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GARY (Romain Kacew, dit Romain)

Publié le 17/01/2019

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GARY (Romain Kacew, dit Romain), écrivain français d'origine russe (Vilna 1914-Paris 1980). Fils d'une juive russe, actrice au Théâtre français de Moscou, il émigre, en 1920, avec ses parents en Pologne puis en France. Instructeur à l'École de l'air de Salon-de-Provence (1938-39), il rejoint dès 1940 le général de Gaulle (il sera fait compagnon de la Libération en novembre 1944). Entré dans la diplomatie en 1945, consul à Los Angeles (1956-1960), il épouse (1963) l'actrice américaine Jean Seberg, qu'il fait jouer dans un film, tiré de l'une de ses nouvelles et qu'il met en scène en 1967, Les oiseaux vont mourir au Pérou. Il a cependant entrepris une œuvre romanesque {Éducation européenne, 1945 ; le Grand Vestiaire, 1948) qui cherche dans des récits plus ou moins allégoriques [Tulipe, 1946) à établir des points de repère en un temps de confusion « où aucune cause n'est entièrement juste, où personne ne porte tout à fait son vrai visage » : il semble y parvenir avec les Racines du ciel (1956) et la Promesse de l'aube (1960), mais sa dénonciation des oppressions raciales [Chien blanc, 1970) et morales [Charge d'âme, 1978) rencontrera de moins en moins d'écho malgré sa tentative de retrouver la communication et le contact humain dans la fresque de Frère Océan, qu'il définit dans Pour Sganarelle (1965) et qu'il inaugure avec la Danse de Gengis Cohn (1967). Obsédé par la vieillesse [Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable, 1975), hanté par la schizophrénie moderne [la Bonne Moitié, 1979 ; les Cerfs-Volants, 1980), il monte une étonnante supercherie littéraire où, sous le nom d'Émile Ajar, il obtient pour la deuxième fois le prix Goncourt. Mais, désespérant des « valeurs vraies » et incapable de se faire entendre dans un monde livré aux Clowns lyriques (1979), il se suicide un an après Jean Seberg.

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