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état limite

Publié le 03/04/2015

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état limite (angl. Border Line). Cas limite qui se définirait sur le plan nosologique et structural comme intermédiaire ou «à la frontière « entre une structure névrotique et une struc­ture psychotique.

Il s'agit donc de troubles mentaux dont la position nosographique reste assez ambiguë: les termes de psycho­névroses graves d'un côté, de schizo­phrénies pseudonévrotiques de l'autre ont pu, à une certaine époque, les situer sur le plan du diagnostic. Mais c'est plus au niveau de la structure de la personnalité, avec les travaux de O. Kernberg et de H. Kohut aux États-Unis, de J. Bergeret en France, que la notion s'est précisée. Ces auteurs font état de difficultés pour mener une cure analytique chez certains patients pré­sentant une grande insécurité inté­rieure, une intolérance à la frustration et une hypersensibilité aux remarques, souvent ressenties comme un juge­ment. L'apparition dans le transfert d'une régression inhabituelle obligerait à des modifications de la procédure psychothérapique. Cliniquement, les patients qui présentent ce type de per­sonnalité sont souvent bien adaptés socialement, mais leurs relations affec­tives sont instables, marquées par la dépendance dite « anaclitique « et la manipulation agressive. Ils se défendent contre la dépression, faite surtout d'un sentiment de solitude, de vacuité et d'ennui, sans la culpabilité ni le ralentissement psychomoteur habi­tuel. Le règlement des tensions conflic­tuelles utilise préférentiellement des passages à l'acte, entraînant une insta­bilité socioprofessionnelle et affective mais aussi des conduites d'autodes­

truction par impulsions suicidaires, accidents ou abus toxiques.

 

À la suite de Kernberg, plusieurs psy­chanalystes ont tenté une description de mécanismes qui seraient spéci­fiques à ces cas (clivage d'un secteur adaptatif et d'un secteur idéalisé, pro­tégeant le sujet contre un conflit interne inacceptable ; projection entraî­nant des moments de confusion entre ce qui est interne et ce qui est externe, sans perte totale cependant de la dif­férenciation entre soi et autrui; déni des émotions et dévalorisation de l'objet). Il faut cependant relever que l'idée même de structures intermé­diaires entre névrose et psychose pose problème, dès lors que celles-ci peuvent être opposées, d'un point de vue structural, à partir de ce qu'il en est du Nom-du-Père, symbolisé d'un côté, forclos de l'autre.

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