus grande envergure (22 m).

Pour soutenir de telles voûtes, les murs extérieurs sont très massifs et d’immenses arcs-boutants intérieurs divisent les bas-côtés en chapelles. Dans le sud de l’Espagne, l’architecture gothique est fortement influencée par l’art islamique.

L’exemple le plus connu est la cathédrale de Séville (début 1402), construite sur le site d’une mosquée, ce qui explique son large plan rectangulaire.

Elle évoque un immense hall et ne possède pas la structure caractéristique des cathédrales gothiques.

En superficie au sol, c’est l’une des plus grandes églises chrétiennes du Moyen Âge.

Le clocher du XIIe siècle (à l’origine, le minaret) a conservé son style islamique, en dehors d’ajouts en son sommet. Les édifices chrétiens reconvertissent les structures préexistantes, mais sont aussi parfois construits dans le plus pur style islamique.

Ce style est appelé mudéjar (de l’arabe, « autorisé à rester », en référence aux Maures qui sont restés dans les régions de l’Espagne, récupérées lors de la Reconquista).

La chapelle construite pour Alphonse VIII le Noble au monastère de Las Huelgas au début du XIIIe siècle, et l’Alcázar de Séville, commencé en 1364 pour Pierre I er le Cruel sont des exemples notables d’architecture mudéjar.

Chaque détail de l’Alcázar — jusqu’aux inscriptions chantant les louanges des rois chrétiens — est islamique. Le terme alcázar (de l’arabe, « château ») est généralement appliqué aux palais fortifiés, dont le plus célèbre exemple est celui de Ségovie, construit au début du XVe siècle, bien que les tourelles pointues qui lui confèrent sa silhouette caractéristique soient le résultat d’ajouts et de restaurations ultérieurs (il a été reconstruit après avoir été pratiquement détruit par un incendie en 1862).

Outre ces édifices prestigieux, l’Espagne possède également de nombreux châteaux, construits à des fins militaires, et des fortifications en tout genre.

L’Asociación de Amigos de los Castillos (« Association des amis des châteaux ») a recensé près de 10 000 châteaux, villes fortifiées, manoirs fortifiés et autres structures similaires.

Ils ont pour origine les rivalités survenues entre chrétiens et Maures, mais aussi entre les différents royaumes chrétiens composant l’Espagne avant son unification en 1469, par les Rois Catholiques (Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille).

C’est ainsi que la plupart des châteaux datent du XVe siècle, alors que la Reconquista était quasiment achevée (Grenade, cependant, dernier bastion maure, a résisté jusqu’en 1492). Ces châteaux sont relativement conservateurs en termes de conception, car ils demeurent centrés autour d’un grand donjon massif, alors qu’à cette époque, des principes plus sophistiqués en matière de défense ont généralement cours en Europe.

En termes de grandeur et d’aspect, néanmoins, ces châteaux espagnols rivalisent aisément avec ceux du reste de l’Europe.

Ils exploitent souvent les sites naturels, et beaucoup tirent profit, de manière caractéristique, de la crête d’une colline.

Le château de Peñafiel, datant du XVe siècle, est un très bel exemple de gran buque (« grand navire ») : long de plus de 200 m, mais ne dépassant pas 25 m de large.

Néanmoins, les fortifications médiévales les plus remarquables d’Espagne demeurent les remparts d’Ávila, construits entre 1090 et 1099.

Ponctués de quatre-vingt huit tours, d’une hauteur moyenne de 12 m et d’une épaisseur de 3 m, ils entourent totalement la ville.

Ils constituent l’ouvrage de ce type le mieux conservé d’Europe. Comme ailleurs, le vocabulaire du gothique espagnol tardif est extrêmement élaboré et fantasque.

Le mélange d’ornements gothiques et des premiers décors renaissants importés d’Italie (parfois également associés à des éléments mauresques) a produit un style caractéristique appelé plateresque, que l’on ne rencontre qu’en Espagne.

Au XVIe siècle, l’immense richesse de ses nouvelles possessions américaines fait de l’Espagne le pays le plus puissant du monde, et donne naissance à une période de fastes et d’ostentation, dont le style plateresque est une expression directe. Plateresque signifie littéralement « à la manière des orfèvres » — un terme approprié, puisque les ornements sculptés sont parfois si nombreux et si délicats qu’ils semblent avoir été conçus par des orfèvres plutôt que par des maçons.

Ces ornements sont en général purement décoratifs, sans rapport avec la structure de l’édifice.

Le plateresque peut, par conséquent, être considéré comme un style sculptural plutôt qu’architectural et se retrouve essentiellement sur les façades.

La façade de l’université de Salamanque (1514-1529) en est un splendide exemple, où les détails ornementaux comprenant des pilastres classiques, des armoiries et des œils-de-bœuf sont appliqués sur un édifice de forme essentiellement gothique. 4. 2 Peinture Le style roman imprègne si profondément la peinture espagnole qu’il prospère jusqu’au XIIIe siècle dans certaines régions, bien que l’influence gothique française affecte déjà à cette époque l’enluminure, sous l’impulsion d’Alphonse X le Sage (bibliophile éminent et initiateur d’un grand centre d’enluminure).

Au XIVe siècle, l’influence picturale italienne domine en Catalogne, en partie par l’entremise de la cour papale installée à Avignon.

Cette influence est manifeste, notamment, dans l’œuvre de Ferrer Bassa, peintre du roi d’Aragon.

Dans d’autres régions du pays, le style gothique international est influent dès la fin du XIVe siècle, bien que son élégance caractéristique soit mêlée à un réalisme parfois brutal, comme dans l’immense Retable de saint Georges (Victoria and Albert Museum, Londres), où les tortures subies par le saint sont représentées avec d’effroyables détails.

Cette peinture est attribuée à Andrès Marzal de Sax, artiste probablement d’origine allemande, actif à Valence vers 1400. Au XVIe siècle, l’influence étrangère vient essentiellement des Pays-Bas, alors sous domination espagnole, avec lesquels les relations commerciales sont très intenses.

La visite à Bruges du peintre valencien Luis Dalmau en 1431 marque le premier contact officiel entre les deux écoles de peinture.

L’association du sentiment religieux espagnol et du sens flamand du détail — rendu possible par la maîtrise nouvelle de la peinture à l’huile — conduit à la création du style appelé hispano-flamand.

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