Félibrige - littérature.

Félibrige - littérature. Félibrige, mouvement littéraire fondé, en 1854, par sept poètes provençaux, réunis à Font-Ségugne, près d'Avignon, qui se proposaient de faire renaître la langue occitane. Bien que l'impulsion décisive ait été donnée par Joseph Roumanilles, qui édita li Prouvençalo en 1851, le chef de file du Félibrige fut Frédéric Mistral, qui indiqua a posteriori ce qu'avaient été les objectifs du mouvement dans ses Mémoires et récits (1906) : « Premièrement, [...] relever, [...] raviver en Provence le sentiment de race que je voyais s'annihiler sous l'éducation fausse et antinaturelle de toutes les écoles ; secondement, [...] provoquer cette résurrection par la restauration de la langue naturelle et historique du pays, à laquelle les écoles font toutes une guerre à mort ; troisièmement, [...] rendre la vogue au provençal par l'influx et la flamme de la divine poésie. « Avec Mistral et Roumanille, Aubanel, Mathieu, Tavan, Brunet et Giéra, constituèrent li sèt félibre de la lei (« les sept docteurs de la loi «). Ainsi composée, cette association entreprit de restaurer la langue occitane, en fixant ses principes orthographiques, puis en l'utilisant dans des créations littéraires originales et en la transformant en langue usuelle. La première publication du Félibrige fut l'Armana Prouvençau (1855). D'abord provençal, le mouvement littéraire s'étendit progressivement aux diverses régions occitanes (Languedoc, Auvergne-Limousin, Roussillon, etc.). En 1876 apparut le premier courant dissident à tendance fédéraliste, à la tête duquel se tenait notamment le poète parnassien Xavier de Ricard. Tandis que le Félibrige de Paris, créé en 1879 restait fidèle au Félibrige traditionnel, le mouvement lancé en 1892 par Charles Maurras se déclara indépendant. Depuis les années 1950, les revendications culturelles du mouvement sont empruntes de politique, ce qui a entraîné de nouvelles divisions. Quoi qu'il en soit, les jeux floraux du Félibrige (dont le symbole est une étoile à sept branches) continuent de se tenir, tous les sept ans, à Toulouse.