félibrige.

félibrige. n.m., nom donné à l'école littéraire visant à la « défense et illustration « de la langue d'oc, fondée en 1854 par sept jeunes poètes occitans, ou félibres. Le terme félibre (étymologiquement, « nourrisson des Muses «) a été emprunté par le poète Frédéric Mistral à une vieille cantilène où l'on voit Jésus discuter avec les « sept félibres de la loi «, autrement dit les Sept Sages. Pour une restauration de la langue d'oc. Le félibrige fut une importante tentative de décentralisation et de résurrection littéraires. C'est au château de Font-Ségugne, près d'Avignon, que Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Théodore Aubanel, Anselme Mathieu, Alphonse Tavan, Paul Giera et Jean Brunet fondèrent le félibrige. Celui-ci lança en 1857 la revue l'Armana Prouvençau (l'Almanach provençal) et amorça la production d'oeuvres en provençal ; Mistral publia un dictionnaire provençal-français, lou Tresor dou felibrige. Le mouvement ayant gagné tout le Midi et une partie du Centre de la France, le félibrige fut divisé, en 1876, en quatre maintenances correspondant aux quatre dialectes (de Provence, du Languedoc, de l'Aquitaine et du Limousin), subdivisées en écoles. Des divergences souvent aussi politiques que littéraires justifièrent, par la suite, des dissidences (Valère Bernard, Charles Maurras) ; les maintenances furent supprimées en 1904. Mais le félibrige a encore ses adeptes. Si l'entreprise paraît aujourd'hui désuète, il ne faut pas négliger l'influence qu'elle exerça sur des écrivains d'inspiration méridionale, comme Alphonse Daudet. Elle est aussi à l'origine de la création en 1920, au palais des Papes d'Avignon, d'un Institut d'études supérieures de l'art et de la littérature régionaux. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aubanel Théodore Bernard Valère Daudet Alphonse Fabre d'Olivet Antoine Giera Paul Gras Félix Mathieu Anselme Mistral Frédéric Occitanie Roumanille Joseph Tavan Alphonse Les livres Mistral Frédéric, page 3229, volume 6